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Est-il utopique de penser que la technique puisse etre un instrument de libération ?

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« INTRODUCTION Définitions des termes et problématisation : Etymologiquement l'utopie signifie absence de lieu, le qualificatif « utopique » par extension est synonyme d'irréalisable ou d'impossible.

Cet attribut se réfère au verbe penser.

Il s'agit donc de savoir s'il est possible ou non de penser la technique comme étant libératrice.

Le verbe penser ne signifiant pas ici une simple opinion mais contient une part critique permettant de juger de la qualité de son objet, dans le sujet il s'agit de la technique.

Le sujet ne porte pas sur ce qu'est la technique mais sur les qualités ou les défauts qu'elle peut avoir.

Par technique il faut entendre une capacité à produire des outils en vue de fins.

Cette capacité est spécifiquement humaine en tant qu'elle est accompagnée de science ou d'intelligence.

La relation entre des moyens et des fins, qui est sous-jacente à la technique, met en évidence qu'elle est une activité utile, à la différence de l'art qui lui ne vise pas l'efficacité mais la beauté.

La technique se différencie également de la nature en tant qu'elle est production à partir de l'homme d'objets qui sont artificiels.

Selon le mythe de Prométhée et d'Epiméthée la technique est ce qui permet de distinguer l'homme des autres animaux, elle est l'origine de son invention et est le seul moyen qu'il possède pour se protéger contre les dangers extérieurs, alors que l'ours par exemple et l'aigle, pour se conserver, sont munis respectivement de griffes et d'ailes.

La technique en tant qu'elle permet de libérer l'homme de la tutelle des autres animaux (par l'utilisation du feu qui effraie les animaux par exemple) possède une vertu émancipatrice.

Elle permet à l'homme de fabriquer des moyens lui permettant de trouver une solution au caractère inhospitalier de la nature.

En ce sens il n'y aurait rien d'impossible à conférer à la technique cette fonction libératrice.

Cependant la remise en cause de la technique dans l'histoire contemporaine atteste que l'utilisation de la technique par l'homme peut dévier et devenir une aliénation de l'homme par l'homme. Les moyens créés par l'homme (la bombe atomique) dépasse l'homme et échappe à son contrôle.

En ce sens même si la technique a pu libérer l'homme de la tutelle de la nature pour autant elle aboutit à une autre forme d'aliénation. Comment est-il possible de concilier ces deux caractéristiques de la technique ? Tout d'abord il s'agit de montrer dans quelle mesure la technique nous permet de sortir d'une aliénation naturelle.

Ensuite d'exposer dans quelle mesure l'homme plonge par la technique dans une autre forme d'aliénation.

Enfin de tenter de résoudre ce problème par une réflexion sur ce que devrait être la technique et comment l'homme devrait l'utiliser. PLAN DETAILLE Première partie : Le dépassement de l'aliénation naturelle par la technique. 1.1 La technique est une capacité spécifique à l'homme. « Cependant Epiméthée, qui n'était pas très réfléchi, avait sans y prendre garde, dépensé pour les animaux toutes les facultés dont il disposait et il lui restait la race humaine à pourvoir, et il ne savait que faire.

Dans cet embarras, Prométhée vient pour examiner le partage ; il voit les animaux bien pourvus, mais l'homme nu, sans chaussures, ni couverture, ni armes, et le jour fixé approchait où il fallait l'amener au sein de la terre à la lumière. Alors Prométhée, ne sachant qu'imaginer pour donner à l'homme le moyen de se conserver, vole à Héphaïstos et à Athéna la connaissance des arts avec le feu ; car, sans le feu, la connaissance des arts était impossible et inutile ; et il en fait présent à l'homme.

» PLATON, Protagoras, 321c sq. Dans le Protagoras de Platon, le personnage de Protagoras (célèbre sophiste) fait le récit du mythe de la situation originelle de l'homme.

Dépourvu de tout, nu et sans défense, celui-ci est à la merci d'une nature hostile et peu prodigue à son égard.

Chargé par les dieux de distribuer des qualités spécifiques à chaque animal, Prométhée accepte de déléguer cette mission à son frère Epiméthée qui, dans son empressement, oublie l'homme.

Pour éviter que ce dernier ne disparaisse et pour réparer l'étourderie d'Epiméthée, Prométhée dérobe le feu à Héphaïstos et la connaissance des arts à Athéna pour en faire présent à l'homme.

Mais les Dieux en sont irrités et punissent Prométhée pour sa forfaiture.

Les leçons de ce mythe sont très nombreuses.

D'abord, on peut remarquer que sans les arts et le feu (c'est-à-dire sans la technique), l'homme est dans un état de dénuement total.

Comparativement aux animaux, il ne dispose en effet d'aucun "outil naturel" : pas de bec, pas de crocs, pas de fourrure, pas de venin, pas d'agilité à la course… L'homme est donc contraint, sous peine de disparaître, de pallier la faiblesse de sa condition par l'usage d'outils et d'artifices divers.

La technique se donne par conséquent, d'abord, comme une nécessité vitale à laquelle nous devons notre survie et notre arrachement à la nature ainsi que notre spécificité.

Mais dans le mythe, il faut rappeler que les dieux punissent Prométhée et ce n'est pas seulement le vol qu'ils sanctionnent parce que celui-ci s'apparente plus fondamentalement à un viol : Prométhée a donné à l'homme le moyen d'être une sorte de dieu lui-même, un rival inattendu.

Par le développement des arts et des techniques, l'homme dispose d'un pouvoir extraordinaire.

Alors, le cadeau est peut-être empoisonné : ce pouvoir, l'homme peut-il le maîtriser ? Ce à quoi il doit sa survie ne risque-t-il pas de préparer paradoxalement sa disparition ? Si la technique est d'origine divine, elle procure un grand pouvoir, une immense responsabilité, et elle peut aussi se retourner contre ceux qui ne sont pas conscients des dangers qu'elle engendre. 1.2 La technique est le moyen par lequel l'homme se rend maître de la nature. « Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et que commençant à les. »

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