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Dépend-il de nous d'éviter l'erreur ?

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« QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • Le sens commun et son langage (emploi du pronom réfléchi) m'avertissent que je me trompe plutôt que je ne suis trompé. — Cf.

la problématique cartésienne attribuant l'erreur à la disproportion entre l'infinité de la volonté et la limitation de l'entendement. — Cf.

la distinction bien connue entre l'idée — qui n'est ni vraie ni fausse — et le jugement. La défaillance constitutive de l'erreur relèverait (toujours ?) d'un mauvais usage de la volonté, d'une altération de l'attention qu'il serait légitime de m'imputer.

Toute erreur, toujours, en un sens, serait « ma faute », dépendrait de moi. • Pourtant (en un autre sens ? parfois, voire le plus souvent ?) il apparaît que l'erreur semble exclure le consentement de mon vouloir et se produire — pour ainsi dire en moi, sans moi ou malgré moi.

Elle peut être considérée comme le résultat d'un processus objectif fondé sur un ordre réel du monde et qui, à la limite, ferait s'évanouir comme une illusion l'autonomie du moi. • Lire la « Quatrième Méditation Métaphysique » de Descartes. Des règles de méthode permettent d'éviter l'erreur Descartes affirme que : « Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

» L'essentiel réside donc dans la méthode.

« Méthode » est un mot qui vient du grec et qui signifie à l'origine « chemin » : c'est la voie qu'on emprunte pour mener sa pensée, pour ne pas s'égarer.

Si tous les hommes ont une raison égale, savent également marcher, il semble clair à Descartes que certains s'égarent, se perdent, dissipent leurs forces.

Il y a une sorte d'obsession cartésienne à ne pas se perdre, de ne pas errer, de ne pas se tromper.

Pour un savant ou un philosophe qui, comme lui, sort des sentiers battus et balisés de la tradition, rien ne saurait être plus important que de ne pas s'égarer dans les terres inconnues à découvrir. On trouve chez Descartes une magnifique définition de la méthode : « Par méthode, j'entends des règles certaines et faciles, grâce auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est faux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles, mais en accroissant progressivement leur science, à la connaissance vraie de tout ce qu'ils peuvent atteindre.

» « Règles pour la direction de l'esprit » (IV). La méthode garantit donc : La certitude (l'élimination de l'erreur) ; La facilité et l'économie d'efforts ; La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ; La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peut humainement savoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets de connaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie.

La première partie du « Discours » en fournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle.

Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation.

Bon élève dans un excellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Il cherchait, et l'éducation lui promettait « la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie », mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvert de plus en plus mon ignorance ». L'échec de la tradition pousse donc Descartes à trouver par lui-même et une connaissance vraie, et la méthode qui y conduit.

Ce faisant, Descartes réduit à néant les autorités traditionnelles, ce système de pensée qu'on nomme la. »

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