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Existe-t-il un être nécessaire ?

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« Introduction Les missions d'évangélisation et le soin que mettent les religions à attirer de nouveau croyants montrent combien ces dernières prennent soin de tenter de convaincre de nouveaux croyants.

Parmi les personnes que la religion tente de persuader se trouvent les athées, qui refusent de croire en l'existence de Dieu, c'est à dire d'un être nécessaire.

En conséquence, établir son existence serait probablement un moyen efficace pour convaincre ces athées puisque le refus de l'existence de Dieu serait alors impossible.

Ainsi, le débat entre les croyants et les athées tourne, en partie au moins, autour d'une question : existe t il un être nécessaire ? Cette question interroge l'existence d'un être qui ne peut pas ne pas exister puisqu'il est nécessaire.

Cette question semble appeler une réponse positive puisque, par définition, l'être nécessaire ne peut pas ne pas exister.

Il s'agira ainsi de voir si la simple définition de l'être nécessaire suffit à déterminer son existence. Nous montrerons que nous ne pouvons pas affirmer qu'un être nécessaire existe parce que nous n'en avons jamais l'expérience et pour ce faire nous déterminerons tout d'abord les raisons de l'exigence de l'existence d'un être nécessaire pour voir ensuite si nous pouvons déduire l'existence d'un être nécessaire du concept de cet être et enfin établir que l'existence de cet être doit être constatée et non pas seulement pensée afin de pouvoir être affirmée. 1.

La nécessité logique de l'être nécessaire Nous ne sommes en relation qu'avec des êtres contingents puisque les êtres humains, par exemple, comme les autres êtres peuvent être ou ne pas être.

Nous ne « croisons » ainsi jamais aucun être nécessaire ce qui nous porte à douter de son existence.

La contingence de notre existence s'étend à la contingence de l'existence même de notre monde, qui aurait pu exister ou pas. Cependant, nous voyons dans ce monde une cause pour toute chose, nous naissons parce que nos parents nous ont engendré par exemple et sur le même modèle, nous imaginons que notre monde a une cause, cette cause nous semble « nécessaire » pour comprendre comment le monde a commencé et même lui donner du sens, et elle hante l'Histoire des idées, du premier moteur aristotélicien au Dieu créateur du monde des monothéisme contemporain. Par conséquent, cet être nécessaire semble être logiquement nécessaire (il faut bien que quelque chose ait provoqué l'existence du monde), pourtant, est-ce suffisant pour s'assurer de son existence ? 2.

Son existence n'est-elle pas contenue dans son concept même ? Qu'est-ce qu'un être nécessaire ? C'est par définition un être qui ne peut pas ne pas exister.

Par conséquent, l'existence semble être une propriété de cet être.

En d'autres termes, l'existence de cet être nécessaire serait déduite du concept même de cet être puisque l'inexistence de cet être serait contradictoire avec son concept. Or, déduire l'existence d'un être du concept de cet être est une attitude courante dans l'histoire de la philosophie.

Ainsi Descartes, dans les Méditations métaphysiques, prouve t-il que Dieu existe de la manière suivante.

Dieu est un être nécessaire, or, un être nécessaire existe sinon il n'est pas nécessaire, ce qui serait contradictoire avec son concept.

Par conséquent Dieu existe. Par conséquent, en déduisant l'existence d'un être nécessaire de son concept, nous faisons de l'existence un prédicat que l'on peut attribuer à un être et que l'on peut déduire de son concept, la preuve ontologique présuppose que le concept contient l'existence comme prédicat. La preuve ontologique visait à lutter contre l'athéisme en convainquant les hommes de l'existence de Dieu en établissant une démonstration de cette existence, pourtant force est de reconnaître que l'athéisme a subsisté malgré les diverses version de la preuve. Est-ce à dire que ce type de preuve est inefficace ? 3.

Un concept suffit il à faire advenir à l'existence ? Imaginons qu'un physicien estime que l'existence d'une particule dont il a déterminé les caractéristiques est nécessaire pour pouvoir comprendre le monde physique tel qu'il nous entoure, l'exigence théorique de l'existence de cette particule suffit-elle à la faire exister ? La réponse est évidemment négative, l'existence de la particule ne sera avérée qu'après la réalisation d'expérience qui permettront de constater cette existence. Par conséquent une théorie ou un concept ne suffisent pas à amener à l'existence les êtres qu'ils concernent, cette existence est perçue, elle est l'objet d'une expérience.

Tant que nous n'avons pas d'expérience de l'existence d'un être, cette existence n'est que pensée et non pas connue.

Nous rejoignons ainsi ici les thèses que défend E.

Kant dans la Critique de la raison pure où l'auteur montre que la connaissance repose sur l'association d'un concept et d'une intuition alors qu'un concept seul n'apporte aucune connaissance mais constitue une simple pensée.

Le kantisme invalide donc la preuve ontologique puisque l'existence n'est pas un prédicat mais se constate. Or, nous n'avons pas d'expérience d'un être nécessaire.

Nous ne pouvons donc affirmer qu'il existe, nous ne pouvons que le penser ou croire en lui.

De nouveau nous nous rapprochons des thèses kantiennes puisque Kant, en limitant la connaissance cherche à faire de la place pour la foi.

Notre connaissance est limitée à ce dont nous pouvons avoir une expérience et nous ne connaissons donc pas l'existence d'un être nécessaire car nous ne l'expérimentons pas.

Pour autant, nous pouvons y croire puisque nous pouvons le penser. Conclusion L'existence de la preuve ontologique aurait pu nous faire penser qu'il existait un être nécessaire puisque l'inexistence de cet être contredirait sa définition, pourtant nous avons montré qu'il était impossible de répondre par l'affirmative à la question « existe t il un être nécessaire ? ». En effet, la preuve ontologique suppose que l'existence est un prédicat que l'on peut tirer du concept d'un être, c'est à dire qu'elle peut être attribuée a priori à un être alors que nous avons montré, par recours au kantisme que l'existence ne se déduisait pas de concept d'un être mais se constatait par l'expérience. Dès lors, nous ne pouvons pas affirmer qu'un être nécessaire existe quelle que soit sa nécessité logique puisque nous n'en avons pas l'expérience.

Son existence relève ainsi de la foi est ne sera validée que si on la constate un jour.. »

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