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Faut-il s'abstenir de penser pour être heureux?

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« Le bonheur est une chose tellement difficile à atteindre, toute sa vie on espère y arriver, ce qui n'est pas toujours le cas.

Finalement le bonheur ne seraitce pas vivre l'instant présent comme si c'était le dernier ? Ne pas penser à demain, seulement profiter de ce que l'on vit en appréciant le moment présent. Mais cette méthode de vie ne présente elle pas des conséquences ? Peut-on réellement l'appliquer durant toute une vie? Ne pas penser est-ce vraiment une solution au bonheur ? Pour le savoir nous traiterons le sujet suivant: « Pour être heureux faut-il ne pas penser ? » Si l'on posait cette question à la doxa elle répondrait sûrement oui car c'est le rêve de beaucoup de gens arriver à vivre au jour le jour sans penser à demain, ne pas penser à tous les problèmes qui nous encombrent la vie.

Pour être heureux il faudrait pouvoir perdre sa mémoire, réussir à oublier le passé qui est source de nostalgie, de regrets, de remords, pour moins de souffrances.

Si l'on ne pensait pas aux conséquences de nos actes et au futur qui nous angoisse, nous fait si peur, la vie ne serait t'elle pas plus simple? Si l'on profiter de la vie en se disant que demain peut être on ne sera plus là, chaque moments seraient un bonheur car nous prendrions conscience que cela ne durera pas toujours. Pourtant l'avenir ne dépend t'il pas en partie de notre action présente? Si l'on ne réfléchis pas à notre avenir, ne prenons nous pas un risque important ? Est-il possible de vivre sans penser? Vivre toute une vie sans jamais penser semble être une chose impossible, tôt ou tard nous sommes obliger de penser, ne pas penser reviens à refouler ses sentiments car on est heureux en ne pensant à rien d'autre qu'au présent.

Si l'on pense à l'amour, à l'amitié ou beaucoup d'autres sentiments automatiquement cela deviendra une source de souffrance: ne pas penser revient à être heureux en ne pensant pas à notre malheur.

On peut dire que les personnes qui choisissent ce mode de vie on peur d'affronter leur vie avec tous les choix, les problèmes, les souffrances qu'elle engendre. Prenons pour exemple les enfants, pourquoi ont-ils si peur de grandir? En grandissant ils sortent petit à petit de l'innocence dans laquelle ils ont vécu jusqu'à présent, il n'avaient aucunes autres préoccupations que de s'amuser et ne connaissent pas encore les souffrances de la vie.

C'est en grandissant qu'ils apprennent cela, qu'ils comprennent que la vie est parfois compliquée, ils n'ont pas forcément envie que leur innocence s'arrête, ce qui explique cette peur.

Ne pas penser reviens à rester un enfant toute sa vie, à refuser de grandir pour ne pas souffrir, mais rester un enfant toute sa vie est une chose impossible car nous sommes forcé à grandir, il arrive toujours un moment où la réalité nous rattrape même si l'on n'en a pas l'envie. C'est pourquoi ne pas penser pour être heureux est une philosophie de vie impossible, cette conception se rapproche de l'ataraxie que propose Épicure, cette conception revient à dire qu'être heureux c'est surtout ne pas être malheureux.

Elle est négative mais c'est une absence de douleur, de souffrances et de peur. Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel de la vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait de tous les choix que nous avons à faire.

Il réside dans la sensation qui, nous mettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ou exclure.

Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui lui convient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons de ce qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pas les plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certaines douleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurisme n'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit la douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal comme s'il était le bien", (Épicure). Il faut du courage pour passer ces épreuves mais une fois tous cela régler ne serions nous pas plus heureux qu'avant? Si nous arrivions à penser tout en restant heureux, ne serait ce pas ça le bonheur? Voir la réalité de sa vie et l'aimer quand même, ne pas se cacher derrière des illusions, un faux bonheur, c'est tellement dur mais la récompense que nous offrira peut être le bonheur n'en vaut-elle pas la peine? Comment atteindre ce bonheur ensuite ? Le bonheur est une chose tellement mystérieuse, il est impossible de le décrire, il varie en fonction de chaque personne, de l'âge, de la classe sociale, du moment de notre vie… Alors même en y réfléchissant nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui nous rendrait heureux, nous ne pouvons jamais être sur de nos choix, de leurs conséquences sur le futur. Par exemple, aujourd'hui je désire me marier et je pense que cela me rendra heureux; mais qui peut me dire si dans deux ans mon mariage me rendra encore heureux? Il est possible qu'il me rende heureux toute ma vie, qu'il me donne de merveilleux enfants qui me rendront encore plus heureux.

Mais il est aussi possible que ce mariage m'apporte des tas de problèmes financiers par exemple, qu'au bout de trois mois je divorce, que je sombre dans une dépression. Personne ne peut savoir l'avenir, ce que je pensais qui aller me rendre heureux peut me rendre heureux ou malheureux, là est toute la complexité du bonheur. On peut ainsi se rendre compte que même en pensant nous ne sommes pas sûr d'atteindre le bonheur, c'est ce que nous confirme Kant dans les fondements de la métaphysique des moeurs, avec son impossibilité de déterminer le bonheur: « le bonheur est un concept si indéterminé ».

Pour lui, pour être certain d'atteindre le bonheur il faut détenir l'omniscience, ce qui est bien sur chose impossible; si l'on détenais l'omniscience on pourrait ainsi comprendre ce qui nous rendrait heureux à long terme, car pour savoir si quelque chose nous rend vraiment heureux, il faut l'avoir déjà vécu. Peut-être qu'après tout le bonheur est la connaissance de soi, car plus on sait ce qui nous rend heureux plus on a de chance de l'être; cette question nous amènerait à une autre problématique que nous ne développerons pas. Nous avons vu dans une première partie qu'il est facile de croire que c'est en ne pensant point que l'on pourra être heureux.

Nous avons montré que cette réponse posait des problèmes tels que l'impossibilité de ne pas penser et le faux bonheur qu'elle engendre.

Ensuite Kant nous a fait nous poser une question : même en pensant nous ne sommes pas sûr d'atteindre le bonheur, alors comment l'atteindre ? Peut être est ce avec l'expérience, ou peut être qu'après tout le bonheur , conformément à son étymologie, ne serait qu'une affaire de chance qu'il faut savoir apprécier.. »

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