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Est-il moral de rechercher le bonheur ?

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I - Le bonheur et la vertu : cercle vertueux du bonheur II - Le bonheur par-delà le bien et le mal III - Le bonheur comme puissance d'agir

« Est-il moral de rechercher le bonheur ? Introduction : Le bonheur résulte de cet état de satisfaction durable et permanent.

On associe généralement alors le bonheur à un état de perfection qui ne peut donc conduire qu'au bien.

Or il s'agit d'interroger ici ce raccourci selon lequel le bonheur serait un bien.

En effet, si l'association bonheur-vertu-bien est classique, il n'en demeure pas moins qu'un bonheur non vertueux est pensable.

Mais bien moins que de répondre à cette alternative n'est-il pas pertinent aussi de s'interroger sur la pertinence de ce clivage ou de cette dichotomie entre bien et mal et de se demander si ces catégories transcendantes et absolues sont applicables au bonheur ? Si le bonheur peut être un bien en tant qu'il serait l'expression de la vertu (1 ère partie), on ne peut réduire la recherche du bonheur au bien ou au mal (2nd partie), mais plutôt comme puissance d'agir (3ème partie). I – Le bonheur et la vertu : cercle vertueux du bonheur a) Si l'on peut voir le bonheur comme un bien c'est dans la mesure où il s'accompagne nécessaire de la vertu c'està-dire du calme, de la tempérance et de la sagesse qui sont sources de la définition d'une bonne vie, c'est-à-dire d'une vie tournée vers le bien comme on peut le voir dans le Gorgias de Platon.

En effet, il apparaît que l'homme ayant une âme réglée bonne soit le sage, le raisonnable ou plus exactement celui qui soit tempérant.

Or la tempérance ou la modération est bien la vertu qui consiste en la maîtrise des plaisirs et c'est en ce que l'on peut parler de sagesse.

L'homme tempérant ou raisonnable est donc le sage qui maîtrise sa faculté désirante, c'est-à-dire l'individu qui l'a emporté sur ses désirs donc sur lui-même.

Et c'est en ce sens que l'on peut dire que la vraie recherche du bonheur est un bien en tant qu'il vise la vertu suprême c'est-à-dire la sagesse. b) Comme le montre Platon la République au livre IV, il apparaît que l'homme raisonnable ne possède pas simplement une vertu mais il est aussi juste, courageux et pieux.

Mais surtout c'est dire que l'homme raisonnable qui est l'homme bon participe à la fois de la tempérance, de la justice, du courage et de la piété.

En ce sens, il y a une complémentarité de la participation et commerce entre les formes.

Cet homme à la recherche du bonheur est bon, en ce sens il participe aussi du Bien.

Dès lors la persistance dans l'exercice de son devoir couplé à sa recherche d'un bonheur pur suppose alors le courage parce qu'il est la vertu consistant à savoir ce qu'il faut redouter ou non. Autrement dit, l'homme raisonnable est l'homme bon parce qu'il participe au bien et que la justice, le courage, la piété, et la tempérance participent du bien qui est la forme absolue.

Il y a donc une unité des vertus cardinales.

Et ces vertus conduisent au bonheur. c) Or c'est ce rayonnement de la vertu qui assure le bonheur d'un homme.

La vertu est l'exercice d'une excellence, d'un fonction propre ordonnée.

Et il faut remarquer que ces différentes vertus correspondent à différentes manières d'agir ou de faire les choses de manière convenable selon les circonstances.

La tempérance est alors une sagesse pratique : possédant cette vertu on connaîtra toujours le succès dans ses actions.

L'homme tempérant est donc l'homme prudent car la vertu n'est rien d'autre que la connaissance d'un certain savoir c'est-à-dire une aptitude à agir correctement.

L'excellence éthique est aussi une excellence cognitive et pratique.

L'homme raisonnable est donc celui qui agit conformément à l'ordre des choses tandis que par contraste, l'homme qui agit mal est déréglé.

Or c'est bien ce que montre le Gorgias de Platon : « Par conséquent, Calliclès, il est fort nécessaire que l'homme raisonnable, comme celui dont j'ai fait le portrait, soit un homme juste, courageux, pieux, et qu'il soit parfaitement bon.

Oui, il est nécessaire que cet homme, qui agit bien et réussit tout ce qu'il fait, réussisse sa vie, qu'il soit heureux et bienheureux ! En revanche, il faut que l'homme scélérat, celui qui agit mal, soit un homme misérable.

Or, le scélérat, c'est l'homme dont le caractère est opposé à celui de l'homme raisonnable, c'est donc un homme déréglé : et c'est d'un tel homme que tu as fait l'éloge ! J'ai dit – en tous cas je tiens à dire et je soutiens – que c'est la vérité.

Or, si tout cela est vrai, il semble que celui d'entre nous, qui veut être heureux, doit se vouer à la poursuite de la tempérance et doit la pratiquer, mais, qu'à l'inverse, il doit fuir le dérèglement de toute la vitesse de ses jambes et surtout s'arranger pour ne pas avoir besoin d'être puni.

Cependant, s'il arrive qu'il ait besoin d'être puni, lui-même ou l'un de ses proches, simple particulier ou cité, il faut, s'il doit être heureux, que justice soit faite et qu'il soit puni.

Voilà, selon moi, quel est le but à atteindre.

C'est avec un tel objectif qu'on doit vivre.

Faire que toutes ses ressources personnelles, et celles de sa propre cité, soient tendues vers ce but, pour qu'on acquière, comme les conditions du bonheur, la justice et la tempérance, qu'on agisse avec elles, sans laisser les plaisirs devenir déréglés ou excessifs, sans tenter de les satisfaire (car ils sont un mal insatiable) et sans mener non plus la vie d'un vaurien ». Transition :. »

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