Aide en Philo

Désirer est-ce nécessairement souffrir ?

Extrait du document

« Introduction et problématique: Désirer est-ce nécessairement souffrir ? En tant que tension vers un objet qu'on imagine pouvoir être source de plaisir ou de plénitude, le désir -comme le Janus bifrons- recèle une dualité constitutive.

Comme "tension", il nous voue nécessairement à la souffrance.

Ne désirons-nous pas en effet que ce dont nous manquons ? Manque qui nous condamnerait au jardin des Supplices.

Mais comme "source de plaisir ou de plénitude", le désir nous promet l'accès au jardin des Délices en étant la condition de possibilité même de la jouissance.

En effet, il est à considérer que l'on aime désirer.

Et personne ne souhaiterait acheter la paix de l'âme au prix de la mort du désir.

L'absence de désir s'apparente beaucoup plus au mortel ennui qu'au bonheur.

N'est-il pas d'ailleurs, d'après Épicure, l'alpha et l'omega de l'existence bien-heureuse pourvu que l'on sache le satisfaire avec prudence et parcimonie ? Toutefois, des questions se posent et s'imposent: comment un manque peut-il être heureux et plein de vie ? Est-ce parce que le désir engendre l'illusion que nous voyons les choses ainsi, ou bien faut-il reconsidérer l'idée première selon laquelle le désir n'est que la trace, le stigmate d'un manque ? Comment sortir de cette ambiguïté, bien plus de cette ambivalence du désir ? Par delà la négativité du manque et la positivité de la plénitude, le désir ne pourrait-il pas être défini comme "manque positif" ? [Le désir nous fait souffrir tant que nous n'avons pas ce que nous désirons.

Il nous fait souffrir aussi lorsque, ayant été satisfait, il se transforme en ennui.

La seule manière de ne pas souffrir est de supprimer le désir.] Le désir oscille entre souffrance et ennui Pour Schopenhauer, le désir aboutit inévitablement à la souffrance.

En effet, non seulement le désir produit la souffrance du manque tant que nous n'avons pas satisfait notre besoin; mais, lorsque nous obtenons ce que nous désirons, le désir finit par s'émousser et laisser la place à l'ennui. « Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine.

Le désir, par nature, est souffrance ; la satisfaction engendre rapidement la satiété : le but étant illusoire, la possession lui ôte son attrait ; sous une forme nouvelle renaît le désir, et avec lui le besoin : sans quoi, c'est le dégoût, le vide, l'ennui, adversaires plus rudes encore que le besoin. Quand le désir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts, la souffrance, produit commun de l'un et de l'autre, baisse à son niveau le plus bas : et c'est là la plus heureuse vie.

» Schopenhauer qui, plus que tout autre, a voué sa vie à la philosophie, est l'homme d'une intuition unique, d'un seul livre fondamental : « Le monde comme volonté et comme représentation ». Schopenhauer affirme lui-même que son « système philosophique se forma dans sa tête, en quelque sorte sans sa volonté, comme un cristal dont tous les rayons convergent vers le centre ». La célébrité tardive et posthume de Schopenhauer est due, non à l'armature théorique de son système philosophique, mais à son fameux pessimisme qui s'exprime, en particulier, au livre IV du « Monde » à travers ses propos sur la morale et qu'on ne saurait mieux caractériser que par cette phrase : « La vie n'admet point de félicité vraie, elle est foncièrement une souffrance aux aspects divers, un état de malheur radical.

» MODÈLE. Dans ce texte extrait du livre Iv du « Monde », Schopenhauer affirme que la vie oscille sans cesse de la souffrance à l'ennui et qu'il n'y a point de vrai bonheur.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles