Doit-on vouloir être sage ?
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«
Doit-on vouloir être sage ?
Définition des termes du sujet
« Devoir », c'est être obligé de, que cette obligation provienne de nous-mêmes ou d'une instance
extérieure : il y ainsi des devoirs moraux que nous nous imposons à nous-mêmes parce que nous
tenons à adopter une certaine ligne de conduite, et des devoirs que l'on nous impose parce, par
exemple, ils répondent à une exigence de la communauté dans laquelle on vit.
Le sujet interroge
plutôt le premier type de devoir, même si l'on pourrait envisager un bénéfice de la sagesse pour la
communauté.
La volonté concerne, elle, un choix proprement personnel ; vouloir, c'est exprimer rationnellement un
souhait, construire intellectuellement ce souhait.
L'expression « être sage » renvoie à un certain état d'excellence de l'homme - la sagesse se définit
de différentes manières, mais elle renferme toujours cette idée d'excellence morale et de conduite
parfaite.
Le sujet demande si la volonté de sagesse est obligatoire, ou bien si l'on peut s'en passer.
L'acquisition de la sagesse suppose un grand travail, une grande volonté, puisqu'elle est le fruit d'un
exercice permanent : ce travail est-il un devoir, ou bien peut-on souhaiter ne pas accomplir ce
travail ? Il faudra demander ce que vise la sagesse : l'excellence ? une parfaite maîtrise de soi ? le
bonheur ? Si la sagesse vise le bonheur, comment envisager les hommes qui ne sont pas sages mais
heureux ? Faut-il considérer que leur bonheur est un bonheur faible par rapport à celui du sage, et
formuler donc l'exigence de la sagesse ? Ou faut-il soutenir au contraire que le bonheur se suffit à
lui-même et que la sagesse n'est que contingente ?
Eléments pour le développement
* Le sage compris comme l'homme doté de la plus haute forme d'excellence
Platon, Charmide
« Critias.
- J'irais même jusqu'à dire que c'est précisément à se connaître soi-même que consiste la
sagesse, d'accord en cela avec l'auteur de l'inscription de Delphes.
[...] C'est ainsi que le dieu
s'adresse à ceux qui entrent dans son temple, en des termes différents de ceux des hommes, et
c'est ce que pensait, je crois, l'auteur de l'inscription : à tout homme qui entre il dit en réalité :
« Sois sage.
» Mais il le dit, comme un devin, d'une façon un peu énigmatique ; car « Connais-toi
toi-même » et « Sois sage », c'est la même chose, au dire de l'inscription et au mien.
[...]
Socrate.
- Dis-moi donc, repris-je, ce que tu penses de la sagesse.
Critias.
- Eh bien, je pense, reprit-il, que seule de toutes les sciences, la sagesse est la science
d'elle-même et des autres sciences.
- Donc, repris-je, elle serait aussi la science de l'ignorance, si elle l'est de la science.
- Assurément, dit-il.
- En tout cas, le sage seul se connaîtra lui-même et sera seul capable de juger et ce qu'il sait et ce
qu'il ne sait pas, et il sera de même capable d'examiner les autres et de voir ce qu'ils savent et
croient savoir, alors qu'ils ne le savent pas, tandis qu'aucun autre n'en sera capable.
En réalité,
donc, être sage, la sagesse et la connaissance de soi-même, c'est savoir ce qu'on sait et ce qu'on.
»
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