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Faut-il être estimé par autrui pour s'estimer soi-même ?

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« Hobbes disait dans Léviathan : « Chacun attend que son compagnon l'estime aussi haut qu'il s'apprécie lui-même et, à chaque signe de dédain ou de mésestime, il s'efforce naturellement d'arracher la reconnaissance d'une valeur plus haute : à ceux qui le dédaignent, en leur nuisant ; aux autres par de tels exemples.

» L'estime des autres est donc, d'après Hobbes, recherchée ardemment par tous les hommes. L'estime d'autrui est la résultante du jugement que celui-ci porte sur nous.

Si autrui m'apprécie, si son jugement est positif, il aura de l'estime pour moi.

S'estimer soi-même c'est donc porter son jugement sur sa propre personne, sur son « ego ».

Si je juge que ce qui constitue mon « ego », c'est-à-dire la somme de mes expériences, de mes sentiments, de mes pensées sont plutôt positive par rapports aux critères de mon jugement, j'aurais alors de l'estime pour moimême.

Il semble alors que l'estime de soi est une question qui concerne exclusivement ma propre personne, mon rapport aux autres n'est en aucun cas nécessaire.

Pourtant, comment expliquer alors la tendance que nous avons à rechercher l'estime d'autrui, si ce n'est pour notre propre estime ? Nous pourrions donc dire que l'homme, a nécessairement besoin d'être estimé par les autres, a toujours besoin de réclamer la préférence d'autrui, et cela pour s'estimer luimême, pour son amour propre.

Mais cela est-il concevable ? Peut-on véritablement réduire l'amour propre, la fierté, à l'estime de soi ? I.

Rousseau et l'amour de soi : l'estime de soi-même est une disposition primitive de l'individu à l'état de nature, il n' y a donc pas besoin d'être estimé par les autres pour s'estimer soi-même. L'état de nature est un état primitif où l'homme apparaît tel qu'il est naturellement, c'est-à-dire dégagé des influences sociales, dégagé des relations avec autrui.

L'homme à l'état de nature est seul.

L'amour de soi est donc une disposition primitive de l'homme à l'état de nature.

L'amour de soi ne peut donc être une affaire qui concerne autrui et son appréciation puisque qu'il n'y a pas de relation entre les hommes à l'état de nature.

L'état de nature sert à faire apparaître la véritable essence de l'homme.

Il est donc clair qu'il ne faut pas être estimé par autrui pour s'estimer soi-même.

L'homme à l'état de nature se respecte et a un amour inconditionnel pour lui-même. Mais l'amour de soi ne saurait être la véritable estime de soi car elle n'est pas la résultante d'un jugement que je porte sur moi-même. Elle est simplement une satisfaction primitive de l'individu qui lui permet de veiller à sa propre conservation. II.

Rousseau et l'amour propre : le principe de l'amour propre est la comparaison avec autrui, d'où doit forcément découler la préférence des autres pour soi.

Il faut donc être estimer des autres pour s'estimer. A partir du moment où l'homme engage des relations avec autrui, l'amour propre remplace l'amour de soi.

Avec l'amour de soi et l'état de nature, il n'y avait pas de jugement, pas de comparaison.

Il n' y avait pas d'estime des autres pour soi, et également pas de véritable estime de soi.

Maintenant l'homme peut se comparer avec les autres et émettre des jugements : des relations morales apparaissent entre les hommes.

Le principe de l'amour propre est la comparaison de l'homme avec autrui.

Par exemple, l'amour propre me pousse à avoir de l'estime pour moi-même.

Mais je veux également que les autres m'estiment car j'ai de l'amour propre et donc je me compare à eux.

Je ne peux m'estimer que si je me trouve supérieur comparativement aux autres et si je m'estime, je ne peux estimer les autres.

Mais autrui ne peut m'estimer en conséquence car si lui aussi s'estime ce qui est le principe de l'amour propre alors personne ne peut avoir de relation d'estime avec autrui.

En conclusion il faut être estimé des autres pour s'estimer, car si les autres ne m'estiment pas, je ne suis pas satisfait et je ne peux totalement m'estimer.

Mais ce raisonnement est un cercle vicieux et l'amour propre qui s'assimile ici à de la fierté, ne peut pas être la véritable estime de soi, car la fierté est un sentiment impossible à satisfaire.

En effet on ne peut s'estimer car l'on se juge supérieur et vouloir que tout le monde nous estime aussi. III.

Rousseau et la véritable estime de soi : l'estime de soi doit inclure le sentiment d'appartenance à un groupe.

Et alors il ne faut pas nécessairement être estimé par autrui pour s'estimer soi-même mais l'estime de soi commence par mon estime pour les autres. Pour Rousseau la véritable estime de soi ne peut être la qualité d'un homme seul, ni d'un homme qui est éternellement en concurrence avec les autres.

La véritable estime de soi doit être une qualité qui unit les hommes.

L'estime de soi doit inclure le sentiment d'appartenance à un groupe, celui-ci peut être une famille ou une autre société.

Et alors il ne faut pas nécessairement être estimé par autrui pour s'estimer soi-même mais l'estime de soi commence par mon estime pour les autres, et en ce sens, je ne peux qu'être estimé par autrui si j'ai de l'estime pour moi-même.

C'est la raison qui doit être le guide de l'amour propre, de la véritable estime de soi et elle me dicte de l'étendre à autrui.

L'estime de soi doit donc garantir l'état de paix entre les hommes et le lien social. Conclusion. L'estime de soi est une relation avec son « ego » mais également une relation avec autrui. L'estime de soi ne peut être de la fierté. Il ne faut pas nécessairement être estimé d'autrui pour s'estimer soi-même mais l'estime de soi implique mon estime pour autrui.. »

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