Aide en Philo

DESCARTES: la volonté

Extrait du document

Si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu'elle est d'une fort petite étendue, et grandement limitée, et tout ensemble je me représente l'idée d'une autre faculté beaucoup plus ample, et même infinie; et de cela seul que je puis me représenter son idée, je connais sans difficulté qu'elle appartient à la nature de Dieu. En même façon, si j'examine la mémoire, ou l'imagination, ou quelqu'autre puissance, je n'en trouve aucune qui ne soit en moi très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense et infinie. Il n'y a que la seule volonté, que j'expérimente en moi être si grande, que je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue : en sorte que c'est elle principalement qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu. DESCARTES


« Si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu'elle est d'une fort petite étendue, et grandement limitée, et tout ensemble je me représente l'idée d'une autre faculté beaucoup plus ample, et même infinie; et de cela seul que je puis me représenter son idée, je connais sans difficulté qu'elle appartient à la nature de Dieu.

En même façon, si j'examine la mémoire, ou l'imagination, ou quelqu'autre puissance, je n'en trouve aucune qui ne soit en moi très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense et infinie.

Il n'y a que la seule volonté, que j'expérimente en moi être si grande, que je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue : en sorte que c'est elle principalement qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu. Descartes analyse, dans ce texte, les facultés de l'esprit humain, en particulier l'entendement, qu'il appelle « la faculté de concevoir », l'imagination et la volonté, afin de montrer la ressemblance de Dieu et de l'homme.

Par là, la philosophie semble confirmer l'Ancien Testament : il y est en effet affirmé que l'homme a été créé à l'image de Dieu. Dans le premier mouvement (jusqu'à « la nature de Dieu »), Descartes compare la faculté de concevoir à une autre faculté qui n'est pas encore nommée.

La faculté de concevoir désigne sans doute la capacité d'avoir des idées claires (et non simplement d'avoir des idées en général, claires ou confuses).

Elle est limitée parce que la plupart des idées que possède l'esprit sont confuses.

À cette faculté s'oppose l'idée d'une faculté infinie, c'està-dire qui ne peut être limitée par aucune chose.

Pourquoi sais-je que cette faculté appartient à Dieu? Je sais que Dieu est absolument infini.

S'il ne possédait pas cette faculté infinie, il ne le serait pas vraiment. Dans le deuxième mouvement (jusqu'à « immense et infinie »), Descartes examine la mémoire et l'imagination. Ces facultés sont également finies, puisque, par exemple, je ne peux pas imaginer des objets aux formes très complexes. Enfin, dans le dernier mouvement, Descartes analyse la volonté, c'est-à-dire la capacité de vouloir ou de ne pas vouloir.

Celle-ci est infinie.

L'argument est le suivant : je ne peux en concevoir une plus grande.

C'est donc à cette faculté que faisait précédemment référence Descartes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles