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Désir et volonté

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« Termes du sujet: VOLONTÉ / VOULOIR: Du latin voluntas, «volonté», «désir», «intention».

1.

Faculté de vouloir, pouvoir de se déterminer pour des motifs raisonnables.

2.

Acte particulier de la faculté de vouloir (exemple: ses «dernières volontés»), volition.

3.

Chez Schopenhauer, vouloir-vivre universel, «poussée aveugle et irrésistible» qui vise, en tout être vivant, la survie de l'espèce. Un acte est volontaire quand il trouve son principe dans une libre décision du sujet.

À la différence du désir, qui est une inclination ou un penchant subi, la volonté est un principe actif par lequel l'homme affirme sa capacité à se détacher de ses désirs et pose ainsi sa liberté. DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas). Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.

Ce qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.

On peut finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction dépend de nous. A.

Le désir est magie, la volonté est action • Pour Étienne de Condillac (1714-1780), vouloir c'est tout simplement désirer fortement un objet.

Alors que l'hésitation reflète la multiplicité et le conflit de nos désirs, la décision volontaire révèle la puissance d'un désir qui a triomphé de tous les autres.

Le vouloir, écrit-il, est « désir absolu ». • Mais le mot désir signifie dans le langage courant tout autre chose que le mot volonté.

Le mot désir s'emploie communément pour désigner un simple souhait, même irréalisable, tandis que la volonté s'accomplit dans une action réelle.

Par exemple, la femme dont le fils est parti à la guerre peut désirer son retour, mais elle ne peut, au sens propre du terme, le vouloir, car ce retour ne dépend pas d'elle. En revanche, elle peut vouloir envoyer à son fils un colis.

Elle peut le vouloir parce qu'elle est capable de commencer tout de suite les gestes : acheter des provisions, faire un paquet, se rendre à la poste.

Le désir, on le voit, est du domaine du rêve.

de la magie.

On peut désirer n'importe quoi ; on ne peut vouloir qu'une oeuvre.

C'est l'enfant qui désire, qui supplie les puissances célestes (le père, la mère, l'oncle généreux) pour obtenir des jouets ou des bonbons.

La volonté, c'est au contraire une attitude d'adulte.

À la prière, elle substitue le travail.

Il n'y a de volonté que là où un commencement d'exécution peut s'inscrire dans le réel.

Condillac nous accorderait d'ailleurs ce point puisqu'il n'y a de volontaire, il le reconnaît, que le désir réalisable. B.

Le pouvoir de dire « non » Mais un désir exclusif, même réalisable, ne mérite pas encore le nom de « volonté ».

L'impulsion d'un désir tout-puissant est d'ordre passionnel, plutôt que volontaire.

L'homme qui cède à un violent désir est un faible, et pas du tout un homme de volonté.

En revanche, tout le monde tiendra pour homme de volonté celui qui résiste à ses désirs ! Charles Renouvier (1815-1903) déclarait par exemple : « Vouloir vraiment, c'est vouloir ce qu'on ne veut pas.

» Autrement dit, la volonté implique le pouvoir de se dominer, de dire « non » à telle impulsion, à tel caprice.

La volonté serait d'abord un pouvoir d'arrêt, d'inhibition par quoi je me ressaisis.

Puissance de refus autant que source d'action, la volonté, a-t-on dit, est d'abord nolonté – non pas l'irrésistible désir qui me possède, mais la force de retenir le désir, de le maîtriser, bref « ce pouvoir de surmonter, dit Alain, qui est tout l'homme ». CITATIONS: 1- "Les relations de l'homme à l'oeuvre d'art ne sont pas de l'ordre du désir.

Il la laisse exister pour elle même librement, en face de lui, il la considère, sans la désirer comme un objet qui ne concerne que le côté théorique (contemplatif) de l'esprit." Hegel, Esthétique, page 16. 2- "Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune et à changer mes désirs que l'ordre du monde". Descartes, Discours de la méthode. 3- "Le désir est un attrait que l'on subit, la volonté un pouvoir que l'on exerce." Goblot. 4- "Vouloir implique que la conscience oppose un ordre rationnel de valeur et d'idées à un ordre sensible de désirs et de forces." Madinier, Conscience et signification, page 51. 5- "Le vouloir ne renie pas le désir, il lui emprunte ses forces et le pénètre de toutes les lumières de la réflexion." Lavelle, De l'intimité spirituelle.

page 148. 5- "Aussi longtemps que nous aurons notre corps et que notre âme sera pétrie avec cette chose mauvaise, jamais nous ne possèderons en suffisance l'objet de notre désir! Or cet objet, c'est, disons-nous, la vérité." Platon, Phédon 66, c 6- "Qu'est-ce qu'une chose qui pense? C'est à dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent." Descartes, Deuxième méditation. 7- "Or, c'est par le succès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faiblesse de son âme.

Car ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions et arrêter les mouvements du corps qui les accompagne ont sans doute les âmes les plus fortes.

Descartes, Les passions de l'âme, art 48 8- "Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n'en dépendent pas.

Celles qui dépendent de nous ce sont l'opinion (ici le jugement), la tendance, le désir, l'aversion: en un mot tout ce qui est notre oeuvre." Épictète, Manuel page 5. 9- "Le désir est cette espèce d'entreprise qui monte du corps au vouloir, et qui fait que le vouloir serait faiblement efficace s'il n'était aiguillonné d'abord par la pointe du désir." Ricoeur, Philosophie de la volonté.. »

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