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Faut-il dire de l'homme qu'il est libre ou qu'il se libère ?

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« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. L'homme, en tant qu'être conscient, a le sentiment d'être libre.

Mais ce sentiment est, en fait, illusoire, car l'homme est soumis à des déterminismes naturels, sociaux, psychologiques.

Il faut donc dire de l'homme, non qu'il est libre, mais qu'il se libère.

La liberté s'acquiert : 1.

par la maîtrise de la nature (liberté comme transformation active du donné de ce point de vue, le développement des sciences et des techniques a donné à l'homme un grand pouvoir, 2.

par la maîtrise du développement économique et social, 3.

par la maîtrise de soi (dominer ses passions, chercher à mieux connaître son inconscient).

La liberté se conquiert donc.

Elle est le pouvoir d'agir fondé sur la connaissance des déterminismes qui s'exercent sur nous. 1.

La liberté est une donnée certaine qui s'atteste dans la conscience. A.

La conscience du libre arbitre. On peut poser la liberté comme une donnée qui s'atteste dans la conscience que nous en avons.

Nous avons en effet une connaissance immédiate d'un pouvoir inné: celui du libre arbitre.

Le libre arbitre désigne la capacité de la volonté à se résoudre, en toute conscience, à une action plutôt qu'une autre.

La liberté apparaît ainsi comme une donnée innée dont la connaissance est elle-même immédiatement donnée.

On peut même avec Descartes, dans les Méditations métaphysiques, penser cette donnée comme don divin: l'infinité du pouvoir de la volonté est analogue à celle de la volonté divine. B.

La liberté comme fait social et juridique. Cette certitude psychologique de la liberté se vérifie, de fait, dans le fonctionnement des sociétés.

En effet, le fait que les crimes et les délits soient jugés et éventuellement punis indique un jugement sur la responsabilité des accusés.

Or la responsabilité présuppose la liberté d'agir.

On ne peut en effet déclarer un homme véritablement responsable d'une action que s'il était libre de commettre ou de ne pas commettre cette action.

Autrement dit, la prise en considération, de fait, de la responsabilité humaine est une donnée sociale immédiate qui implique la liberté comme une donnée préalable. 2.

L'illusion toujours possible de la liberté: seule la libération, comme conquête de la liberté, est envisageable. A.

Déterminisme et illusion du libre arbitre. Il s'agit ici de remettre en question la certitude psychologique de la liberté en mettant en évidence les déterminismes plus ou moins conscients qui agissent sur la volonté.

C'est ainsi que, pour Spinoza (Éthique), les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres: la liberté du libre arbitre est une croyance qui provient de l'ignorance des causes par lesquelles nous sommes déterminés dans nos actes.

Autrement dit, la conscience de la liberté peut apparaître comme une donnée illusoire: ce qui est donné, de façon non explicite, c'est l'ensemble des déterminismes qui pèsent sur l'existence humaine. LA LIBERTÉ ET L'ILLUSION "Les hommes se croient libres parce qu'ils ont conscience de leurs volitions et de leur appétit, et qu'ils ne pensent pas, même en rêve, aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir, parce qu'ils les ignorent." Spinoza, Éthique, I, Appendice, 1677. L'homme se croit libre parce qu'il est conscient de ses désirs mais le plus souvent il est incapable de justifier rationnellement ses actes.

De ce fait, sa liberté est illusoire.

Cependant, cela ne signifie pas que l'être humain est absolument déterminé.

Pour Spinoza, il ne s'agit pas d'imposer une rationalité triomphante mais de démontrer que la liberté telle qu'elle est conçue habituellement est un sentiment et non une connaissance, tout en suggérant que seule la conscience de la passion peut conduire le sujet vers une authentique liberté.. »

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