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En quoi la science instruit-elle la raison ?

Extrait du document

« 1.

La science et l'archéologie de la raison A.

D'où nous vient la raison ? La réflexion peut débuter en posant la question de l'origine de nos principes logiques les plus élémentaires.

La plupart des philosophes y voient des vérités analytiques, c'est-à-dire des énoncés qui ne peuvent être niés sans tomber dans l'absurdité.

Mais ce point de vue est au fond circulaire car il s'appuie sur ces mêmes lois (identité, contradiction, tiers exclu) qu'il entend établir.

Ne serait-il pas possible que la vraie origine de ces lois soit empirique, et que ce soit une sorte de technique pré-scientifique élémentaire qui, en évoluant depuis les origines de l'homme, ait induit, par exemple, qu'une chose ne pouvait point être et ne pas être simultanément ? B.

D'où nous viennent les propositions universelles ? Aristote, dans les Seconds analytiques, tout en privilégiant la déduction dans sa définition de la science, pose le problème du point de départ de la déduction : d'où notre raison peut-elle tirer les propositions universelles indispensables au syllogisme? Sa réponse est claire: elles ne peuvent venir que de l'induction, procédé empirique et moins rigoureux, mais qui procure à la raison, par généralisation, les fruits de l'expérience. C.

D'où nous vient le concept de causalité ? C'est le même type de démarche qui permet à Hume, dans l'Enquête sur l'entendement humain, de montrer que la raison ne forme l'idée, apparemment claire et distincte, de la cause et de l'effet que par le jeu de la mémoire et de l'habitude.

Ainsi, on pourrait envisager une archéologie de la raison exhumant les fondations gnoséologiques (relatives à la constitution des connaissances) de ce que la raison, en elle-même, a tendance à considérer comme a priori et éternel. 2.

La science et l'histoire de la raison A.

La notion d'obstacle épistémologique L'histoire des sciences montre par ailleurs que sous le terme de raison se rangent non seulement des principes aussi nets que les vérités logiques, mais aussi tout un monde de conceptions jugées évidentes constituant pour la science autant d'obstacles épistémologiques qui l'entravent dans la compréhension de ses résultats.

Par exemple, l'idée de force vitale sera l'un des obstacles que devra surmonter la biologie pour se constituer comme science. LA NOTION DE PARADIGME SELON KUHN L'histoire des sciences, pour Kuhn, n'est pas constituée par un progrès continu et cumulatif, mais par des sauts, par des crises qui voient des paradigmes se substituer soudainement à d'autres.

Un paradigme, c'est un modèle dominant, faits de principes théoriques, de pratiques communes, d'exemples fondateurs qui soudent une communauté de chercheurs, qui orientent leur recherche et sélectionnent les problèmes intéressants à leurs yeux.

Un paradigme n'est jamais totalement explicite.

C'est pourquoi, selon Kuhn, le questionnement scientifique n'est jamais neutre. Dans la postface à son livre La Structure des révolutions scientifiques (1 962), Kuhn cherche à classer les différentes significations du concept de paradigme :. »

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