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Faut-il tuer les vieux ?

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« Introduction La délicate affaire du financement des retraites et du déficit de la Sécurité sociale remet périodiquement à l'ordre du jour le problème de la place des personnes âgées dans notre société.

Quelle place, en effet, ménager à des gens non actifs et non productifs dans une société qui semble se tourner de plus en plus vers des valeurs de profit ? Pour scandaleuse qu'elle paraisse, n'hésitons pas à poser la question : faut-il tuer les vieux ? Première partie : qui sont les vieux ? • Réalité physiologique. • Réalité sociale : les retraités, non actifs, non directement productifs. • Notion subjective : les vieux, ce sont toujours les plus vieux que soi ou les autres ; on a même créé un nouveau terme, « le quatrième âge » qui recule encore la limite. • Dans les sociétés traditionnelles, le problème semble plus simple : la place faite aux vieux fait qu'ils n'hésitent pas à se reconnaître comme tels. • Dans nos sociétés développées, la peur de vieillir crée à la fois des blocages socio-politiques et des névroses. • Cependant, la famille reste un lieu de différenciation objective : les vieux, ce sont les plus vieux, à savoir les grands-parents. • On constate pourtant depuis une dizaine d'années le développement d'un nouveau secteur économique axé sur le troisième âge. • Les vieux ne constituent pas un groupe par nature, comme les hommes ou les femmes, les Noirs ou les Blancs, mais une classe d'âge qui se renouvelle constamment : nous sommes tous des vieux en puissance. Deuxième partie : les vieux sont indispensables 1.

Ce sont des consommateurs et des citoyens • Si les vieux ne produisent plus, en revanche ils ont produit et créé des richesses dont ils profitent à leur retraite ; ce sont donc des consommateurs courtisés par les médias, les agences de voyages et le secteur des loisirs en général. • En tant que clients, ils assurent l'existence et la survie d'un grand nombre de prestataires de services (secteur médical et paramédical, aide sociale). • Ils restent des citoyens à part entière, électeurs et éligibles, sans limite d'âge (François Mitterrand, Marcel Dassault) : ils ont donc un poids important dans la vie politique du pays. • Dans une société de loisir, ils sont amenés à jouer un rôle de plus en plus actif. 2.

Ils exercent une fonction éducative et culturelle sans substitut possible • Aujourd'hui comme hier, ils occupent une place primordiale en tant qu'éducateurs : ils déchargent ainsi les parents d'une bonne partie du poids des enfants et ont joué un rôle non négligeable dans le développement du travail féminin. • Ils sont les gardiens d'un patrimoine, d'une culture, et partant, d'une identité. Troisième partie : mais quel sort leur réserve-t-on ? • Ces considérations optimistes ne doivent pas nous faire oublier une réalité souvent cruelle. • Ils sont nécessairement marginalisés dans une société dont une des grandes valeurs est la jeunesse et qui exalte souvent davantage le corps que l'esprit. • La vieillesse accentue les inégalités sociales. • Solitude de nombreux vieux éloignés de leur famille, spécialement dans les grands centres urbains. • Déchéance physique et morale accentuée parfois par les structures d'accueil qui sont de véritables « mouroirs ». Conclusion Faut-il tuer les vieux ? Non, certes, nous venons de voir pourquoi.

Par la création artistique ou l'activité politique et économique, ou tout simplement par la famille et « l'art d'être grand-père », certains semblent défier la vieillesse. Mais hélas, la nature, qui a toujours le dernier mot, répond d'une toute autre façon à la question.

Lieu commun ? Certes, mais qui rappelle notre sort commun.... »

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