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Etat et liberté ?

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« Définition des termes du sujet: ÉTAT: 1) Avec une minuscule, manière d'être, disposition (un état d'esprit). 2) Avec une majuscule, un ensemble d'individus soumis à une même autorité politique, ou plus précisément cette autorité politique elle-même.

L'État c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste son autorité. 3) État de droit: tout État qui s'applique à respecter la personne et à garantir les libertés individuelles. 4) Raison d'État: motif d'intérêt public invoqué par l'État pour justifier une action contraire à la loi ou à la morale. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Ensemble organisé des institutions politiques défini par l'exercice d'un pouvoir souverain, l'État est en relation avec la liberté à des niveaux différents.

Tout d'abord, il tend à limiter la liberté naturelle des hommes au profit d'une liberté politique assurant la vie en communauté.

L'idée de loi constitue ici le ressort de cette limitation.

D'autre part, il se doit d'assurer l'exercice de libertés essentielles à l'individu.

La liberté de penser, ou de disposer de ce dont nous sommes propriétaires.

La liberté politique est donc attachée à la garantie de droits civiques pour le citoyen.

Mais là encore, l'État peut s'opposer, au nom de sa raison propre à l'usage de telles libertés. Aussi, le rapport unissant l'État et la liberté n'est pas simple.

La nécessité d'une liberté civile, propre à garantir les conditions du « bien vivre », imposées à l'ensemble du corps politique, rend possible un conflit de l'État et de la liberté de l'individu.

Comment envisager cette apparente contradiction ? État et liberté naturelle C'est la liberté naturelle des individus qui conduit à l'institution de l'État.

Celle-ci se définit par l'indépendance, l'individu ne se rapportant qu'à lui-même dans la mesure de ses capacités.

Une telle liberté fait courir le risque permanent d'une violence « de chacun contre chacun » (Hobbes).

Aussi, l'État est d'abord formé pour restreindre l'indépendance de chacun et garantir la liberté de tous.

Les hommes s'unissent par un pacte d'association afin de constituer un corps politique dont l'État est le produit.

Le « bon vouloir » de chacun doit se taire devant l'intérêt commun.

La liberté naturelle doit être tenue en mains par une puissance supérieure qui, par des lois et l'usage d'une force publique reconnue comme légitime, maintient la paix civile.

L'État ne peut accepter que la liberté naturelle mette en péril la vie de ce corps.

Il y va ainsi de sa propre pérennité. Si le corps politique forme un peuple, entité politique, c'est que l'État n'est pas seulement le moyen de constituer une société.

Le peuple suppose des citoyens, c'est-à-dire des personnes juridiques unies par des droits communs.

La société est une réunion d'individus unis par des services mutuels et par une culture.

Elle n'a pas immédiatement un sens politique, pas plus que la communauté naturelle et spontanée.

Une société a besoin de règles pour que la liberté des individus ne soient pas l'occasion de confits permanents.

Mais le peuple a besoin de lois et donc d'une reconnaissance juridique des individus disposant de droits et devoirs réciproques.

C'est là le moyen de faire coexister la multitude des hommes dans l'unité d'un peuple. État et éducation Les lois ont pour fonction de rendre possible cette vie en commun qui est le ressort même de l'activité de l'État.

Pour cela, elles doivent contribuer à harmoniser les intérêts divergents qui ne manquent jamais d'apparaître au sein du corps politique.

Son rôle, en ce sens, est de montrer les voies possibles d'une unification, ce qui suppose que l'État soit animé par un idéal de vie en communauté.

Ce qui peut expliquer la force de la république, comme forme de régime, c'est qu'elle ménage l'existence d'un espace public, où la liberté politique de chacun peut s'exercer par une participation à la vie de l'État. Mais l'État ne se limite pas à la création de lois et à l'usage d'une force publique.

Il faut encore qu'il mette en place les conditions d'un apprentissage de l'autonomie par le moyen de l'éducation.

La fin de celle-ci est de faire accéder l'homme à un usage raisonnable de sa liberté.

Rendre le citoyen homme, l'éduquer afin de le responsabiliser et de l'amener à une participation active à la vie publique est un projet porteur d'une finalité autant morale que politique.

Comme fin nécessaire, seule elle assure la légitimité même de l'État ainsi que sa pérennité. Liberté de pensée et État La liberté politique qui définit l'ensemble des rapports possibles aux autres membres du corps politique doit contenir comme une réalité essentielle la liberté de penser et de s'exprimer publiquement.

Il ne peut que la favoriser par l'éducation qu'il propose.

C'est dire également que ce projet peut se retourner contre l'État lui-même.

La liberté de pensée peut être à la fois une menace et un bienfait pour l'État, en ce sens qu'elle peut toujours conduire le citoyen à remettre en cause sa légitimité. C'est à ce prix seulement qu'un État peut pourtant paraître pleinement légitime : en ne rendant pas possibles les conditions de sa propre critique, il ne peut manquer de devenir l'ennemi de la liberté de pensée.

Il devient alors illégitime.

Nul n'est tenu de respecter un Eut qui ne respecterait pas cette liberté pour ses membres.

Un droit de résistance est, à cet égard, fondamental. Il y a plus : l'État qui abuse de la raison d'État, est toujours menacé de se perdre lui-même.

Il est donc dans son intérêt même de garantir la liberté de pensée.

Il ne peut la nier sans entrer en contradiction avec sa mission politique et morale.

Une pensée critique de l'État est donc nécessaire à sa vie même.

Il est une réalité historique qui donne à penser, y compris sa propre légitimité, parce qu'il prétend être l'accomplissement même de la société en corps politique. Mais il incombe à toute pensée de respecter le droit de chacun à vivre dans la paix et de ne pas troubler l'ordre public, de ne pas mettre en péril la justice et la sécurité des membres de l'État. Si la violence n'a jamais permis d'unir les hommes, elle n'a jamais permis non plus de faire de l'État une organisation illégitime.. »

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