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Etre juste est-ce la condition du bonheur ?

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« Termes du sujet: CONDITION (n.

f.) 1.

— Dans la proposition « si A alors B », A est condition de B ; se dit aussi du premier terme d'une relation causale réelle (les conditions d'un phénomène).

2.

— Condition nécessaire et suffisante : A est condition nécessaire et suffisante de B, si quand A on a toujours B et sans A jamais B. 3.

— Manière d'être, situation (la condition humaine), situation sociale. 4.

— Conditionné : a) Qui dépend d'une condition.

b) Qui a subi un conditionnement.

5.

— Conditionnement : processus par lequel un comportement en vient à être déterminé par des conditions données ; modification d'un comportement par établissement de réflexes conditionnés (cf.

réflexe).

6.

— Conditionnel : qui dépend d'une condition ; pour QUINE, nom de l'implication matérielle. JUSTE : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. C'est dans le Gorgias la position de Platon, contre le sophiste Calliclès : le tyran en tant qu'il est le type même de l'homme injuste, ne peut être qu'un homme malheureux.

Comment en effet pourra-t-il être en accord avec luimême et avec sa conscience ? Si cette harmonie intérieure est la condition du bonheur alors, contre toute attente, « il vaut mieux subir l'injustice que la commettre ». Commettre l'injustice est pire que la subir, et j'aimerai mieux quant à moi, la subir que la commettre (Gorgias) Commettre l'injustice c'est perdre sa dignité et passer le reste de sa vie en compagnie d'un injuste. L'assassin est celui qui perd l'estime de soi.

Cette phrase fonde l'idée moderne de conscience morale : il n'est pas de crime sans témoin car il est en moi un témoin intérieur qui me juge.

A rapprocher de la phrase de Montaigne : Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens (Essais) On comprend pourquoi Platon soutient que « commettre l'injustice est le pire » : le pire, non pas tant pour les autres, que pour soi-même.

Socrate, l'homme juste par excellence, tant dans sa conduite que dans ses paroles, en se soumettant à la condamnation à mort des tribunaux athéniens alors qu'il pouvait s'enfuir et y échapper, se montrera à la hauteur de cette exigence. Etre juste est une qualité de l'individu qui orientera ses actions dans le sens d'une reconnaissance exacte du mérite et des droits de chacun.

Pressé de choisir entre son intérêt privé et l'intérêt d'autrui, entre son intérêt privé et l'intérêt général, l'homme juste ne choisira d'être utile à lui-même que s'il existe une raison moralement acceptable à ce choix.

Dans le cas contraire, il servira plutôt les intérêts divergents des siens au nom du sens de la justice qui l'anime.

Nous pouvons donc dire qu'un homme juste est celui qui présuppose une égalité absolue entre lui et les autres, de sorte qu'il règlera son action en fonction des normes morales. Une distinction canonique s'impose lorsque nous étudions l'idée de « condition » : il y a d'une part les conditions nécessaires, c'est-à-dire les conditions dont la réunion est indispensable pour la production d'un effet ; et d'autre part les conditions suffisantes, celles qui suffisent à elles seules pour la production d'un effet. Le bonheur peut être défini avec Albert Camus comme « l'accord d'un homme avec la vie qu'il mène ».

Arrêtons-nous un instant sur l'extrême pertinence de cette définition : en effet, elle est compatible avec la pluralité des définitions subjectives que chaque homme peut donner à la félicité.

Le bonheur d'un homme n'est pas celui d'un autre, le seul lien entre leurs bonheurs respectifs est que ni l'un ni l'autre ne serait disposé à échanger le sien contre celui d'autrui.

Ainsi, pour reprendre et développer la définition du bonheur par Albert Camus, nous pouvons dire que le bonheur est l'état d'un homme en accord avec la vie qu'il mène, c'est-à-dire le sentiment que sa vie correspond à ses valeurs et aux attentes purement subjectives qui sont les siennes par rapport à l'existence. La formulation du sujet « être juste, est-ce la condition du bonheur ? » semble nous orienter vers le problème de la justice, comme condition suffisante du bonheur : « est-ce la condition » présuppose en effet qu'il s'agirait d'une condition unique et suffisante.. »

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