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Est-il raisonnable d'aimer ?

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« Définition des termes du sujet: RAISONNABLE: 1) Doué de raison.

2) Qui est conforme au bon sens, qui n'outrepasse pas la mesure, la morale (une action raisonnable). AMOUR: 1.

Sens courant : sentiment d'affection passionnée d'un être humain pour un autre.

2.

Sentiment de profond attachement (à un idéal moral, philosophique, religieux) impliquant don de soi et renoncement à son propre intérêt (exemple : l'amour de la justice). Corrigé envoyé par: [email protected] Par essence l'homme est un être de raison : il est doué d'une intelligence, d'une puissance de jugement, d'une morale qui lui permet de discerner le bien du mal.

Chaque homme sans exception possède cette raison universelle, cette faculté particulière à raisonner qui lui permet d'agir de façon réfléchie quelque soi la situation. Cependant, il existe d'autres raisons employées par l'homme que l'on pourrait qualifier de non raisonnables : ces raisons particulières impliquent les sentiments du sujet : ses actes ne sont plus dictés par sa raison universelle mais par ses passions, ses désirs.

Ainsi, l'homme qui aime agit-il de façon raisonnable vu qu'il est soumis à ses sentiments amoureux ? La notion d'amour est aussi multiple est complexe : l'amour est une caractéristique propre à l'homme. Mais existe-t-il des amours raisonnables et d'autres qui ne le sont pas ? On peut aussi s'interroger sur la nature de l'amour : amour passionnel, amour spirituel, amitié, ou simple désir : Ou se place la raison de l'homme dans ces cas là ? Tout d'abord nous verrons l'impossibilité de l'amour à être raisonnable.

L'amour passionnel qui nous amène à agir de façon démesurée et irrationnelle qui peut même se rapporter à une obsession, l'amour égoïste où seul le « moi » à de l'importance et où l'être aimé n'a plus d'intérêt et le désir ou l'amour unilatéral, aimer sans être aimer en retour... L'amour ne peut pas être raisonnable lorsque les sentiments prennent le dessus, à partir de ce moment plus rien n'a d'importance à par l'être aimé.

L'homme est éprit d'une passion qu'il ne peut ni modéré ni contrôlé.

L'histoire nous donne de nombreux exemples à ces amours indomptables : l'amour rend aveugle, des guerres, des massacres ont eu lieu pour l'amour d'une femme, on peut se souvenir de la guerre de Troie qui s'est déclenché par l'enlèvement d'Hélène, épouse de roi de sparte, par Paris, prince de Troie, éprit par la belle.

L'homme ne voit plus que son but : son « étoile », tout le reste disparaît.

Tuer est tout à fait opposer à la morale et notre raison universelle nous indique clairement que tuer est mal, malgré tout on peut devenir « fou » par amour.

Le crime passionnel est l'un des plus fréquent et pourtant le sens de celui-ci paraît incompréhensible : pourquoi tuer l'être aimer et s'infliger cette rupture radicale ? Ainsi, tous les sentiments amoureux semblent transformer l'homme et le rabaisser à des actes primitifs qui témoigne le plus souvent d'une grande souffrance.

En effet, souffrir et l'une des conséquences de l'amour : l'amour implique une perte de sa liberté et un rattachement à l'autre souvent démesuré, ce lien implique une dépendance qui permet de tout accepter.

Beaucoup prétendent pouvoir mourir par amour, la souffrance est t'elle qu'il nous est impossible de vivre plus longtemps.

Dans ces cas là, l'amour n'implique pas le bonheur, mais une passion si intense qu'elle empêche de vivre raisonnablement.

Emmanuel Kant exprime cette folie amoureuse dans son Essai sur les maladies de la tête : « La passion amoureuse ou un haut degré d'ambition ont changé des gens raisonnables en fous qui déraisonnent.

».

Kant énonce ici la métamorphose d'hommes agissant auparavant de manière raisonnable en fous qui n'ont plus accès à leur raison universelle : ils sont fous car seuls des fous ne peuvent plus faire la différence entre le bien et le mal, le réel et l'irréel. Il existe un autre type d'amour, celui-ci peut être qualifié d'égoïste car il implique soi avant tout un amour de soi ou bien il concerne des êtres qui ne peuvent aimer.

En effet, il arrive que l'amour se limite à une séduction : on aime car l'autre nous donne une image positive de soi ou bien que cette personne nous rappelle nous même. Nous n'aimons donc pas l'autre pour ce qu'il est mais pour ce que nous sommes nous-même.

Il n'y a donc aucune dimension spirituelle à cet amour, il implique uniquement un plaisir personnel.

Et l'égoïsme dans cette optique ne peut être considéré comme raisonnable.

Il peut aussi arriver que l'on ait des passions matérielles : on peut aimer démesurément un objet, la richesse ou bien encore un animal.

Ceux-là ne sont pas capables d'aimer, ainsi nous savons que nous aimons sans pouvoir espérer des sentiments en retour : on peut dire que nous aimons aimer. Malgré tout, même ces amours particuliers peuvent nous amener à agir de façon irrationnelle : les passions quel quels soient dirigent nos actions, nos pensées, notre temps.

Malebranche illustre son propos sur la raison universelle en donnant l'exemple d'une de ces passions qui s'opposent aux règles morales : « Lorsqu'un homme préfère la vie de son cheval à celle de son cocher, il a ses raisons, mais ce sont des raisons particulières dont tout homme raisonnable a horreur ».

Malebranche montre bien l'opposition entre l'homme raisonnable qui agit selon la raison universelle et l'homme passionné qui n'écoute plus que ses sentiments et oubli les règles morales qui nous indiquent qu'il faut préférer son ami à son animal. Mais le désir semble tout de même être la forme d'amour la plus incohérente : Car celui ci implique un manque et un amour qui attend un retour, retour qui n'est pas certain.

On aime sans avoir la certitude d'être aimé. Désirer est-il raisonnable ? La réponse semble être négative car le désir implique un malaise, un manque, un mal-être évident.

Désirer implique que l'on est malheureux et que l'on espère ne plus l'être grâce à l'amour.

Mais désirer quelqu'un est un choix dangereux, qui peut amener à l'obsession : comment être certain que ce désir va se réaliser. »

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