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Hegel et la liberté

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On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces "mobiles", circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue (1) qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même.

« On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces "mobiles", circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité.

Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue (1) qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même. HEGEL (1) "alléguer" signifie prétexter, prétendre. QUESTIONS INDICATIVES • Pourquoi, selon Hegel, mon vouloir « a été aussi actif, et de façon essentielle » ? — Importance dans le raisonnement de la notation : « La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement »? — Importance de la notation : « en tant que capable de réflexion » ? • Quelle est la fonction de l'avant-dernière phrase du texte ? Est-elle nécessaire à l'argumentation de Hegel ? • Hegel « multiplie-t-il » les arguments ? Si oui comment se fait-il (pour quelles raisons) les multiplie-t-il ? • Qu'est-ce qui doit être admis pour que la thèse de Hegel soit à l'abri de toute mise en cause ? • Qu'est-ce qui est en jeu dans ce texte ? • Que pensez-vous de la thèse et de l'argumentation de Hegel ? DIRECTIONS DE RECHERCHE • En quoi peut-on soutenir que « la formule indique...

que je me suis comporté de façon passive » ? • Est-ce que Hegel énonce que « mon comportement a été entièrement actif » ? • Pour quelles raisons, selon Hegel, peut-on dire que « mon comportement...

a été actif...

de façon essentielle » ? — Que pensez-vous de son argumentation ? — Quelles assertions implicites doivent être admises pour que l'argumentation soit convaincante ? • Comment comprenez-vous et que pensez-vous de l'assertion « en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances » ? • Quel est « l'enjeu » de ce texte ? En quoi est-il « philosophique » ? • Que pensez-vous de la thèse et de l'argumentation de Hegel ? I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Ce texte de Hegel constitue une réflexion sur la volonté humaine. Son thème est la nature du rapport qui s'instaure entre la volonté et les facteurs qui la déterminent. Le problème qu'il pose est le suivant : faut-il dire que la volonté est déterminée par des mobiles qui agissent sur elle comme une causalité extérieure, ou bien que c'est la volonté qui, au contraire, maîtrise l'influence des mobiles, et en quelque sorte, en décide ? La thèse du texte affirme le primat de la volonté sur les déterminations extérieures : elle ne les supprime pas, mais elle détermine librement le "pouvoir", c'est-à-dire la force qu'elles ont sur elle.. »

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