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Folie et raison sont-elles philosophiquement incompatibles?

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). Folie: Du latin follis, « sac, ballon gonflé d'air », d'où, par métaphore, « tète sans cervelle ».

Perturbation psychique, trouble mental particulièrement grave (synonyme : psychose). Connaissance Du latin cognitio, « action d'apprendre ».

Activité de l'esprit par laquelle l'homme cherche à expliquer et à comprendre des données sensibles. Le problème de l'origine et du fondement de la connaissance, ainsi que celui de ses limites, oppose en particulier Kant et les empiristes. A.

Introduction 1.

Il est aujourd'hui courant d'entendre dire que la raison doit se mettre à l'écoute de la folie, en reconnaître la valeur et le sens, et qu'elle doit, du même coup, se relativiser elle-même, accepter de se saisir comme un modèle relatif et non comme une puissance absolue.

Le cercle vivant de la raison sage et de la folie semble faire partie du langage courant. 2.

Néanmoins, la question posée ne débouche nullement sur une réponse évidente et apodictique.

Nous sommes tentés, de façon permanente, d'inscrire la folie dans le registre du négatif, de ce qui n'appartient pas à l'homme de manière positive et réelle.

Le statut de la folie reste bien ambigu à notre époque, comme si elle véhiculait toujours du négatif, comme si elle se donnait à l'homme en tant qu'altérité.

La folie, c'est ce que je saisis comme l'autre de moi-même, comme l'autre par excellence de cette raison qui semble me définir. 3.

Le problème posé Dès lors, si la réponse à la question posée semble susciter à la fois des affects puissants et une image toute négative de la folie, nous pouvons nous demander s'il est possible à la raison de reconnaître une signification et aussi un mérite à la folie, qui précisément se donne comme l'Autre de la raison.

Si l'homme se définit comme un animal raisonnable, si la raison constitue sa propriété spécifique, comment cette raison, qui semble le tout de l'homme, peut-elle accorder intelligibilité, mérite et valeur à l'Autre d'elle-même, à sa face sombre et inversée ? B.

Discussion 1.

La non-reconnaissance de la folie par la raison La raison désigne essentiellement une faculté de l'esprit.

Elle peut se définir comme une fonction de penser correcte, une puissance de bien juger, une capacité de discerner le vrai et le faux, le bien et le mal. L'intitulé du sujet met aussi au centre de notre réflexion la « reconnaissance ».

Qu'est-ce que reconnaître? Au sens le plus banal et le plus quotidien du terme, reconnaître, c'est « déclarer comme vrai », c'est admettre une idée, une opinion ou un fait.

Mais il y a, dans ce verbe, quelque chose de plus ambigu : reconnaître, c'est admettre pour vrai après avoir nié ou avoir douté, c'est accepter malgré des réticences ou un refus préalable.

Ainsi en est-il dans certaines expressions : « On a fini par reconnaître son innocence...

son mérite.

» Reconnaître, c'est donc admettre après un long travail, après une première approche négative ou critique.

La « reconnaissance » n'est donc pas statique, mais dynamique, évolutive, plastique. Convenons d'appeler sens la signification interne d'une chose ou d'un phénomène et valeur le caractère qui fait qu'on estime quelque chose, ce qui mérite d'être.

Il reste à tenter une première conceptualisation du terme folie.. »

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