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Faut-il toujours lever les masques ?

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« Faut-il toujours lever les masques ? Définition des termes du sujet L'interrogation « faut-il » peut se comprendre de deux manières : ou bien elle demande s'il est nécessaire de faire telle chose, ou bien elle demande s'il est souhaitable de faire telle chose.

Les deux sens sont pertinents ici. « Lever les masques » est une expression courante qui désigne l'acte par lequel on renonce à afficher une apparence pour dévoiler une vérité.

Le masque est alors compris comme étant une dissimulation, ou une déformation de la réalité - on met un masque pour changer de visage - : quand on le lève, on rétablit cette réalité et on la rend visible.

Il faudra interroger cette notion de « masque » : le masque est-il le fruit d'une élaboration volontaire - on adopterait tel ou tel masque dans un but précis - séduction, manipulation par exemple ? ou bien est-il une apparence que nous avons malgré nous, et dont nous devrions nous débarrasser pour exprimer la réalité de notre être ? L'emploi du mot « toujours » montre que l'on interroge une exigence habituellement formulée, comme si le masque était nécessairement pernicieux et devait être systématiquement levé. Un travail sur le statut du masque permettra de décider dans quelle mesure il est souhaitable de le lever : la déformation de la réalité qu'il entraîne est-elle nécessairement pernicieuse ? ou faut-il envisager un bienfait du masque ? Y aurait-il donc des cas où il ne faudrait pas lever les masques ? Plus encore, les masques n'ont-ils pas, à leur manière, une valeur de réalité - par exemple parce qu'ils seraient l'expression d'un mode de rapport courant et indispensable de l'homme à la réalité ? Cette réflexion sur la nécessité de lever les masques pose le problème général de la relation entre apparence et réalité, et interroge la valeur de l'apparence et la pertinence de l'exigence de réalité. Eléments pour le développement * Le masque comme illusion organisée dans un but de séduction ou de manipulation Machiavel, Le Prince « Un prince doit s'efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements, et de justice ; il doit avoir toutes ces bonnes qualités mais rester assez maître de soi pour en déployer de contraires, lorsque cela est expédient.

Je pose en fait qu'un prince, et surtout un prince nouveau, ne peut exercer impunément toutes les vertus, parce que l'intérêt de sa conservation l'oblige souvent à violer les lois de l'humanité, de la charité et de la religion.

Il doit être d'un caractère facile à se plier aux différentes circonstances dans lesquelles il peut se trouver.

En un mot, il lui est aussi utile de persévérer dans le bien, lorsqu'il n'y trouve aucun inconvénient, que de savoir en dévier, lorsque les circonstances l'exigent.

Il doit surtout s'étudier à ne rien dire qui ne respire la bonté, la justice, la bonne foi et la piété ; mais cette dernière qualité est celle qu'il lui importe le plus de paraître posséder, parce que les hommes en général jugent plus par leurs yeux. »

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