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FREUD: La dictature de la raison

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L'interdit de penser édicté par la religion en vue de son autoconservation n'est d'ailleurs dépourvu de danger ni pour l'individu ni pour la communauté humaine. L'expérience analytique nous a enseigné qu'un tel interdit, même s'il est initialement limité à un domaine déterminé, a tendance à s'étendre et devient alors une cause d'inhibitions graves dans le comportement d'un individu face à la vie. [...] D'autre part l'intellect - ou appelons-le du nom qui nous est familier : la raison - est une des puissances dont nous pouvons le plus attendre une influence unificatrice sur les êtres humains, ces êtres humains qu'il est si difficile de maintenir ensemble et qui sont, pour cela, presque ingouvernables. Qu'on se représente combien la société humaine deviendrait impossible, si chacun avait seulement sa propre table de multiplication et sa propre unité de poids et de mesure. C'est notre meilleur espoir pour l'avenir que l'intellect - l'esprit scientifique, la raison - parvienne avec le temps à la dictature dans la vie psychique de l'homme. L'essence de la raison nous est un garant qu'elle ne manquera pas d'accorder aux motions affectives humaines et à ce qui est déterminé par elles la place qui leur revient. La contrainte commune d'une telle domination de la raison s'avérera comme le lien unificateur le plus fort entre les hommes et ouvrira la voie à de nouvelles unifications. Ce qui s'oppose à un tel développement, comme l'interdit de penser dû à la religion, est un danger pour l'avenir de l'humanité. FREUD

- Thème (ce dont il est question) : Il s’agit ici d’un extrait d’un texte de Freud dans lequel l’auteur analyse les conséquences de l’interdit de penser posé par la religion.

- Problème (ce qui fait question) : Freud pose la question de savoir dans quelle mesure cet interdit de penser posé par la religion est dangereux pour l’homme, quelles sont les conséquences de celui-ci sur la pensée en général ?

- Thèse (proposition philosophique défendue par l’auteur) : Pour Freud, cet interdit de penser est édicté par la religion sous des prétexte fallacieux, et sert en réalité plus la religion elle-même que l’homme. Autrement dit, cet interdit est nuisible à la pensée humaine en général.

- Structure (manière dont est composée le texte) à Si le commentaire est composé, il faut dégager 3 thèmes, 3 manière d’aborder le problème par l’auteur, et dans le corps du commentaire, commenter et développer ces thèmes en s’appuyant sur le texte, sans le suivre linéairement. Si le commentaire est linéaire, il est possible de découper le texte en 2 ou 3 parties, de dégager leur thème, et de les commenter ligne à ligne. Etant donné la longueur du texte et sa cohérence, il convient mieux ici de le découper seulement en 2 parties.

 

« PRESENTATION DE "L'AVENIR D'UNE ILLUSION" DE FREUD Cette oeuvre s'inscrit dans une réflexion sur la culture, à la lumière des découvertes de la psychanalyse.

Analysant le rapport de la religion au désir, Freud (1856-1939) montre sa nature d'illusion.

Il critique sa valeur, tant pour le bonheur individuel que pour le maintien de la société, et invite à son dépassement rationnel.

Mais Freud se garde ici de tout scientisme : renoncer à la religion ne consiste pas à la remplacer par une autre illusion, la croyance en la toute-puissance de la science. La religion apparaît comme un phénomène culturel universel : présente dans toutes les sociétés humaines, elle a même résisté aux progrès de la science dans les sociétés modernes.

Pour expliquer sa permanence, il faut saisir sa fonction au sein de la culture et les besoins — conscients et inconscients, auxquels elle répond.

À partir de là, on peut s'interroger sur la valeur réelle de la religion, pour savoir si l'on doit la conserver.

Reste alors à se demander si les hommes peuvent se passer de religion. " L'interdit de penser édicté par la religion en vue de son autoconservation n'est d'ailleurs dépourvu de danger ni pour l'individu ni pour la communauté humaine.

L'expérience analytique nous a enseigné qu'un tel interdit, même s'il est initialement limité à un domaine déterminé, a tendance à s'étendre et devient alors une cause d'inhibitions graves dans le comportement d'un individu face à la vie.

[...] D'autre part l'intellect - ou appelons-le du nom qui nous est familier : la raison - est une des puissances dont nous pouvons le plus attendre une influence unificatrice sur les êtres humains, ces êtres humains qu'il est si difficile de maintenir ensemble et qui sont, pour cela, presque ingouvernables.

Qu'on se représente combien la société humaine deviendrait impossible, si chacun avait seulement sa propre table de multiplication et sa propre unité de poids et de mesure.

C'est notre meilleur espoir pour l'avenir que l'intellect - l'esprit scientifique, la raison - parvienne avec le temps à la dictature dans la vie psychique de l'homme. L'essence de la raison nous est un garant qu'elle ne manquera pas d'accorder aux motions affectives humaines et à ce qui est déterminé par elles la place qui leur revient.

La contrainte commune d'une telle domination de la raison s'avérera comme le lien unificateur le plus fort entre les hommes et ouvrira la voie à de nouvelles unifications.

Ce qui s'oppose à un tel développement, comme l'interdit de penser dû à la religion, est un danger pour l'avenir de l'humanité.

" FREUD Freud explicite et exhorte ici ce qu'il appelle, dans l'Avenir d'une illusion, l'« éducation à la réalité » comme antidote à la religion.

Si l'on est ici fondé à filer la métaphore du remède, c'est que c'est bien en effet un diagnostic qui justifie la thèse exprimée au début du texte de façon négative : la religion, en tant qu'elle inhibe la rationalité, est un mal pour l'humanité. C'est d'abord une preuve par les effets qui justifie la thèse : l'inhibition religieuse, loin de se cantonner à un domaine de la vie de l'esprit, finit par les gagner tous par contagion.

A la lumière des leçons de la psychanalyse, il faut donc condamner le danger religieux, les effets pervers de la religion : issue d'une volonté « d'autoconservation », contre l'hostilité de la nature et de la culture, la religion finit par aboutir à l'affaiblissement de l'homme. A titre de remède, Freud met en exergue l'influence conciliatrice de la raison, désignée comme « lien unificateur » et donc seule capable d'unité.

A cette fin, le texte met en cause implicitement la religion et ses effets dans un raisonnement par l'absurde destiné à valoriser la raison : la religion y apparaît comme source de relativisme et de discorde, comme un facteur de division.

Paradoxalement, Freud paraît donc résolu à substituer à l'inhibition religieuse la dictature de la raison. La raison est donc appelée à régner, dans ce qui apparaît comme un plaidoyer implicite pour les sciences et leur « développement », facteur d'unification autour de l'univocité du réel et d'éveil à cette même réalité.

Freud comprend donc l'avenir de l'humanité en termes d'unité, et cette unité ne peut s'accommoder qu'à doses homéopathiques du facteur de dispersion et d'aveuglement que représente la religion, émanation incontrôlée de la sentimentalité humaine. Introduction : - Thème (ce dont il est question) : Il s'agit ici d'un extrait d'un texte de Freud dans lequel l'auteur analyse les conséquences de l'interdit de penser posé par la religion. - Problème (ce qui fait question) : Freud pose la question de savoir dans quelle mesure cet interdit de penser posé par la religion est dangereux pour l'homme, quelles sont les conséquences de celui-ci sur la pensée en général ? - Thèse (proposition philosophique défendue par l'auteur) : Pour Freud, cet interdit de penser est édicté par la religion sous des. »

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