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Gagne-t-on sa vie en travaillant ?

Extrait du document

« Il s'agissait ici de s'interroger que la valeur du travail et sur son origine.

Il est reconnu que le travail est bénéfique mais dans un même temps, chacun vit le travail comme une contrainte dont on se passera bien.

Il fallait donc mettre en évidence les différents aspects du travail : nécessaire à la survie et activité contraignante, avant de voir que le travail, dans son idéal, permet à l'homme de se réaliser et d'accéder véritablement à son humanité. Le travail, dans notre société, désigne toute activité dès l'instant où elle est socialement rentable.

Ainsi l'ouvrier, l'employé, l'enfant qui apprend à l'école travaillent.

Mais il faut rappeler que ce mot vient du terme latin "tripalium" qui désigne instrument de torture.

Le travail est en effet plus subi comme une contrainte, comme une tâche pénible et douloureuse.

Dès lors, pourquoi travaillons-nous ? De prime abord, le travail est plutôt une relation entre la nature et l'homme, une lutte pour la survie et pour assurer les conditions de vie.

Le travail, en effet, est nécessaire parce que la nature n'offre pas spontanément à l'homme ce qu'il a besoin pour vivre.

Le terme "gagner" signifie "tirer un profit, un gain".

Il faut donc que ce que cela nous coûte de travailler soit compensé par ce que l'on en retire.

Mais ne perd-on pas quelque chose, quand nous travaillons ? Ne perdons-nous pas aussi quelque chose? Pourtant, pouvons nous être véritablement un homme, sans travailler ? 1.

Nous travaillons pour assurer notre survie -Le travail est dû à la disproportion existant entre les ressources naturelles et les besoins d'un groupe humain. Pour Rousseau le confirme, l'apparition du travail est lié à la mise en place des premières sociétés : dès que les hommes se rassemblent, la nature ne suffit plus à satisfaire leurs besoins.

Il est dès lors nécessaire d'entrer dans une lutte avec la nature pour en extraire les produits utiles.

Le travail signifie alors la transformation des données naturelles. "L'homme est le seul animal qui soit voué au travail."(Kant, Traité de pédagogie) - Le travail permet donc à l'homme de se défaire de la nécessité.

Pour Hannah Arendt, il serait l'activité humaine la plus proche de l'animalité, de la nécessité biologique, en vertu de sa finalité qui est de satisfaire nos besoins. Dans la société moderne, le travail est nécessaire pour la rémunération.

Nous ne pouvons pas en effet vivre sans argent, et travailler est la principale activité qui nous assure un revenu. "Dans les pays de la civilisation, presque tous les hommes se ressemblent maintenant en ceci qu'ils cherchent du travail à cause du salaire."(Nietzsche, Le gai savoir) Marx voit aussi dans le travail l'assurance de la survie des hommes, des ouvriers qui désirent subsister. 2.

Le travail est pénible et peut nous faire perdre nos forces et notre humanité - Nous travaillons parce que nous y sommes obligés.

Mais nous ne gagnons rien pour nous, nous ne nous épanouissons pas dans le travail. Rousseau voit dans l'absence de travail l'état premier de l'homme et que "l'homme est naturellement paresseux".

Il ne travaille que pour pouvoir survivre mais si ses conditions de survie sont assurées, il pourrait passer sa vie "à dormir, végéter et rester immobile." - Le travail est en effet pénible, c'est une punition pour la bible : "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front." Pour Nietzsche, le travail "consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour." (Aurore, 1880) Le travail empêche l'homme de se consacrer à des activités qui lui seraient bénéfiques et nécessaires à son développement. « Celui qui est saoul du jeu et qui n'a point, par de nouveaux besoins, de raison de travailler, celui-là est pris parfois du désir d'un troisième état, qui serait au jeu ce que planer est à danser, ce que danser est à marcher...» Nietzsche, Humain trop humain (1878). • Si l'on considère le travail comme aliénant (c'est-à-dire qu'il soumet l'homme à autre chose que soi-même), on peut être tenté de penser que c'est dans le loisir que l'homme va pouvoir s'accomplir.

Mais Marx explique que le repos octroyé au travailleur n'est en fait qu'un moyen de lui laisser le temps de reconstituer sa force de travail. • C'est pourquoi Nietzsche parle d'un «troisième état»: un état où travail et jeu se confondent.

C'est, par exemple, l'état de l'artiste.

Cela ne signifie pas que celui-ci ne peine pas au travail, ni qu'il ne doive pas apprendre à maîtriser de multiples techniques.

Mais au lieu d'être asservie à une production utilitaire, son oeuvre, sa création, est une fin en soi, qui lui permet d'accomplir sa liberté. C'est ce que veut dire Marx quand il affirme que "plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde [...] qu'il crée en face de lui devient puissant, et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre." (Manuscrit de 1844) Le but de toute vie humaine ne s'incarne pas dans le travail, comme le dit Nietzsche le travail n'est pas une fin mais. »

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