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Faut-il en finir avec la religion ?

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« Définition des termes du sujet: Faut-il ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux : • la nécessité (physique / matérielle / naturelle / économique / psychologique / sociale), c'est-à-dire la contrainte des choses. • l'obligation morale, le devoir.

Doit-on ? RELIGION Étymologie discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. 1.

Misère de l'homme sans Dieu Pascal voit dans la religion la seule voie possible vers le bonheur. « Les grandeurs et les misères de l'homme sont tellement visibles, qu'il faut nécessairement que la véritable religion nous enseigne et qu'il y a quelque grand principe de grandeur en l'homme, et qu'il y a un grand principe de misère.

Il faut donc qu'elle nous rende raison de ces étonnantes contrariétés. Il faut que, pour rendre l'homme heureux, elle lui montre qu'il y a un Dieu; qu'on est obligé de l'aimer; que notre unique félicité est d'être en lui, et notre unique mal d'être séparé de lui; qu'elle reconnaisse que nous sommes pleins de ténèbres qui nous empêchent de le connaître et de l'aimer; et qu'ainsi nos devoirs nous obligeant d'aimer Dieu, et nos concupiscences nous en détournant, nous sommes pleins d'injustice.

Il faut qu'elle nous rende raison de ces oppositions que nous avons à Dieu et à notre propre bien.

Il faut qu'elle nous enseigne les remèdes à ces impuissances, et les moyens d'obtenir ces remèdes.

Qu'on examine sur cela toutes les religions du monde, et qu'on voie s'il y en a une autre que la chrétienne qui y satisfasse.

» Pascal, Pensées (Posthume, 1670), 430. Pascal jette une lumière crue sur la condition de l'homme.

Il ne e s'attache pas seulement à ses faiblesses, à sa misère, mais aussi aux signes de sa grandeur, visibles sous les ravages du péché.

Il ne veut pas nous jeter dans le désespoir, mais dans les bras du Dieu sauveur. 1.

Faiblesses et grandeur de l'homme A.

« L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant » Qu'est-ce que l'homme ? Pascal nous le montre marchant entre deux abîmes : l'infiniment grand et l'infiniment petit. L'homme apparaît ainsi comme « un milieu entre rien et tout », perdu dans l'univers infini que nous dévoile la science.

Cet univers est désenchanté.

« Son centre est partout et sa circonférence nulle part » (Pensées). L'homme est de toutes parts dépassé par la puissance énorme de la nature.

Sa faiblesse est immense, ses sens sont limités, son corps est infirme.

Il erre sur un milieu vaste, « toujours incertain et flottant », sans trouver de stabilité. Mais l'homme pense.

C'est là sa grandeur.

« Par l'espace, l'univers me comprend et m'engloutit comme un point ; par la pensée, je le comprends.

» Si l'univers peut écraser l'homme, l'homme est plus noble que ce qui le tue, car il sait qu'il meurt.

Mi-corps, mi-esprit, l'homme n'est ni ange ni bête.

Mais qu'il ne cherche pas à faire l'ange ! car « qui veut faire l'ange fait la bête » (id.).

L'homme ne doit pas chercher à ignorer sa condition chamelle. B.

Misères de l'intelligence Si la pensée nous distingue, nous ne devons pas en tirer vanité, car notre intelligence est faible.

Aussi, bien penser, c'est d'abord regarder en face notre impuissance.

Préjugés, illusions, principes incertains, fragilité des preuves – le scepticisme en un sens a raison : ce que nous savons le mieux, c'est que nous ne savons rien. Nous sommes soumis à des puissance trompeuses : l'imagination`, d'abord, n'est pas une simple faculté de l'âme, comme dit Descartes, mais une puissance qui domine l'homme et se joue de la raison.

« Maîtresse d'erreur et de fausseté » (id.), elle l'est d'autant plus qu'elle ne l'est pas toujours ! Elle s'immisce dans toute notre vie, agit en nous, sans nous, et nous mène.

Son pouvoir est celui des images, qui nous impressionnent plus que la vérité, toujours froide et abstraite : elle grandit les petites choses, amoindrit les grandes, nous détourne de l'essentiel, et nous attache à l'insignifiant. Autre puissance : l'habitude (Pascal dit la « coutume »).

Nous croyons naturelles des inclinations, des moeurs, des idées, alors qu'elles ont été inscrites en nous par la coutume.

Ce que nous appelons « nature humaine » n'est donc peut-être qu'un fruit de la culture.

Car si l'habitude est comme une seconde nature, il se pourrait bien que la nature ne soit qu'une première habitude !. »

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