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Faut-il ne désirer que le possible ?

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« I .

Il ne faut désirer que le possible car l'impossible est source de troubles et de souffrances. Certains désirs, en particulier lorsqu'ils convoitent l'impossible, peuvent devenir nocifs.

Pensons à Freud fondateur de la psychanalyse au début du XXe siècle, il est le premier à mettre en évidence les conséquences du complexe d'Oedipe .

Le complexe d'Oedipe illustre le phénomène suivant: l'enfant vers trois quatre ans, possède des pulsions sexuels envers son parent de sexe opposé et des pulsions meurtrières envers le parent de même sexe.

Chez Freud les désirs ont une dimension psychosomatique.

Il paraît évident que ses désirs sont impossibles, or si le refoulement se passe mal, de sérieux troubles peuvent apparaître chez l'individu.

Nous voyons ici que désirer l'impossible peut conduire à une grande souffrance. L'origine des désirs provient d'un manque, or manquer de quelque chose d'irréalisable peut poser problème.

IL faut tout de même faire la distinction entre désir et besoin: le désir est quelque chose d'accidentel, de superficiel, de culturel et d'imaginaire, tandis que le besoin est naturel, biologique, vital, réel.

Sartre, philosophe Français du XXe siècle, dans L'Être et le néant, dit qu'il y a une fracture dans la nature humaine, un manque fondamentale à l'origine du désir.

Pour Sartre l'homme désire être libre et parfait, or il n'y a que Dieu qui est parfait.

Nous avons ici une vision tragique de l'être humain qui n'atteindra jamais ce qu'il désire.

L'homme est donc condamné à désirer quelque chose d'irréalisable toute sa vie, et par la même ressentir un manque toute sa vie. A travers l'objet désiré il y a un désir de reconnaissance, envier quelque chose d'impossible provoque donc une insatisfaction perpétuelle.

Hegel, philosophe allemand du XIXe siècle dans La phénoménologie de l'esprit, à travers « la dialectique du maître et de l'esclave », explique que l'individu qui désire constamment quelque chose, cherche en réalité la reconnaissance d'autrui, par la même il devient donc prisonnier de ses désirs.

Or si celui-ci désire l'impossible il ne l'aura donc jamais et ne pourra pas accéder à la reconnaissance de ses semblables, ainsi nous déduisons qu'il sera malheureux toute sa vie.

Hegel voit ici une des origines de la violence. C'est en ce sens, que Descartes, à la suite des stoïciens dira: Dans la troisième partie du « Discours de la méthode », Descartes affirme qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici le cours changeant de la nature). Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant, il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes, mais s'intègre à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la vie et de l'action, alors même que la raison et la recherche recommandent la prudence. Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que révolutionnaire.

Afin de parvenir à une certitude absolue et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en cause la totalité de ses opinions.

Pour parvenir « à la connaissance vraie de tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce qu'il avait cru.

Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude : « Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir aucun sens...

». Il faut comprendre que ce doute est une démarche intellectuelle qui a pour but de détruire le « palais » de l'ancienne métaphysique, qui n'était bâti que « sur du sable et de la boue », pour reconnaître le véritable palais des sciences sur le roc de la certitude. Mais une question nouvelle apparaît : pendant que je détruis mon ancienne demeure, pour en reconstruire une nouvelle, où vais-je loger ? « Car ce n'est pas assez, avant de recommencer à rebâtir le logis où l'on demeure, que de l'abattre [...] il faut aussi s'être pourvu de quelque autre où o puisse être logé commodément pendant le temps qu'on y travaillera.

» Pendant que le doute m'oblige à n'admettre aucun principe, comment vais-je vivre, et vivre au milieu des autres, sur quels principes vais-je régler mes actes, moi qui rejette tous les principes ? Sur quels critères vais-je choisir d'agir, pendant que je doute de tout ? La démarche intellectuelle de Descartes l'oblige à être irrésolu en ses jugements, de tout passer au crible du doute, mais « les actions de la vie ne souffrent aucun délai.

» « Ainsi, afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes actions pendant que la raison m'obligerait de l'être en mes jugements, et que je ne laissasse pas de vivre dès lors aussi heureusement que je pourrais, je formais une morale par provision.

» La morale par provision consiste à se donner des règles d'action, temporaires et révisables, pour vivre et agir de façon décidée et résolue, alors même que le doute me contraint à ne rien admettre pour vrai.

On est là à un moment très particulier de la démarche cartésienne ; un moment où le divorce est possible entre raison & action.

Ce qui prime dans l'ordre de la connaissance c'est la vérité.

Et elle impose le doute, la patience, la circonspection.

Ce qui prime dans l'action, c'est la résolution, c'est de savoir prendre partie s'y tenir face à l'urgence de la vie.

La morale par provision ne correspond qu'à un moment précis de la vie : celui où j'entreprends une réforme intellectuelle totale alors même qu'il me faut continuer à agir. Elle est nécessaire au moment où mes actes ne peuvent pas encore parfaitement correspondre à la vérité, et ceci parce que je cherche une vérité que je n'ai pas encore atteinte.

Les règles de la morale par provision ou « morale provisoire » sont donc par essence révisables, et Descartes récrira une morale une fois sa métaphysique et sa physique fondées.

Pour l'instant, il s'agit de se donner les maximes les plus prudentes et les plus aptes à m'assurer. »

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