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Freud: Malaise, religion et civilisation

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« Thème 484 Freud: Malaise, religion et civilisation 1.

Religion et culpabilité Le moi est donc pris entre ça et surmoi, entre des pulsions refoulées qui restent actives et un principe de culpabilité qui l'angoisse.

Freud pense, en extrapolant à des formes culturelles, que cela peut contribuer à éclairer la genèse des sentiments religieux (Totem et Tabou).

De même que le désir inconscient dans l'enfance de tuer son père pour épouser sa mère est refoulé mais demeure actif en suscitant parfois des comportements névrotiques, de même les religions sont l'aboutissement lointain de rites destinés à racheter les fils après le meurtre du père. 2.

Sexualité et malaise En outre, les normes sociales qui répriment l'expression de la sexualité sont à l'origine d'un sentiment de malaise (Malaise dans la civilisation) qui est l'indice d'une difficulté pour chacun à supporter le poids de la culpabilité. L’illusion religieuse chez Freud. (Textes et analyses) « Représentons-nous la vie psychique du petit enfant.

[…] La libido suit la voie des besoins narcissiques et s’attache aux objets qui assurent leur satisfaction.

Ainsi la mère, qui satisfait la faim, devient le premier objet d’amour et certes de plus la première protection contre tous les dangers indéterminés qui menacent l’enfant dans le monde extérieur ; elle devient, peut-on dire, la première protection contre l’angoisse. La mère est bientôt remplacée dans ce rôle par le père plus fort, et ce rôle reste dévolu au père durant tout le cours de l’enfance.

Cependant la relation au père est affectée d’une ambivalence particulière.

Le père constituait lui-même un danger, peut-être en vertu de la relation primitive à la mère.

Aussi inspire-t-il autant de crainte que de nostalgie et d’admiration.

Les signes de cette ambivalence marquent profondément toutes les religions […].

Et quand l’enfant, en grandissant, voit qu’il est destiné à rester à jamais un enfant, qu’il ne pourra jamais se passer de protection contre des puissances souveraines et inconnues, alors il prête à celles-ci les traits de la figure paternelle, il se crée des dieux, dont il a peur, qu’il cherche à se rendre propices et auxquels il attribue cependant la tâche de le protéger.

Ainsi la nostalgie qu’a de son père l’enfant coïncide avec le besoin de protection qu’il éprouve en vertu de la faiblesse humaine ; la réaction défensive de l’enfant contre son sentiment de détresse prête à la réaction au sentiment de détresse que l’adulte éprouve à son tour, et qui engendre la religion, ses traits caractéristiques.

» Freud. La religion n’est pas l’objet central de l’investigation Freudienne : l’auteur étend à ce champ du réel les conséquences de son interprétation des maladies psychiques et du fonctionnement de l’inconscient.

C’est ainsi que la religion se trouve englobée dans sa théorie du déterminisme psychique. Freud lui consacre tout de même trois ouvrages, dont deux, « Totem & Tabou » et « Moise & le monothéisme », développent une hypothèse, aujourd’hui fort contestée, de la genèse du phénomène religieux : à l’origine de l’humanité, le meurtre du père par ses fils aurait fait naître chez ceux-ci un sentiment de culpabilité, qui n’aurait trouvé d’issue que dans le culte voué au père défunt, et divinisé.

Le troisième livre de Freud, « L’avenir d’une illusion », porte, comme son titre l’indique, un double regard, synchronique et diachronique, sur la nature de la religion, et sur son destin historique. Freud conçoit la religion comme une illusion, cad comme une croyance fondée sur la réalisation d’un désir (et non sur la connaissance objective de la réalité).

Elle est une réponse à une situation de détresse : lorsque l’enfant constate que ses parents, qu’il croyait parfaits, s’avèrent faillibles, son désarroi l’incite à projeter dans l’au-delà les attributs de toute-puissance et de toute-tendresse qu’il désirait (et donc croyait) les voir assumer jusqu’alors.

La religion a donc pour effet de reproduire à l’échelle sociale les relations de l’enfant à l’autorité parentale, dans leur double fonction de protection et de répression. Plus précisément, Freud assimile la religion à une névrose obsessionnelle, cad à l’expression symbolique d’un conflit psychique, en l’occurrence à un mécanisme de défense contre l’angoisse par la pratique répétée de rites et de prières. C’est ainsi que le psychisme gère ses propres tensions internes, nées de la déception, de la culpabilité et de la souffrance.

La religion permet au croyant de sublimer la figure du père.

La sublimation est un travestissement et un détournement de pulsions moralement inacceptables (et donc censurées) vers des activités socialement valorisées : arts, travail, effort intellectuel, religion, etc.

La pulsion orientée vers le père, double désir inconscient de le supprimer et d’en prolonger la présence protectrice au-delà de l’enfance, n’est ici ni satisfaite ni refoulée, mais se trouve transfigurée et canalisée dans un cadre que légitime la conscience morale (le surmoi) : le Père divin se substitue au père humain. Quant au destin de cette illusion religieuse, il consiste à s’effacer devant les progrès de l’humanité et son accession à. »

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