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Doit-on craindre toute forme d'autorité étatique ?

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« [Qui souhaite un véritable progrès social mettant définitivement fin à l'oppression de l'homme par l'homme doit comprendre que l'État n'est pas un mal nécessaire, mais une institution qu'il faut abolir.] L'existence de l'État contrarie les libertés Dans L'Unique et sa propriété, Stirner établit une théorie radicale de l'individualisme anarchiste.

La seule et unique valeur, c'est le Moi, tout le reste n'est rien.

Reprenant l'étymologie allemande du mot société (Gesellschaft), Stirner en dégage la racine saal : la salle.

Être en société, c'est se trouver enfermé dans une salle commune en compagnie de plusieurs personnes non choisies.

La société contraint à des relations mais ne les établit pas.

Qu'il existe ou non des relations confraternelles ne la touche guère.

La société n'est pas l'oeuvre d'individus singuliers, mais d'un tiers anonyme et impersonnel.

Au sens propre, la société n'est personne.

Non fondée sur des relations, elle ne définit qu'un espace de cohabitation que les relations interindividuelles indiffèrent, ou parfois même perturbent.

La société ne tolère que dans certaines limites que les individus établissent des relations de Je à Tu, oubliant par là qu'il y a les "autres".

Elle se donne comme valeur sacrée, et tout excès individuel, dans le système anonyme et neutre, est une offense rudement punie. Elle est un système de travail en commun qui vise l'enrichissement collectif, et les relations individuelles, loin d'en constituer le ciment, en sont le germe de dissolution.

La société n'est pas une association libre d'individus libres, c'est un tiers impersonnel (l'Etat) qui détient le pouvoir absolu sur tous les individus. L'État, incarnation du pouvoir akounine: Qu'est-ce que l'État ? C'est, nous répondent les métaphysiciens et les docteurs en droit, c'est la chose publique ; les intérêts, le bien collectif et le droit de tout le monde, opposés à l'action dissolvante des intérêts et des passions égoïstes de chacun.

C'est la justice et la réalisation de la morale et de la vertu sur terre.

Par conséquent, il n'est point d'acte plus sublime ni de plus grand devoir pour les individus que de se dévouer, de se sacrifier, et au besoin de mourir pour le triomphe, pour la puissance de l'État [...].

Voyons maintenant si cette théologie politique, de même que la théologie religieuse, ne cache pas, sous de très belles et de très poétiques apparences, des réalités très communes et très sales. Analysons d'abord l'idée même de l'État, telle que nous la présentent ses prôneurs.

C'est le sacrifice de la liberté naturelle et des intérêts de chacun - individus aussi bien qu'unités collectives comparativement petites : associations, communes et provinces - aux intérêts et à la liberté de tout le monde, à la prospérité du grand ensemble.

Mais ce tout le monde, ce grand ensemble, qu'est-il en réalité ? C'est l'agglomération de tous les individus et de toutes les collectivités humaines plus restreintes qui le composent.

Mais, du moment que pour le composer et pour s'y coordonner tous les intérêts individuels et locaux doivent être sacrifiés, le tout, qui est censé les représenter, qu'est-il en effet ? Ce n'est pas l'ensemble vivant, laissant respirer chacun à son aise et devenant d'autant plus fécond, plus puissant et plus libre que plus largement se développent en son sein la pleine liberté et la prospérité de chacun ; ce n'est point la société humaine naturelle, qui confirme et augmente la vie de chacun par la vie de tous ; c'est, au contraire, l'immolation de chaque individu comme de toutes les associations locales, l'abstraction destructive de la société vivante, la limitation ou, pour mieux dire, la complète négation de la vie et du droit de toutes les parties qui composent tout le monde, pour le soidisant bien de tout le monde : c'est l'État, c'est l'autel de la religion politique sur lequel la société naturelle est toujours immolée : une universalité dévorante, vivant de sacrifices humains [...]. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Qu'est-ce que l'État exige de l'individu ? 2 L'État peut-il remplir sa fonction d'unificateur ? 3 Les individus trouvent-ils l'égalité et la fraternité dans l'État ? Réponses: 1 - Qu'il se sacrifie, qu'il renonce à son individualité au profit du tout.. »

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