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Faut-il craindre le regard des autres?

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« Angles d'analyse · Eléments de définition ® Autrui = Au sens général, c'est l'autre comme moi qui n'est pas moi, comme corrélatif du moi. - Chez Rousseau = Autrui désigne mon semblable, c'est-à-dire tout être qui vit et qui souffre, avec lequel je m'identifie dans l'expérience privilégiée de la pitié (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes). Chez Hegel = Autrui, donnée irrécusable comme existence sociale et historique, est, dans une relation intersubjective, constitutif de chaque conscience dans son surgissement même.

Il se définit comme désir, non pas simple désir d'objet mais désir de désir, désir d'être reconnu. D'où la « lutte à mort » pour la reconnaissance où les consciences ne se constituent et ne se reconnaissent que dans cette relation conflictuelle (Maître et esclave – dialectique). - Chez Husserl = Autrui est l'autre que moi, donné non comme objet autre mais comme alter ego.

L'expérience d'autrui est celle d'une « intercorporéité » : la comprésence de ma conscience et de mon corps se prolonge dans la comprésence d'autrui et de moi (Méditations cartésiennes). Chez Heidegger = l' « être-avec-autrui » est une expérience originelle, celle de l' « l'êtreavec », la découverte de notre humanité (Etre et Temps). Chez Sartre = Autrui désigne ce moi-même dont rien ne me sépare si ce n'est sa pure et totale liberté.

Par son regard, autrui est une présence sans distance qui me tient à distance (L'Etre et le Néant). - Chez Levinas = « Autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement alter ego : Il est ce moi que je ne suis pas », cet infiniment autre se dérobe à moi et dont l'altérité radicale déborde sans cesse l'idée que j'en ai.

Ainsi, paradoxalement, « cette absence de l'autre est précisément sa présence comme autre.

» (Totalité et Infini / De l'existence à l'existant) ® Crainte = Inquiétude – ou effroi – suscitée par la représentation plus ou moins imaginaire d'un danger, d'un mal ou d'une insatisfaction futurs. 1- Le spectacle de la tragédie provoque selon Aristote des sentiments de pitié ou de crainte (phobos) qui opèrent une « purgation » (catharsis) salutaire, propre à « pareilles émotions ». - Aristote, Poétique, 1449b. - Kierkegaard, Ou bien…Ou bien. 2- La crainte, passion de l'âme contraire à l'espérance ou l'empêchant d'être. - Descartes, Les Passions de l'âme, §165. - Spinoza, Ethique, III, proposition XVIII, scholie 2. - Malebranche, A la recherche de la vérité, L.

V, ch.

XII. 3- Sentiment lié à la perception du sacré ou du divin et source en l'homme d'effroi devant ce qui le dépasse infiniment. - Saint Augustin, Confessions, t.

13, VII, X, 16 + t.

14, XI, IX, 11. - Kierkegaard, Journal. - Kierkegaard, Etapes sur le chemin de la vie. · Angles d'analyse ® C'est bien notre rapport à l'autre qui est ici mis à la question au travers cet impératif, quasi catégorique, de la crainte d'un regard qui se pose sur moi sans que je puisse en décrypter objectivement tous les signes. ® On se demande ici si cette crainte, en tant que la question porte sur un impératif – voire un devoir – avec l'expression « faut-il », est légitime et justifiée.

Une telle légitimation aura a fortiori des conséquences en ce qui concerne l'appréhension de ma relation à autrui. ® Pourtant, il ne faudrait pas en rester à la problématique superficielle de la crainte du regard d'autrui au sens ou du même coup une relation de méfiance s'instaure entre moi et l'autre, mais bien au contraire : il faut encore chercher à comprendre en quoi cette méfiance, que peut générer. »

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