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Est-il possible d'ériger en objet de science l'activité du sujet qui fait la science ?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. OBJET (n.

m., étym.

: latin ob-jectum : ce qui est placé devant ; chose).

1.

— Tout ce qui est présenté par la perception, avec un caractère stable et indépendant du sujet (objet externe) ; pour la phénoménologie, l'objet est déterminé par la visée de la conscience (cf.

sens 3).

2.

— Tout ce qui se présente à un sujet, s'offre à la pensée, et qui est distinct de l'acte de représentation ou du sentiment (donc du sujet), c.-à-d.

aussi bien le percept, l'image, l'idée, que l'objet externe ou la personne aimée.

3.

— Le but qu'on se propose d'atteindre (cf.

un objectif). SUJET: Du latin subjectum, « substance », « matière », « thème ». 1) En logique, l'être dont on affirme ou nie quelque chose.

2) L'esprit qui connaît, par opposition à la chose connue (l'objet).

3) En politique, l'individu soumis à l'autorité du pouvoir souverain. • Dans le jugement suivant : «Socrate est mortel », Socrate est le sujet, mortel le prédicat, est, la copule • Chez Aristote, le sujet est identifié à la substance, support des attributs et des accidents : mortel est un attribut de la substance Socrate. • Descartes est considéré comme le père des philosophies du sujet.

Il est en effet le premier à affirmer que la vérité ne se fonde ni dans la tradition ni dans les autorités reconnues, mais dans le sujet conscient de ses propres actes de pensée.

(cf.

le cogito cartésien. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. Les succès de la méthode expérimentale au cours du XIXe siècle, non seulement en physique et en chimie, mais en biologie, ont fait de ce mode de connaissance un modèle.

Il semblait aller de soi que ce qui avait si bien réussi dans les sciences de la nature devait s'appliquer également aux sciences morales, aux sciences de l'esprit ou, comme nous disons, aux sciences humaines.

D'où la naissance, avec l'Allemand Wundt (1832-1920), d'une psychologie expérimentale, calquant ses procédés sur ceux des sciences physiques.

D'où la sociologie de Durkheim (1858-1917), chef de l'École sociologique française, qui pose que «la première règle et la plus fondamentale est de considérer les faits sociaux comme des choses».

Mais, pour nous en tenir aux deux principales sciences humaines, ce double parti pris est-il légitime? N'est-ce pas, d'un côté, négliger le sujet qui fait la science et, de l'autre, n'étudier les activités humaines qu'en tant qu'elles ont un caractère non individuel? Si tous ces énoncés reviennent au fond au même, il convient d'en relever d'abord certaines ambiguïtés.

Parler à propos du psychologue ou du sociologue de «l'activité du sujet qui fait la science», ce n'est pas mettre son objectivité en cause comme lorsqu'on dit que l'historien est dans l'histoire.

L'historien, qu'il le veuille ou non, est engagé.

En revanche, il n'y a guère plus de difficulté pour le psychologue qui recherche les lois de la mémorisation ou pour le sociologue qui détermine les causes du suicide à être aussi impartial que le physicien ou le biologiste.

Ce qui fait problème dans les ceux cas, ce n'est donc pas la personnalité du savant, c'est la valeur scientifique d'une discipline qui prend pour objet général des êtres qui sont des sujets, des êtres pensants. Remarquons aussi au préalable que les sciences humaines font aujourd'hui la preuve d'elles-mêmes en se développant, et que, comme pour Kant relativement à la physique, c'est la question de droit et non celle de fait qui se pose pour elles, à savoir en quel sens et à quelles conditions psychologie et sociologie sont des sciences. § 1.

La psychologie comme science positive En tant qu'elle prétend être une science positive.

la psychologie commence à écarter, d'une part, les problèmes métaphysiques sur l'essence de la pensée ou l'existence de l'âme, etc.

et, d'autre part, les problèmes normatifs ou axiologiques, c'est-à-dire qui mettent en jeu des jugements de valeur, qui ressortissent à la logique et à l'épistémologie, à la morale et à l'esthétique ; ce qui ne signifie pas d'ailleurs que ses résultats ne puissent conduire à des problèmes proprement philosophiques.

Mais elle se donne comme but, comme toute science, de fournir des jugements de réalité, c'est-à-dire d'établir des faits et des lois.

Ces lois s'appliquent aussi bien aux fonctions psychologiques élémentaires de la sensation, comme les lois du seuil, les lois de Weber et de Fechner, qu'à toutes les opérations de la perception, de la mémoire, de l'imagination, de l'association qu'à l'affectivité, désirs, émotions, passions, sentiments, qu'à l'activité, tendances, habitudes, comportements divers ainsi qu'aux fonctions les plus hautes de la connaissance, jugement et raisonnement.

Certes, dans l'état actuel de cette science, la certitude et la précision de ces lois restent loin de celles des sciences physiques, mais elles ne sont pas essentiellement différentes des lois de la matière et de la vie.

Il faut aussi reconnaître que, quoi qu'on en ait dit, la psychologie n'a pas trouvé son unité et que même des difficultés subsistent entre les psychologues sur la validité des différentes méthodes. Ces difficultés toutefois semblent se ramener à des querelles d'écoles.

La plupart des psychologues, en effet, estiment que la méthode subjective ou introspection, très critiquée, est indispensable.

Ils en connaissent les insuffisances : altération du fait observé par le fait de l'observation, impossibilité de s'observer dans les moments d'activité mentale intense (émotion, passion, effort), caractère fragmentaire de la conscience.

Mais toute recherche psychologique commence par elle et en reçoit son sens.

Néanmoins, il faut aussi recourir à des méthodes objectives, qui soit étendent l'observation à autrui, à l'enfant, au primitif, au malade mental, soit procèdent à l'expérimentation et à la mesure (épreuves de laboratoire, tests, psychométrie, etc.). Le souci de l'objectivité pure a même fait naître des formes de psychologie où l'on s'interdit toute référence à la. »

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