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Faut-il chercher a se connaitre soi-même ?

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« Définition et problématique : Nous vivons continuellement en nous référant à des objets extérieurs.

Nous apprenons aussi beaucoup mais souvent sur ce qui nous entoure plus que sur nous-même.

Est-ce que nous n'avons pas besoin de nous connaître nous-même ? Ou est-ce dû au fait que se connaître soi-même est un exercice trop difficile ? I – Se connaître soi-même, une nécessité pour progresser dans la connaissance 1) Se connaître, premier pas vers la sagesse Se connaître soi-même est la première des connaissances à avoir pour évoluer vers la sagesse. Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeurs que l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant de connaître la nature ou les dieux.

Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.

L'opinion, confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté.

Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition. Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise.

Par accident, non volontairement, il faut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, je serai nécessairement malheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir la richesse, en viendra naturellement à nuire à autrui, donc il s'exposera à la rigueur de la loi ; de plus c'est là un bien qui dépend en large partie du hasard et qui peut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant tout cela on puisse vouloir agir de la sorte.

C'est la science qui détermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance. Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier le tirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination. Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de ce savoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. 2) Maîtriser sa pensée commence par l'humilité Platon nous rappelle qu'être sage c'est déjà savoir reconnaître qu'on ne sait pas.

En partant de cette prémisse, nous pouvons commencer à diriger notre pensée. Platon, Apologie de Socrate, 20d-22b : « Or, un jour qu'il était allé à Delphes, il osa poser à l'oracle la question que voici – je vous en prie encore une fois, juges, n'allez pas vous récrier -, il demanda, dis-je, s'il y avait au monde un homme plus sage que moi.

Or la pythie lui répondit qu'il n'y en avait aucun.

Et cette réponse, son frère, qui est ici, l'attestera devant vous, puisque Khairéphon est mort.

[...] Lorsque j'eus appris cette réponse de l'oracle, je me mis à réfléchir en moimême : « que veut dire le dieu et quel sens recèlent ses paroles ? Car moi, j'ai conscience de n'être sage ni peu ni prou.

Que veut-il donc dire, quand il affirme que je suis le plus sage ? Car il ne ment certainement pas ; cela ne lui est pas permis.

» Pendant longtemps je me demandai quelle était son idée ; enfin je me décidai, quoique à grand peine, à m'en éclaircir de la façon suivante : je me rendis chez un de ceux qui passent pour être des sages, pensant que je ne pouvais mieux que là, contrôler l'oracle et lui déclarer : « cet homme-ci est plus sage que moi, et toi, tu m'as proclamé le plus sage.

» J'examinai donc cet homme à fond.

[...] Il me parut en effet, en causant avec lui, que cet homme semblait sage à beaucoup d'autres et surtout à lui-même, mais qu'il ne l'était point.

J'essayai alors de lui montrer qu'il n'avait pas la sagesse qu'il croyait avoir.

Par là, je me fis des ennemis de lui et de plusieurs des assistants.

Tout en m'en allant, je me disais en moi-même : « je suis plus sage que cet homme là.

Il se peut qu'aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir.

Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir ».

» II – Se connaître soi-même pour s'accomplir 1) Connaître son désir Nous agissons et pensons dans le but inconscient de nous préserver et de préserver notre nature d'homme. Nos désirs sont des expressions de cet effort pour nous préserver et persévérer dans notre être. Spinoza, Ethique, Livre III :. »

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