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Doit-on revendiquer un droit au travail ?

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« Le travail : C'est un effort individuel ou collectif, physique ou intellectuel, conscient, délibéré, créatif, professionnel ou non, dont le but tend à la concrétisation d'un projet, d'une idée - ou d'un ensemble de projets et d'idées - ne donnant pas nécessairement lieu à un résultat abouti, mais ayant leur finalité, et dont la rétribution, s'il en est une, peut être morale ou matérielle. Un droit : C'est la faculté d'accomplir ou non quelque chose, d'exiger quelque chose d'autrui, en vertu de règles reconnues, individuelles ou collectives ; c'est un pouvoir, une autorisation. Ce sujet nous demande de réfléchir sur le travail, un thème relativement récent en philosophie, apparu avec les aléas de l'histoire sociale et de l'histoire de la technique, ce dont il nous faut tenir compte.

Demander si le travail est un droit que l'homme doit revendiquer, c'est s'interroger sur la nature essentielle du travail.

On a d'un côté l'idée que le travail est lié au besoin, à la nécessité : le travail permet de vivre.

Mais il y a aussi une valeur, une dignité du travail. I. Le travail est une nécessité : il est de l'ordre du naturel, il est une évidence Le travail est une nécessité vitale : il exprime le dénuement originel de l'homme, qui ne parvient à survivre qu'au prix d'un effort douloureux (le labor latin, qui exprime tout à la fois le travail et une peine).

Rien de ce dont l'homme a besoin pour vivre ne lui est donné : pour manger, pour se chauffer, pour se vêtir, il doit se donner du mal, il doit se dépenser.

L'homme est obligé de transformer la nature pour se maintenir en vie.

Abandonné au sein d'une nature indifférente et hostile, l'homme est condamné à transformer son milieu. C'est pourquoi le travail est présenté comme un châtiment dans la tradition chrétienne par exemple.

A ce titre, on peut considérer que le travail n'est pas le fruit d'une décision.

Tandis que le droit lui, est issu d'une convention.

Il devient alors absurde de revendiquer le travail comme un droit alors qu'il est d'emblée subi.

Le travail est don bien plus un besoin.

Même lorsque le travail fourni à l'homme les bases de l'échange, il repose sur la nécessité d'organiser l'activité pour combler les manques divers auquel chacun est confronté de façons diverses.

Ainsi que Marx l'a théorisé en fondant la science économique, le travail satisfait le besoin de contribuer à la vie de toute l'espèce humaine et repose sur le principe suivant : donne-moi ce dont j'ai besoin et je te donnerai ce dont tu a besoin.

Revendiquer le travail comme un droit devient d'autant plus absurde que les conditions modernes du travail peuvent être qualifiées d'asservissantes.

Il faut rappeler que si le travail se définit comme la transformation de la nature par l'intelligence humaine, les conditions de cette transformation ont changé au cours de l'histoire.

Le travail nous prive de temps, de liberté.

C'est souvent une activité appauvrissante, répétitive, stressante, par laquelle celui qui travaille semble moins vivre par son travail que vivre pour effectuer un travail qui mutile son existence. C'est dans la phase initiale de sa pensée que Marx écrit : « Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal ». Ce qui est humain, c'est le travail.

Or, dans les « Manuscrits de 1844 », encore marqués par l'influence de Hegel, si le travail est principiellement formateur, sa forme contemporaine (le travail à la chaîne) devient aliénante, abêtissante, inhumaine.

En clair, le travail de vient animal. Les « Manuscrits » appartiennent à la phase initiale de la pensée du jeune Marx.

Notre auteur n'y est pas encore en possession des principales catégories de sa pensée.

Le matérialisme historique n'est pas parvenu à la formulation qu'il acquerra dans la maturité.

D'une part, Marx s'y montre plus proche d'une réflexion proprement politique, qui passera ensuite au second plan (ou se verra réélaborée après les analyses économiques du « Capital »).

D'autre part, Marx y est encore tributaire d'une lecture essentialiste, moins historienne que par la suite.

C'est ainsi qu'il prétend définir une essence du travail qui se voit pervertie par les formes modernes de production. Marx est alors très marqué par un passage de la « Phénoménologie de l'esprit » de Hegel, la dialectique du maître & de l'esclave.

Dans ce mouvement, qui fait suite à l'épisode de la lutte à mort pour la reconnaissance, Hegel montre que la libération véritable de l'humanité ne vient pas du maître, qui ne domine que symboliquement le monde, mais de l'esclave.

C'est par la discipline qu'impose le travail que l'homme s'éduque et domine, réellement cette fois, la matière. Si le travail, qui est humain, devient animal, c'est tout d'abord que seul l ‘homme, au sens propre, travaille.

Certes, certains animaux « fabriquent » ; castors, abeilles « construisent ».

Mais cette activité est instinctive, la règle de construction est, si l'on veut, donnée par la nature.

Le travail spécifiquement humain est tout autre.

Comme le dit Marx dans le « Capital » :. »

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