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Est-il facile de penser librement ?

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« introduction a) L'opinion commune ne met guère en question notre liberté intérieure : s'il y a bien un domaine dont nous sommes maîtres, c'est celui de notre réflexion, de nos pensées, de nos « idées de derrière la tête ». b) Toutefois, on peut observer que nous ne choisissons pas toujours les idées qui nous viennent à l'esprit.

« Hasard donne les pensées, hasard les ôte », remarque Pascal (éd.

Brunschvicg, n° 370). c) Le problème, de façon générale, se pose alors de savoir s'il est facile, voire possible, de penser librement. 1) des idées que nous n'avons pas choisies Banales ou profondes; nos pensées sont d'abord nos idées, nos convictions, conceptions, opinions, croyances, théories...

On peut souligner que beaucoup d'idées s'imposent à nous, très souvent, sans que nous y prêtions attention.

N'en sommes-nous pas prisonniers ? a) Les préjugés • Descartes souligne que « nous avons tous été infants avant que d'être hommes»; nos jugements ni peuvent donc être ni «si purs ni si solides qu'ils auraient été si nous avions eu l'usage entier de notre raison dès le point de notre naissance et que nous n'eussions jamais été conduits que par elle.» (Discours de la Méthode).

Nos premières idées sont des opinions reçues.

Nos premiers jugements sont des préjugés • Nous ne serions donc pas maîtres de nos premières pensées.

Nous les découvrons en nous, c'est bien en nous qu'elles se forment, mais ce n'est pas nous qui les formons.

Il n'est pas facile de penser librement ; bien au contraire, la facilité est de penser comme tout le monde, comme on pense autour de nous, comme pensent « les nôtres », ceux de notre famille, de notre culture, de notre classe sociale, de notre milieu professionnel. • Plusieurs analyses, dont il ne faudrait pas minimiser par ailleurs les différences, insistent sur ce point.

Elles nomment et définissent ces pensées qui nous aliènent sans que nous le sachions.

Ainsi : b) L'opinion selon Platon L'opinion, la doxa en grec, c'est l'ensemble des croyances qu'une société tient pour vraies sans examen critique. Cette pensée commune, dit Platon, enchaîne d'autant mieux les prisonniers de la Caverne qu'elle leur paraît d'une totale et indiscutable évidence.

En un sens, nous sommes tous de tels prisonniers, mais comme eux, nous l'ignorons et croyons penser librement. La critique de l'opinion chez PLATON Le refus de l'absolu Comment définir la vérité ? N'est-elle pas profondément relative et subjective ? C'est ce que pensent les adversaires de Socrate, comme les sophistes, qui font remarquer que si l'on considère que le vrai est ce qui correspond à ce que les hommes vivent, force est de constater que la vérité est profondément relative.

Les hommes ayant des sensibilités différentes, ce qui est vrai pour les uns ne l'est pas forcément pour les autres.

Il faut donc dans ces conditions non pas parler de la vérité mais des vérités, en laissant celles-ci s'exprimer.

La vérité concernant la vérité, c'est qu'il n'existe que des vérités humaines.

La vérité absolue est une dangereuse illusion.

Il n'y a que les hommes et leur diversité. Tout est relatif ? Face au relativisme des sophistes, Platon choisit une autre voie.

Est-ce la bonne méthode, demande-t-il, que de partir du vécu des hommes afin de penser la vérité? Non! homme n'est pas la mesure de toutes choses comme le soutient Protagoras.

L'idée de la relativité humaine de la vérité relève de la flatterie.

Dire que chacun a sa vérité, c'est flatter l'amour-propre de tout un chacun en faisant de celui-ci le détenteur du vrai, du simple fait qu'il est. Savoir, c'est se ressouvenir La vérité, c'est justement que tout n'est pas affaire d'opinion et de vécu personnel; que le vrai n'est pas simplement ce qui est «vrai pour moi» et que si on ne disposait pas de l'idée de l'homme en général, on ne pourrait même pas parler de l'homme en particulier.

Je me connais parce que je me reconnais dans une chose qui est autre que moi et par laquelle, me comparant à elle, j'en viens à pouvoir me penser.

Cette autre chose, c'est l'idée de ce que je devrais être.

Un idéal du parfait présent en nous, nous permettant de progresser et de nous transformer.. »

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