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Expliquer une conduite, est-ce la justifier ?

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« Discussion : La question posée pourrait soulever un autre problème : qui prétend envelopper la justification dans l'explication, et pourquoi ? En d'autres termes, en quoi expliquer est-ce justifier ? Suggestion de plan : 1.

Première partie : Expliquer / Justifier Tout d'abord le mot « expliquer » vient du latin « explicare » qui signifie « dé-ployer », « exposer aux yeux ».

Ainsi on voit bien que dans le mot expliquer, il y a quelque chose d'objectif, on semble déployer vers l'extérieur.

Expliquer une conduite serait donc montrer le côté objectif d'une situation ; rendre une situation visible. En revanche le terme « justifier » renvoie au latin « jus » qui signifie le droit.

Il se crée donc un sens beaucoup plus moral et se rapprochant de la justice, du juste.

De plus si l'on conçoit le fait que la morale est subjective puisqu'elle dépend de l'esprit de chacun, alors justifier une situation n'est pas un acte objectif.

On constate donc qu'étymologiquement les deux termes ont un sens très différent. Expliquer un acte c'est trouver la raison interne d'une conduite pour le rendre objectif, c'est exposer une conduite vers l'extérieur. Toutes les fois que l'on explique un comportement, qu'on le place dans des structures psychologiques, ou sociologiques c'est une manière de rendre l'acte juste, ou au moins de lui donner des motifs et des circonstances atténuantes.

Il s'agit donc de placer l'acte dans un contexte qui lui donne des raisons d'être et surtout qui le décharge de toute responsabilité.

Mais la justification est une autre démarche, on va au-delà de l'analyse objective. Ainsi, il y a justification lorsque ce qui a été expliqué objectivement selon ses lois internes est intégré à une idéologie qui en fait une norme et qui lui trouve une finalité supérieure.

La justification c'est le fait de mettre dans une perspective philosophique l'analyse structurelle.

Elle vient comme achèvement, c'est un plan qui ne répond plus à une analyse objective mais à une analyse morale.

L'analyse objective est donc finalisée par la justification. Deuxième partie : Analyser un comportement On pourrait presque discerner deux temps : le premier qui consiste dans l'explication objective et qui implique des événements extérieurs à la volonté même d'un individu ; et le second, celui de la justification qui consiste à admettre l'explication comme vraie et l'acte comme juste.

Par exemple, si une femme vole une baguette parce qu'elle n'a pas d'argent pour nourrir ses trois enfants.

Dans un premier moment, on va d'abord donner l'explication de son acte : elle souffre, elle est une victime du chômage et elle doit par un moyen ou par un autre élever ses enfants.

Ensuite, il y a le second moment, qui va au-delà de simples explications et au-delà de toute objectivité puisqu'il fait plus ou moins appel à la subjectivité de chacun et à l'ordre moral.

C'est-à-dire que je peux refuser que la femme soit punie parce que je lui trouve une justification : elle est victime d'une société qui ne devrait pas tolérer la pauvreté et qui ne devrait pas accepter de laisser des gens vivre dans de telles conditions.

Ou alors, au contraire, je trouve une justification à la société, en disant que l'État ne peut pas s'occuper de tous les individus et qu'elle est en partie responsable de sa situation, car connaissant ses difficultés financières elle n'aurait pas dû avoir d'enfants.

Ainsi, la justification, n'a pas de vérité contrairement à l'explication.

Elle fait appel à la notion de justice et de droit chez chacun. Cependant Kant, dans la Critique de la raison pratique, souligne qu'il n'y a jamais de circonstances dans lesquelles on a plus le droit, d'agir immoralement.

On ne doit jamais, se conduire de manière immorale, peu importe les conditions, et peu importe les motifs que l'on peu donner.

L'explicatif ne peut jamais l'emporter sur le justificatif.. »

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