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DESCARTES: Bonheur et Raison

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Il n'y a rien que le désir, et le regret ou le repentir, qui nous puissent empêcher d'être contents: mais si nous faisons toujours tout ce que nous dicte notre raison, nous n'aurons jamais aucun sujet de nous repentir, encore que les événements nous fissent voir, par après, que nous nous sommes trompés, parce que ce n'est point par notre faute. Et ce qui fait que nous ne désirons point d'avoir, par exemple, plus de bras ou plus de langues que nous n'en avons, mais que nous désirons bien d'avoir plus de santé ou plus de richesses, c'est seulement que nous imaginons que ces choses ici pourraient être acquises par notre conduite, ou bien qu'elles sont dues à notre nature, et que ce n'est pas le même des autres: de laquelle opinion nous pourrons nous dépouiller, en considérant que, puisque nous avons toujours suivi le conseil de notre raison, nous n'avons rien omis de ce qui était en notre pouvoir, et que les maladies et les infortunes ne sont pas moins naturelles à l'homme, que les prospérités et la santé. DESCARTES

Le thème abordé dans ce texte est celui du bonheur, et plus précisément de la nécessité où l’on se trouve de faire usage de sa raison pour parvenir au bonheur véritable. Descartes explique ici que la raison nous permet d’échapper à certaines illusions qui entraînent des passions néfastes. Le problème que doit affronter Descartes consiste dans le fait que la raison, généralement perçue comme austère, n’est a priori pas propice à procurer le bonheur. D’autre part, on comprend mal comment la raison pourrait affronter les infortunes de la vie, car celles-ci semblent dues au hasard, or la raison ne peut rien contre le hasard.

            Dans un premier moment, Descartes expose sa thèse, d’après laquelle le bonheur dépend de la raison. Dans un second moment, le philosophe explique de quelle manière notre désir peut nous faire souffrir. Enfin, dans un troisième et dernier moment, Descartes présente comment la raison peut nous débarrasser des illusions du désir.

 

« Il n'y a rien que le désir, et le regret ou le repentir, qui nous puissent empêcher d'être contents: mais si nous faisons toujours tout ce que nous dicte notre raison, nous n'aurons jamais aucun sujet de nous repentir, encore que les événements nous fissent voir, par après, que nous nous sommes trompés, parce que ce n'est point par notre faute.

Et ce qui fait que nous ne désirons point d'avoir, par exemple, plus de bras ou plus de langues que nous n'en avons, mais que nous désirons bien d'avoir plus de santé ou plus de richesses, c'est seulement que nous imaginons que ces choses ici pourraient être acquises par notre conduite, ou bien qu'elles sont dues à notre nature, et que ce n'est pas le même des autres: de laquelle opinion nous pourrons nous dépouiller, en considérant que, puisque nous avons toujours suivi le conseil de notre raison, nous n'avons rien omis de ce qui était en notre pouvoir, et que les maladies et les infortunes ne sont pas moins naturelles à l'homme, que les prospérités' et la santé. QUESTIONNAIRE DU PROF: Relever les procédés d'argumentation 1.

Repérez les trois grandes étapes de la démonstration proposées par le texte.

Autour de quelle thèse centrale cette démonstration est-elle construite? Résumez cette thèse en une phrase. 2.

«Mais si nous faisons toujours tout ce que nous dicte notre raison, nous n'aurons jamais aucun sujet de nous repentir».

Est-ce là une prise de position dogmatique? Sur quelles justifications Descartes appuie-t-il cette affirmation? D'une façon plus générale, identifiez précisément les deux grandes sources de mécontentements évoquées par l'auteur et la façon dont la raison est, selon lui, capable de les neutraliser. 3.

La démonstration du texte s'appuie sur une distinction entre ce qu'il est raisonnable et ce qu'il n'est pas raisonnable de désirer.

Montrez que cette distinction repose elle-même sur deux autres distinctions: – entre les choses qui sont «dues à notre nature» et celles qui ne lui sont pas dues; – entre ce qui pourrait être acquis par notre conduite et ce qui ne le peut pas. Expliquez et illustrez ces deux distinctions en commentant les exemples du texte, mais aussi en en proposant vous-mêmes. 4.

Le texte présente une méthode psychologique pour se débarrasser de nos regrets et de nos repentirs. Restituez les éléments de cette «recette». Trouver les enjeux philosophiques 5.

Analysez les relations entre désir, regret et repentir.

En particulier: en quoi le regret est-il une forme de désir? Donnez des exemples.

Est-ce un désir raisonnable? Généralement, le repentir ajoute au regret la volonté de réparer un mal commis.

Est-ce le cas dans le texte? Que pourrait-on objecter à la position que cet extrait semble soutenir? 6.

Est-il légitime (est-il même possible?) sous prétexte que regrets et repentirs sont des obstacles au bonheur, de ne vouloir éprouver ni les uns ni les autres? En vous appuyant sur le texte, demandez-vous s'il existe des situations où nous avons le devoir de nous repentir et d'autres où c'est déraisonnable.

Appuyezvous sur la notion de responsabilité. 7.

Pour être heureux, faut-il nous résigner à ce que nous sommes? Montrez que le texte permet de proposer une réponse nuancée à cette question, qui engage une conception de la sagesse. Introduction : Le thème abordé dans ce texte est celui du bonheur, et plus précisément de la nécessité où l'on se trouve de faire usage de sa raison pour parvenir au bonheur véritable.

Descartes explique ici que la raison nous permet d'échapper à certaines illusions qui entraînent des passions néfastes.

Le problème que doit affronter Descartes consiste dans le fait que la raison, généralement perçue comme austère, n'est a priori pas propice à procurer le bonheur.

D'autre part, on comprend mal comment la raison pourrait affronter les infortunes de la vie, car celles-ci semblent dues au hasard, or la raison ne peut rien contre le hasard. Dans un premier moment, Descartes expose sa thèse, d'après laquelle le bonheur dépend de la raison.

Dans un second moment, le philosophe explique de quelle manière notre désir peut nous faire souffrir. Enfin, dans un troisième et dernier moment, Descartes présente comment la raison peut nous débarrasser des illusions du désir. Plan détaillé : 1.

Du début du texte jusqu'à « …parce que ce n'est point par notre faute.

» : Descartes expose. »

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