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Faut-il faire confiance à nos sens ?

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« Définition des termes du sujet: Faut-il ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux : • la nécessité (physique / matérielle / naturelle / économique / psychologique / sociale), c'est-à-dire la contrainte des choses. • l'obligation morale, le devoir.

Doit-on ? Analyse du sujet : Sens : « Sens » vient du latin sensus, « action de sentir, organe des sens, sensation, manière de penser ».

Le terme sens définit la faculté d'éprouver des sensations ou encore l'organe servant à l'exercice de cette faculté.

On considère donc que les sens servent à l'individu d'interface entre lui et le monde qui lui est extérieur.

Les sens constituent la fonction permettant au corps de percevoir ce qui lui est extérieur.

Cette fonction se compose de ce qu'on appelle couramment les cinq sens, qui sont la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher et le goût.

La question que pose la philosophie classique aux sens s'adresse principalement au lien que ceux-ci entretiennent avec la vérité : nos sens nous trompent-ils ? Les sens semblent en effet en contact avec un monde d'apparences et rien ne nous prouve que ces apparences soient conformes à cette réalité qui est extérieure au corps.

Il peut en premier lieu y avoir des erreurs de traduction et le passage du réel à notre entendement peut être modifié par l'interprétation qu'en font les sens.

Ainsi, comment se fait-il que je voie un objet d'une telle couleur sous une certaine lumière, et d'une autre couleur sous une autre lumière ? Il se peut que ce soit ma vue qui change l'interprétation qu'elle se fait de l'objet en fonction des circonstances et qu'elle altère ainsi la réalité qui m'est donnée.

Puisque du même objet elle peut me donner plusieurs couleurs différentes, comment pourrais-je être sûr qu'elle soit capable de me donner la bonne ? En second lieu, on peut imaginer que nos sens nous trompent totalement, ainsi qu'il en est dans l'hallucination ou dans le rêve.

Ici, les sens inventent proprement quelque chose, ils ne donnent pas une mauvaise traduction du réel, ils imaginent un réel qui n'existe pas.

Mais dès lors, qu'est-ce qui peut me prouver que toutes mes perceptions ne sont pas de pures hallucinations ? Comment distinguer le rêve de la réalité ? Mes sens inventeraient-ils pour moi un réel qui n'existe pas ? Pour parer à cette éventualité, certains auteurs préconisent de renoncer totalement aux sens et de rechercher la réalité par pure réflexion.

Toutefois, bien que cette méfiance à l'égard des sens soit légitime, il n'en reste pas moins qu'elle pose d'autres problèmes.

En effet, comment se faire une idée de la réalité autrement que par les sens ? Si ce sont les sens qui nous permettent de nouer un contact avec la réalité extérieure, il apparaît difficile de se départir totalement d'eux et de prétendre ensuite à quelque connaissance que ce soit.

Car à bien y regarder, l'intellect est-il plus fiable que les sens ? Problématisation : Le problème posé par le sujet réside dans le fait que si l'on décide de ne pas faire confiance à nos sens, il semble que toute saisie de la réalité nous soit alors interdite.

D'un autre côté, si l'on considère que nos sens sont fiables, il nous faut alors porter autant de crédit à nos rêves qu'aux perceptions qui nous parviennent lorsque nous sommes éveillés.

Quelle que soit l'option pour laquelle on se décide, on doit ainsi opérer un pari risqué sur le sens que l'on accorde aux notions de réalité et de vérité.

La question pourrait alors se résumer ainsi : nos sens nous permettentils de saisir la vérité du réel ou faut-il y accéder par un autre biais ? Proposition de plan : 1.

Renoncer aux sens et s'élever au réel par l'intellect. a) D'après Platon, les choses qui nous parviennent par les sens sont trompeuses, car elles sont multiples, différentes et changeantes alors que la vérité ne peut être qu'unique et toujours identique à elle-même.

Dans l'Hippias majeur, Platon nous montre Socrate demandant à Hippias ce qu'est le beau.

Se fiant à ses sens, Hippias est obligé de détourner la question en donnant une multiplicité d'exemples : ainsi affirme-t-il que le beau, c'est une belle jeune fille, mais que c'est également une belle marmite.

Chose surprenante, il n'existe alors plus guère de différence entre la beauté d'une marmite et celle d'une jeune fille ! Pourtant, lui fait remarquer Socrate : « la plus belle des marmites, comparée avec l'espèce des jeunes filles, est laide » (Platon, Hippias majeur, 289a) Les sens sont donc des guides bien peu assurés pour rendre raison de la réalité car il est faux de prétendre que la beauté d'une marmite soit la même que celle d'une jeune fille.

La beauté est en réalité quelque chose d'unique dont les sens nous font parvenir plusieurs versions qui ne se valent pas. b) Ainsi Platon compare-t-il les hommes pris au piège des sens avec des prisonniers enchaînés au fond d'une caverne (cf.

la célèbre « allégorie de la caverne » dans La République, livre VII, 514b-517c).

Ceux-ci tournent le dos à la réalité et ce sont les ombres de cette réalité qu'ils perçoivent sur le mur qui leur fait face.

Comme ils ne peuvent se retourner, ils prennent ces ombres pour l'unique réalité.

Mais ce qu'ils perçoivent, ce sont des apparences de réalité que Platon appelle les objets du « monde sensible ».

De la même manière, celui qui se fie aux sens se fie au monde sensible, mais ce qu'il prend pour réalité n'est que l'ombre de la réalité, une version dégradée de celle-ci.

Pour pouvoir voir les objets réels, il faut « sortir de la caverne », c'est-à-dire trouver les moyens de s'élever au-dessus du sensible. c) La réalité n'est ainsi pas dans le sensible.

Elle est, nous dit Platon, dans le « monde intelligible ».

Qu'est-ce que ce monde ? C'est le monde où séjournent les Idées, qui sont les causes des apparences sensibles : ce que l'objet véritable est à l'ombre perçue par les prisonniers de la caverne, l'idée l'est aux objets sensibles que nous percevons par nos sens.

Ces Idées sont réelles, uniques et immuables.

Ainsi, les choses belles procèdent toutes d'une seule. »

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