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doit on douter de l'image ?

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« Analyse du sujet : Ø « faut-il » indique qu'il s'agit d'évaluer un devoir-être.

Autrement dit, on nous demande ici d'attribuer une valeur à quelque chose, de dire si la chose en question peut ou non être considérée comme une nécessité, voire un impératif de conduite. Ø Cette obligation porte sur une attitude mentale déterminée : « douter », c'est-à-dire suspendre son assentiment Ø Ce doute enfin pour objet l'image ou objet représentatif. Ø Difficulté : relation modèle/copie ou fonction représentative : celle-ci doit-elle tenir à distance notre assentiment, doit-elle être tenue pour incertaine, ou bien est-elle utile de sorte que l'on puisse au contraire lui faire confiance ? Devons-nous croire aux images ou nous en méfier ? Ø Enjeu : place de l'imagination dans la connaissance : celle-ci est-elle nécessaire ou non ? Y a-t-il quelque bienfaits au regard de la connaissance propres à l'image et dont les concepts seraient dépourvus ? Problématique : L'image est bien souvent, au regard des discours écrits ou des calculs de la science, dévalorisée : on doute que l'on puisse apprendre quelque chose de l'image.

Pourtant l'exemple des illustrations dans les livres pour enfants, les schémas représentant le fonctionnement de certaines machines, les cartes ou même l'art en général, nous montrent que l'image possède une certaine valeur heuristique.

Ainsi, faut-il douter de l'image ou lui faire confiance, c'est-à-dire la tenir pour un instrument suffisamment efficace pour déterminer un jugement ou une connaissance ? 1- IL FAUT DOUTER DE L'IMAGE a) Qu'est-ce que douter ? Douter revient à suspendre son jugement.

Pourquoi ? Parce qu'au contraire d'une chose en laquelle nous pouvons croire ou avoir confiance, ce qui est douteux est incertain, manque de preuve, est sans gage de véracité. Le doute est donc une attitude qui consiste à se retenir de tenir pour vrai ce qui ne se donne pas avec évidence. Mais pourquoi l'image devrait-elle provoquer le doute ? b) Qu'est-ce qu'une image ? Il n'y a d'image que par mimesis.

En effet, même lorsqu'une image s'éloigne de son modèle, il n'en reste pas moins qu'elle a un modèle et celui-ci est l'original dont l'image est la copie.

Une image qui ne serait absolument pas mimétique n'est pas, au sens strict , une image. Ainsi, une image est, comme le pense Platon, de par sa nature sensible ce qui nous détourne du réel en mettant celui-ci à distance.

Toutefois, notons que c'est moins l'image comme telle que Platon condamne qu'une certaine attitude à son égard : en tant que spectateur, il faut prendre garde à ne pas nous laisser fasciner par l'image au point d'oublier qu'elle n'a d'existence que par référence à un modèle (qui lui est ontologiquement supérieur).

Or le doute semble permettre un tel recul. c) Douter de l'image = saisir l'écart qui la sépare de son modèle Pour comprendre la position platonicienne, il convient de rappeler la différence qu'il y a entre eikon et eidolon : la première désigne l'image en tant qu'elle représente, c'est-à-dire dévoile tout autant le modèle original auquel elle se réfère que la distance qui l'en sépare, alors que l'eidolon est l'image qui ne se présente pas comme copie mais qui, par sa ressemblance si poussée avec son modèle, tend à se substituer à lui et à se présenter comme un être à part entière (image =simulacre).

Mais comment opérer, en tant que spectateur, une telle distinction ? D'après Platon, les images doivent être saisies par l'intellect selon la plus ou moins grande proximité qu'elles entretiennent avec les Idées.

Ces dernières, placées au sommet de l'échelle des êtres (parce qu'elles ne sont pas sujette au devenir et à la corruption, ont plus d'être), sont, pour les choses sensibles des modèles.

Elles sont pour le sensibles, ce que les objets réels sont aux ombres projetées sur les parois de la caverne.

C'est donc une conversion qui permet de penser l' « image-eikon », de saisir que celle-ci reproduit ici-bas une idée. Tels les prisonniers, il faut prendre garde à ne pas prendre les images pour ce qu'elles ne sont pas (des êtres réels) mais il faut douter de leur consistance ontologique puisque, ce faisant, nous pouvons commencer à connaître la réalité telle qu'elle est et non telles qu'elle apparaît. Transition : · Douter de l'image est donc nécessaire pour autant qu'il est préférable d'être en relation avec les choses mêmes plutôt qu'avec l'apparence de ces choses.

En effet, celui qui ne doute pas des images font de celles-ci des simulacres et n'ont ainsi affaire qu'à un double du réel et non à ce réel lui-même. · Toutefois, l'image est dévalorisée et on pourrait penser, à l'inverse, que cette « pauvreté » ontologique n'est que relative à la manière dont Platon l'inclut dans sa hiérarchie des êtres. · En effet, n'est-il pas possible de faire l'hypothèse qu'il y a un mode spécifique de donation propre à l'image et que celle-ci ne renvoie, non pas à un donné pré-existant, mais à un monde à part.

Auquel cas, serait-il encore nécessaire de douter de l'image ? · Exemple : au théâtre, les personnages et les actions ont beau être factices, je ne peux pleinement profiter du spectacle que si je ne doute pas de ce qui se passe sur scène : je donne mon crédit au spectacle. 2- IL NE FAUT PAS DOUTER DE L'IMAGE a) le cas de l'imaginaire. »

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