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DISSERTATION : A-T-ON BESOIN D’AMIS ?

Publié le 06/11/2022

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« DISSERTATION : A-T-ON BESOIN D’AMIS Il est assez universel d’avoir des amis.

Les amis sont le symbole d’une amitié réciproque.

Celle-ci est caractérisée par une sympathie, un attachement pour autrui, elle est sincère et désintéressée.

Elle montre un respect envers le sujet de notre amitié.

L’amitié est contingente, elle n’est donc pas un besoin.

Mais en a-t-on besoin ? Avoir besoin évoque une utilité, c’est une action relativement nécessaire.

Le besoin en lui-même décrit un état d’insatisfaction dû au sentiment que quelque chose d’indispensable nous manque.

Suivant l’opinion publique, nous avons besoin de l‘amitié, elle est primordiale d’une part à la vie à communauté et d'autre part à l’humain en lui-même étant donné que comme le disait Aristote, “L’homme est un animal social.

Les amis sont ceux sur lesquels on peut compter, ils nous accompagnent et nous aident à passer de bons moments.

Ils peuvent simplement apporter une aide matérielle mais aussi nous aider à fuir la solitude de la vie quotidienne.

L’amitié engendre donc un bonheur, un épanouissement car elle satisfait d’abord un besoin affectif mais surtout elle comble un manque.

On peut donc dire que l’amitié contribue à nous rendre heureux.

Or ceci souligne le problème inapparent car d’un côté, leur apportant le bonheur, on trouve une utilité mutuelle pour chacun des deux sujets mais de l’autre cette relation perverti la notion de rapports désintéressés dans l’amitié.

Avoir besoin d’amis pour être heureux implique qu’on se sert d’eux pour combler ce manque.

Si l’humain a besoin de l’autre pour être heureux, il ne peut donc pas être heureux par lui-même.

Mais cela implique aussi que dire que l’on n’a pas besoin d’amis, c’est que l’on se satisfait à nousmême.

Donc avoir des amis tout en se suffisant parfaitement à soi-même relève de l’amitié véritable.

Il semble alors que l’homme ait besoin d’amis pour s'épanouir mais marquer que l’homme a besoin d’amis revient à nier le sens de la véritable amitié qui est censée être désintéressée.

Peut-on donc penser que l’amitié vise un intérêt simplement matériel ou bien une fin plus haute que l’existence humaine à savoir le bonheur ? Comme dit précédemment, l’homme a besoin d’amis en vue de satisfaire un intérêt particulier.

Toute amitié est donc foncièrement utile. L’amitié repose sur une communauté de besoin.

En effet, c’est un besoin qui pousse l’homme à se faire des amis.

Ce manque provoque un vide qui pousse l’humain à se rendre sociable, car s’il possédait tout ce qu’il désirait il n’aurait aucun manque.

Rousseau expose son point de vue dans le livre quatre d’Emile ou de l'éducation.

Selon lui, “Tout attachement est un signe d’insuffisance.” Les hommes s’unissent uniquement par besoin et non pas par plaisir.

Une personne qui se suffirait à elle-même, ne trouve aucune utilité au fait de se faire des amis et de s'unire avec l’autre.

Par conséquent, l’homme qui n’a pas besoin d’amis est donc l’homme qui est déjà parfaitement heureux.

Ainsi l’amitié est guidée par un besoin. Or l’amitié qui est supposée être sincère et désintéressée, n’est jamais totalement désintéressée.

Ici, c’est Schopenhauer dans Aphorisme sur les sagesses de la vie qui développe cette idée.

L’amitié est supposée être une multitude de rapports désintéressés, or ici la faute est remise sur l'égoïsme de la nature humaine et le fait, n’est jamais fondamentalement véritable.

Il se peut que dans certains cas une amitié puisse être légèrement caractérisée de sincère mais la nature propre de l’homme reste prédominante.

L’exemple le plus parlant qu’utilise Schopenhauer est celui du léger sentiment de satisfaction que l’on éprouve lorsque notre supposé “ami” nous compte un de ses malheurs ou qu’ils nous font part d’une de leur faiblesse personnelle.

Cette nature fondamentalement mauvaise est ce que Schopenhauer qualifie d'égoïsme, et ce qui nous empêche d’avoir une amitié véritable. L’amitié n’est peut-être rien d’autre qu’un échange de services hypocrites. Comme mentionné précédemment, les amis peuvent apporter une aide matérielle qui peut s’avérer précieuse dans certains cas.

Cela permettra donc de bénéficier d’avantage.

Or il est de nature égoïste de se dire que plus l’on possède d’amis plus on pourra bénéficier du plus grand nombre d’avantages.

Un des passages du Misanthrope de Molière traite du même sujet.

Il s’agit d’un extrait de l’acte premier, scène 1.

Dans cet extrait, qui met en scène Alceste, le misanthrope, et Philinte, son meilleur ami, Alceste reproche au genre humain son hypocrisie et son côté artificiel. Le misanthrope étant celui qui n’aime pas le genre humain dans son ensemble, il se plaint de ce qu’il nomme le “commerce honteux de semblants d’amitié”.

Ici, cette idée d’échange d'intérêt qui dépend de la durée de celui-ci, écoeure au plus profond Alceste. Nous avons vu que l’amitié est utile à l’homme et qu’il a besoin d’amis pour satisfaire ses intérêts particuliers (parfois égoïstes, parfois hypocrites).

Mais ne pouvons-nous pas pousser la réflexion jusqu'à nous demander si l’utilité qu’à l’amitié à l’homme n’a pas d’autres fins ? En effet, satisfaire des intérêts particuliers est une façon dépréciative de voir les choses.

La satisfaction d’un désir, le fait de combler un manque engendre cet état de plénitude si recherché.

Peut-être, alors, que l’homme recherche cet état de bonheur qu’il ressent avec l’autre. Si l’homme a besoin d’amis, ce n’est pas simplement en vue d’obtenir quelques avantages mais c’est pour atteindre la fin ultime de l’existence humaine: le bonheur. L’amitié véritable ne peut pas être commandée par intérêt.

Il se peut que l‘homme veuille une amitié pour des raisons plus minimes comme le simple bonheur d’avoir quelqu’un à ses côtés.

Pour Sénèque dans Lettres à Lucilius, l’amitié peut être corrompue, mais c’est à l’homme de choisir les rapports qu’il veut entretenir.

S’il considère l’amitié comme source d’avantages, il court à sa perte car sur la longévité, ces “amis” disparaîtront quand l'intérêt ne sera plus.

L’homme doit juste prendre l’amitié comme une chose très belle, dénuée de toute artificialité.

Et seulement dans ce cas de figure là, l’amitié sera bénéfique.

Elle ne lui apportera pas le bonheur car l’homme le possède déjà et c’est pourquoi sa relation avec l’amitié est pure et totalement désintéressée. De plus, l'amitié est nécessaire à l’homme car il est dans sa nature d’être sociable.

Ici, encore comme le dit Sénèque, l’homme est guidé par “un instinct naturel” qui l’oblige à détester la solitude et à rechercher la vie en société.

Cet instinct est la source du besoin de l’amitié et une recherche continue des relations avec l’autre qui peuvent parfois être extrême. L’amitié est nécessaire donc à l’homme, mais elle peut parfois présenter des risques d’une forme.... »

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