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Doit-on croire au hasard ou au destin ?

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« Ici on vous interroge sur deux croyances distinctes, voire opposées.

Soit l'on croit que tout ce qui arrive est hasardeux, n'est pas déterminé pas une cause nécessaire et qui survient de façon indépendante de tous les autres phénomènes, soit on croit que ce qui arrive était déterminé d'avance à survenir et s'inscrit alors dans une certaine fatalité.

Mais dans les deux cas, il s'agit là d'une croyance et donc d'un savoir qui ne renvoie pas nécessairement à une certitude la raison.

Or la science nous montre qu'il est possible de trouver une cause à ce qui survient, puisqu'un événement dépend toujours d'un autre, mais si l'ordre des choses ne nous apparaît pas, alors nous croyons qu'il n'y a pas d'ordre.

Mais est-ce une certitude ? En revanche, si nous voyons l'ordre des choses, devonsnous en conclure que cela devait arriver, sans qu'autre chose puisse arriver ? N'est-ce pas affirmer que nous sommes impuissants à déterminer, en tant qu'êtres humains, ce qui peut nous arriver et aussi que le possible se réduit au réel ? Sommes-nous encore libres alors ? En fait, tout laisse à penser que le hasard et que le destin, ne relevant que de croyances et de la manière avec laquelle l'homme se comprend dans le monde, sont des réponses nécessaires (" doit-on ") qui invitent l'homme à donner du sens au choses, mais aussi à ne pas assumer sa responsabilité... 1) Un monde de régi par le hasard ? Pour Épicure la physique reste subordonnée à l'éthique, il ne l'élabora pas avec moins de soin et d'enthousiasme, précisément parce qu'elle constituait à ses yeux le fondement de l'éthique ; en second lieu, et en étroit rapport avec ce qui vient d'être dit, le choix de l'atomisme de Démocrite a une signification profonde dans la mesure où seul ce système permettait de construire une telle éthique.

Pour Épicure, atteindre le bonheur imposait comme préalable de libérer l'homme de la crainte des dieux, c'est-à-dire d'exclure le divin du monde, et particulièrement de ce moment important qu'est la naissance du monde avec l'ordre qui va le régir.

Aucun système physique ne pouvait mieux répondre à cette exigence de libération que l'atomisme de Démocrite : cette doctrine permettait d'imaginer l'existence d'une matière infinie, les atomes, dispersée dans une extension infinie, l'espace (atomes et espace étant les deux réalités éternelles) ; et comme, dans l'espace infini, il n'y a pas de centre vers lequel puisse tendre la matière, Épicure considère les atomes comme soumis à un mouvement éternel de chute, animé d'une vitesse suprasensible mais uniforme puisque s'opérant dans le vide.

De plus - ce qui suppose que la Terre soit plate - un tel mouvement de chute suit la position verticale de l'homme et s'effectue du haut vers le bas.

Mais comme son caractère rectiligne l'empêche de rendre compte de la rencontre des atomes (ce ne fut pas la seule raison), Épicure confère aux atomes la capacité de modifier leur trajectoire, ne serait-ce que très légèrement, de manière à former le tourbillon cosmogonique.

On pouvait donc imaginer, dans l'extension infinie du temps passé et dans l'infinité de l'espace et de la matière, une série infinie d'unions et de rencontres d'atomes, le plus souvent infructueuses, mais capables parfois de donner lieu à des ensembles stables lorsque des formes particulières d'atomes, en nombre particulier et dans des positions réciproques particulières, viennent à se rencontrer.

Epicure tente de rendre possible la liberté humaine par une théorie matérialiste et atomistique du monde, non basé sur le destin ou la volonté divine, mais par une rencontre hasardeuse des atomes. Épicure: Vide, atomes et agrégats 1.

Un système matérialiste Pour Épicure, rien ne naît de rien, si bien que tout ce qui commence à exister n'est pas créé, ne surgit pas du néant, mais provient d'assemblages d'atomes, infinis en nombre, inaltérables et indivisibles.

Ce qui existe de tout temps, ce sont ces corps premiers, auxquels Épicure attribue une forme, une grandeur et un poids, et qui sont animés d'un mouvement perpétuel dans le vide (Lettre à Hérodote).

C'est à partir d'eux que se forment tous les corps dont nous faisons l'expérience. 2.

Le clinamen et la composition des corps Si le mouvement des atomes était toujours nécessairement le même selon une chute rectiligne et verticale, ils ne se rencontreraient pas et ne pourraient pas s'agréger les uns aux autres.

Sous le nom de clinamen, Épicure désigne donc une liberté dans le mouvement des atomes, une déclinaison de leurs mouvements par lesquels ils entrent en contact en des temps et des lieux déterminés pour former des corps.

Le matérialisme d'Épicure suppose la liberté.

Il en va de même pour l'homme : ce dernier est libre de penser ce qu'il veut parce qu'il est doté du pouvoir de choisir parmi les simulacres. Les simulacres, qui sont vus et pensés par l'homme, sont les petites parties des corps qui se détachent lorsque les atomes en mouvement dans les agrégats s'entrechoquent. 2) Un monde régi par le destin ? Selon la philosophie antique Stoïcienne, la loi rationnelle qui fait l'armature du monde s'appelle aussi destin. »

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