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Définit-on bien l'homme en disant qu'il est un être qui s'invente des Dieux ?

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« Il existe dans toutes les civilisations, des traces de croyance en des dieux, croyance que l'on appelle pour les premières civilisations mythologie et pour des nations ultérieures religion.

Le terme religion vient du latin religare qui signifie "relier".

Il désigne donc la mise en relation entre les hommes et un être transcendant, séparé du reste du monde et tout-puissant.

Il existe deux versants du phénomène religieux : un aspect subjectif qui est le sentiment religieux et un aspect objectif à savoir les cérémonies, rites,...

On trouve une multitude de croyances très diverses. Il s'agit ici s'il est dans la nature de l'homme de croire en des êtres supérieurs, des dieux et non pas de distinguer si les dieux existent réellement ou non.

L'homme de par sa raison est amené à s'interroger sur la nature mais ne trouvant pas toutes ses réponses semblent croire en un principe supérieur qui régirait le monde.

Cependant, peut-on pour autant dire que tout homme s'invente des dieux ? N'existe-t-il pas des individus athées ? Mais les dieux sont-ils forcément des êtres ? Ne croit-on pas en autre chose : en ses idoles, en la science, en l'informatique ? Les hommes, pour fuir leur finitude, s'inventent des dieux L'homme, au contraire de l'animal, possède une raison, ce qui lui permet de s'interroger et d'essayer de comprendre le monde.

Or, cette faculté n'est pas pour l'instant illimitée, l'être humain ne peut tout connaître mais s'il évolue.

Le monde lui reste par beaucoup d'aspects mystérieux et c'est parce qu'il n'arrive pas à tout comprendre, qu'il a besoin de croire en un être supérieur qui donnerait sens au monde et qui pourrait protéger des malheurs. Déjà dans l'antiquité, Épicure et Lucrèce voyaient dans la peur de l'homme devant la nature, l'origine de l'idée de Dieu.

Les religions de l'époque divinisaient les éléments naturels pour tenter de les maîtriser grâce à des rites, des offrandes et des sacrifices.

Elles attribuaient chaque phénomène naturel à l'intervention d'un dieu. Vico(auteur de La science nouvelle) voit dans la création d'un dieu la réaction face à un événement naturel qui a effrayé les premiers hommes, la foudre.

Dès lors, ils ont inventé un dieu et y ont cru. Pour Hobbes, comme pour Hume, la croyance religieuse découle d'un sentiment d'impuissance devant la fragilité de la destinée humaine. " l'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne du bienveillant de la Providence divine." Freud De même, Nietzsche voit Dieu comme une création de l'homme face à la souffrance et à la mort et Marx le suivra dans cette voie, en voyant dans la religion " le soupir de la créature accablée", un "opium du peuple". Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion est le point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach, en affirmant que l'homme est raison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret.

L'homme n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du monde », il doit être conçu dans son existence réelle, dans « le monde de l'homme », « l'Etat », « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé. Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » («Thèse VI sur Feuerbach »). C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que l'esprit religieux « est lui-même un produit social ».

Jugeant que l'Allemagne de son époque est incapable de s'engager dans une voie révolutionnaire, et qu'elle compense cette impuissance politique sur le mode fantasmatique de l'idéologie et, en particulier, celle de la philosophie spéculative hégélienne, Marx décide de critiquer la philosophie hégélienne du droit et de l'Etat.

Il écrit un article dans les « Annales franco-allemandes » sous le titre « Critique de la philosophie du droit de Hegel » (traduit en français aux Editions sociales). Les premières pages traitent de la religion.

On y trouve la fameuse expression: «Elle est l'opium du peuple », expression à laquelle on a fait dire n'importe quoi et qu'il convient de restituer dans son contexte. « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

» Ce n'est pas pour pouvoir se représenter sa propre essence que l'homme la projette, à l'extérieur de lui-même, dans le divin.

Cette interprétation feuerbachienne de l'aliénation reste marquée par l'idéalisme hégélien.

C'est le monde concret de l'homme réel qui produit l'aliénation religieuse.

La religion est « la conscience inversée du monde », parce que « le monde de l'homme », « la société », « l'Etat » sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ». Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

C'est pourquoi elle est tout à la fois expression de cette détresse et protestation contre cette détresse.

D'où la formule : « Elle est l'opium du peuple.

» C'est parce que l'homme est aliéné économiquement, exploité socialement, qu'il réalise de manière fantastique son essence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi « lutter contre la religion », C'est « indirectement lutter contre ce. »

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