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David HUME

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De même que nous recevons l'idée d'espace de la disposition des objets visibles et tangibles... dans une succession perceptible d'objets changeants. David HUME

« De même que nous recevons l'idée d'espace de la disposition des objets visibles et tangibles...

dans une succession perceptible d'objets changeants. Introduction Hume s'interroge sur la nature du temps. 1.

Le temps ne peut se présenter isolément ; l'esprit ne peut jamais le percevoir en tant que tel. 2.

Des exemples (l'homme endormi, le charbon ardent qu'on fait tourner) le montrent. 3.

C'est que le temps ne se découvre que dans une succession perceptible d'objets changeants. Développement Dune manière qui est tout à fait habituelle dans la réflexion philosophique classique, Hume montre l'analogie de l'espace et du temps (« de même que »). Analogie tout au moins quant à l'idée qu'on peut s'en faire. Donc, d'emblée, Hume ne pose pas la question de la réalité de l'espace et du temps en dehors de la conscience.

Par contre, de l'espace et du temps, nous admettons avoir une idée.

Ne pas poser cette question d'une réalité en dehors de la conscience, c'est implicitement affirmer que cette question ne se pose pas, ou pour le moins que nous n'avons pas les moyens de la poser.

Toute sa place, au contraire, est donnée à la matérialité des objets et surtout à la sensibilité que nous pouvons en avoir.

C'est cette sensibilité qui rend possible le fait que nous nous formions des idées. Autrement dit, il y a la réalité extérieure des objets, nous en éprouvons notre sensibilité, nous formons des idées. Aussi bien l'idée de temps ne renvoie pas au temps (ou à l'espace) comme objet extérieur.

Si les objets extérieurs se présentent à nous, il ne peut en être de même du temps, qui n'a en rien l'extériorité d'un objet.

Ce n'est pas le temps qui existe en tant que tel (extérieur à nous).

Ce qui existe c'est (en nous) l'idée de temps. 2.

David Hume illustre cette affirmation par des exemples.

D'abord celui de l'homme endormi (ou de l'homme préoccupé) qui n'a pas conscience du temps, non pas dans le sens où il n'a pas conscience d'un temps qui serait extérieur, mais bien plutôt où il n'y a pas de place dans sa conscience à la conscience du temps. Ensuite est indiqué le rapport entre la vitesse de succession des perceptions et le sentiment de la durée qui en résulte. On remarquera que Hume introduit, sans la développer, la distinction entre le temps et la durée.

Du temps, en tant que tel, on ne peut en parler, puisqu'il n'a pas d'existence en tant que tel.

A parler justement, on ne devrait employer que le terme de durée (conçue comme temps vécu). Mais Hume est amené à faire pressentir une contradiction entre la réalité et l'apparence.

Il dit que l'image d'un cercle de feu se présente au sens, et qu'« il ne semblera y avoir aucun intervalle de temps entre ses révolutions ».

Il s'agit d'un semblant, car celui qui fait tourner ce charbon ardent - comme si un instant il était créateur du monde - sait bien qu'il y a réellement un intervalle de temps entre les révolutions. Cet écart entre l'apparence et la réalité renvoie à l'homme qui, enfermé dans son monde par ce qu'est cette sensibilité, ne peut accéder à la réalité.

Et de cette réalité, à l'opposé de l'exemple, il ne peut y avoir d'observateur.

On ne peut se mettre à la place du créateur de cette réalité (à supposer qu'il y en ait une...).

Cette réalité, on ne peut certes la supposer (par habitude) mais strictement nous n'en pouvons rien dire ! « Même si dans les objets, il y a réellement succession », dit Hume.

Mais, justement, ce « même si » ne fait que renvoyer à une simple supposition, tout juste une hypothèse. L'homme est uniquement dans un monde de phénomènes, si l'on entend par phénomène, au sens fort, ce qui selon l'étymologie grecque signifie ce qui apparaît, ce qui - pour reprendre l'expression du texte - se présente.

Ce qui se présente comme tel, ce n'est pas la réalité en tant que telle, c'est ce qui nous est donné par et dans la sensation. Aussi, contrairement aux choses (qui, elles, se présentent), le temps, lui, ne se présente pas, il n'a aucune matérialité. Nous imaginons sa présence, par la présence même des objets du monde.

Mais, pense Hume, cela c'est entièrement de l'ordre de l'imaginaire : le temps apparaissant réalité absolue, aucune « durabilité » ; nous apparaissant toujours changeant, il se découvre « toujours dans une succession perceptible d'objets changeants ». Intérêt du texte. »

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