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Dissiper une illusion, est-ce seulement corriger une erreur ?

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« BIEN LIRE LA QUESTION *Insistons sur l'adverbe " seulement ”.

Il fait valoir une objection contre une assimilation (une confusion) courante. Nous ne prêtons pas suffisamment attention à une ou plusieurs différences entre deux opérations relativement proches.

Cette façon de poser la question suppose donc que l'on explique pourquoi la confusion a lieu, les raisons pour lesquelles il s'agit bien d'une confusion, et les moyens d'y échapper.

On voit que parfois, la façon de poser la question appelle une certaine forme d'argumentation. *D'autre part, l'énoncé oppose deux opérations qu'il faut bien distinguer : l'opposition n'est pas simplement entre " illusion ” et " erreur ”, mais aussi entre " dissiper ” et " corriger ”.

On dit que le brouillard ou les nuages se " dissipent ”, non qu'ils se " corrigent ”.

L'opposition des verbes pourrait bien nous mettre sur la voie des différences qui séparent ces deux " opérations ”. DES TERMES AUX NOTIONS *L'erreur implique un rapport au couple de contraires vrai-faux, à la vérité.

L'illusion est en elle-même une notion. Les deux notions en présence sont donc la vérité et l'illusion. *Le terme " corriger ” implique un retour à la rectitude, une rectification.

Ce terme implique le passage du faux au vrai, l'acquisition de nouvelles vérités : le processus de la connaissance est impliqué. *Illusion, vérité et connaissance sont les éléments du problème à poser. DES NOTIONS AU PROBLÈME *La question précédente était également relative à l'illusion.

Cette notion devait être abordée en rapport avec celle d'existence et de rêve.

Ici, elle doit être abordée autrement, dans son rapport avec la connaissance et la vérité.

II s'agit donc de déterminer les rapports entre ces trois éléments. *La vérité s'oppose ensemble au faux et à l'illusoire, mais s'y oppose-t-elle de la même façon ? Cette différence ne tient-elle pas à la différence qui existe entre la façon de reconnaître qu'une chose est fausse et la façon de reconnaître qu'une chose est illusoire ? Voici notre problème : la connaissance permet-elle de distinguer le faux de l'illusoire ? 1.

La connaissance rencontre deux types d'obstacles Ces obstacles sont l'illusion et l'erreur.

Il faudrait montrer à partir d'exemples (l'illusion d'optique, l'erreur de calcul) comment ces deux causes peuvent faire échec à la vérité.

Cette démonstration rendra compte de la raison pour laquelle nous sommes amenés à confondre le faux et l'illusoire : c'est parce qu'ils s'opposent tous les deux au vrai. 2.

La spécificité de l'illusion L'illusion, c'est quelque chose qui a des causes positives, qui continuent à produire leurs effets, que le processus de connaissance ait lieu ou non. L'erreur, quant à elle, est amenée à disparaître avec l'apparition de la vérité : elle n'a pas de causes positives, elle est simplement un nom que l'on met sur ce qui n'est pas encore la vérité. En effet, l'illusion qui nous fait croire par exemple que le Soleil est petit s'oppose à la vérité : le Soleil est grand. Mais quand nous savons que le Soleil est grand, il ne cesse pas de nous apparaître petit : l'illusion ne disparaît pas avec la vérité.

En revanche, si je dis que deux et deux font cinq, je commets une erreur, et cette erreur disparaît une fois remplacée par le vrai résultat.

Quand je sais le vrai résultat, deux et deux cessent pour moi d'apparaître égaux à cinq. On pourra se référer à la thèse que soutient Spinoza dans l'Éthique, selon laquelle le vrai est la norme de lui-même et du faux.

Pour Spinoza en effet, une idée fausse se trahit toujours (plus ou moins rapidement) par certains signes qui signalent son manque de vérité (par exemple, elle ne peut être démontrée, ou elle a des conséquences absurdes...). Spinoza montre par ailleurs, dans l'Appendice de la première partie du même ouvrage, quelles sont les causes positives de l'illusion répandue chez tous les hommes, selon laquelle ils croient que les choses ont été créées pour eux, et eux pour rendre un culte à Dieu.

Cette illusion, qui a des causes positives, n'est pas effacée par l'acquisition de nouvelles connaissances vraies. "Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance." Spinoza, Éthique, 1677. Pour Spinoza, la vérité s'impose d'elle-même.

Il n'y a pas de signes extérieurs. Autrement dit, pour la question de la vérité, l'esprit n'a affaire qu'à lui-même. Suffit-il alors de dire que l'esprit doit être en accord avec ses propres exigences pour connaître la vérité ? Pour Spinoza, les idées ne sont pas de simples représentations.

La vérité est un processus actif et dynamique de l'esprit.

Lorsque je connais un objet, je connais et l'objet et la manière dont je le connais.

On ne peut chercher les critères de la vérité que si l'on connaît déjà la vérité.

Certes on ne peut pas prouver la valeur de la vérité, mais cela serait absurde.

La vérité, comme la. »

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