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DESCARTES: «Je pense donc je suis...»

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« Thème 363 DESCARTES: «Je pense donc je suis...» PRESENTATION DE L'OUVRAGE "DISCOURS DE LA METHODE DE DESCARTES Premier texte philosophique paru en langue française, préfaçant les Essais scientifiques, le Discours de la méthode retrace le parcours intellectuel de son auteur, depuis l'incertitude de l'école et de ses livres jusqu'à la fondation inébranlable du cogito et des fruits qui en découlent.

Descartes (1596-1650) prend ses distances avec le long héritage aristotélicien véhiculé par la philosophie scolastique : cela se lit aussi bien dans la méthode défendue que dans la conception mécaniste de la nature révélée en cinquième partie.

Si le but avoué du texte est de « représenter sa] vie comme en un tableau » (I), on s'aperçoit vite que la « fable » contient une morale : elle pourrait être qu'il faut s'efforcer de cultiver sa raison pour bien vivre, ce que Descartes montre en cheminant à travers des champs aussi variés que la physique, la métaphysique et la morale.

Cinq ans avant les Méditations métaphysiques, le Discours témoigne de cette recherche de fondements assurés pour la connaissance, fondements que le sujet ne saurait trouver qu'en lui-même et qui s'inaugure dans une décision : « bâtir dans un fonds qui est tout à moi ».

C'est tant par ce geste que par la défense d'une science articulée aux progrès de la technique que cette oeuvre marque l'entrée dans la modernité. La raison permet à l'homme de distinguer le vrai du faux avec certitude. «Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques ne pouvaient l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.» Descartes, Discours de la méthode (1637). • Afin de découvrir s'il existe au moins une vérité indubitable, Descartes a considéré comme faux l'ensemble de ses opinions, allant jusqu'à mettre en doute l'existence même du monde.

Ce doute radical, plus «extravagant» encore que toutes les suppositions sceptiques, rencontre un point d'achoppement: c'est l'existence de celui qui doute.

D'où la fameuse phrase de Descartes, je pense donc je suis, qui signifie que la pensée peut douter de tout mais pas de sa propre existence. Douter que je doute ne fait que me confirmer l'existence de mon doute, et donc ma propre existence.

Il y a donc au moins une certitude absolue: je suis, j'existe. • Toute la réflexion de Descartes consiste ensuite à montrer comment l'on peut, à partir de cette première vérité, en déduire d'autres qui nous permettent de réaffirmer de manière certaine l'existence du monde et son intelligibilité. Je pense donc je suis (Descartes). Cette phrase apparaît au début de la quatrième partie du « Discours de la méthode », qui présente rapidement la métaphysique de Descartes.

On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvrage philosophique important écrit en français. Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contexte dans lequel elle s’insère.

Le « Discours de la méthode » présente l’autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait le porte-parole de sa génération.

Descartes y décrit une véritable crise de l’éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir une connaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ». En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d’une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée, qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu’ici considérée comme le centre d’un univers fini, une planète comme les autres.

L’homme est désormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dans la nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique.

Or, Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et révolutionnaire qu’il pratique, et de redéfinir la place de l’homme dans le monde. Pour accomplir cette tâche, il faut d’abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées en soi-même.

En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute : « Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s’y glisser auparavant.

Non que j’imitasse en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein ne. »

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