David HUME
Extrait du document
«
HUME: VALEUR CONSOLATRICE DE LA RELIGION
Il faut, selon Hume, renoncer à l'idée qu'on puisse fonder la religion sur des
arguments rationnels, il faut reconnaître avec le scepticisme qu'il est impossible
de prouver l'existence de Dieu.
N y a-t-il pas, pourtant, une vérité du fait
religieux ? Sa valeur ne dépend-elle pas finalement du sentiment plus que de la
raison ?
« Mon opinion est que tout homme sent, en quelque façon, la vérité de la
religion dans son propre coeur ; et que par le sentiment intime de sa
faiblesse et de sa misère plutôt que par aucun raisonnement, il est
conduit à recourir à la perfection de cet être, dont il dépend, ainsi que
toute la nature.
Les plus brillantes scènes de la vie sont obscurcies par
les nuages de tant d'inquiétudes et d'ennuis, que l'avenir est toujours
l'objet de nos craintes et de nos espérances.
Nous regardons devant nous
et nous tâchons, à force de prières, d'hommages et de sacrifices,
d'apaiser ces puissances inconnues que nous savons, par expérience,
être si fort en état de nous affliger et de nous accabler.
Pauvres créatures
que nous sommes ! Quelle ressource aurions-nous au milieu des maux
innombrables de la vie, si la religion ne nous fournissait quelques moyens
expiatoires et ne calmait ces terreurs qui nous troublent et nous tourmentent sans cesse ? »
ordre des idées
1) Thèse de Hume sur l'origine de l'idée que la religion est vraie, que tout dépend d'un être parfait (Dieu).
Cette idée
- ne vient pas d'un raisonnement, d'une réflexion théorique ;
- naît du sentiment qu'a chaque être de sa faiblesse.
2) Exemple d'un tel sentiment de faiblesse : notre incapacité à connaître et maîtriser l'avenir, source de peurs et
d'espérances.
3) Conséquences pratiques de cette faiblesse : elle pousse à s'adresser à une force mystérieuse, qui fait de ce qui
arrive quelque chose d'heureux ou de malheureux, pour obtenir sa protection.
4) Valeur de la religion en ce sens : elle peut nous apporter consolation et apaisement, nous aider à supporter les
inévitables souffrances de l'existence.
La mise en question de la religion
Les études de Hume sur la religion sont une des sources de nos sciences humaines.
Pour Hume,
une croyance ne doit pas avoir plus d'intensité que ne l'autorise la similitude observée des impressions.
Ainsi, tout
discours religieux est-il indéterminé.
Mais c'est aussi le cas de l'athéisme qui est un discours religieux d'un certain type.
Le sceptique les renvoie dos à dos.
Par exemple, on ne peut pas inférer l'existence d'un dieu créateur à partir de
l'existence de la création, car ce raisonnement n'est qu'une analogie incertaine à partir de ce que nous savons de nos
propres oeuvres.
Attribuer au monde un sens, une raison, et encore plus un sens moral, c'est ni plus ni moins que faire de
l'anthropomorphisme (projeter des caractéristiques humaines sur le monde non-humain).
Les religions ont certainement
une base dans nos impressions, mais aucune doctrine en particulier n'y correspond mieux qu'une autre.
Ce
raisonnement s'applique à la religion naturelle des savants.
En fait, il s'agit d'expliquer l'origine du sentiment religieux
dans l'expérience de l'homme, et non d'y rechercher un fondement divin toujours gratuit.
Texte :
Mon opinion est que tout homme sent, en quelque façon, la vérité de la religion dans son propre cœur ; et que par le
sentiment intime de sa faiblesse et de sa misère plutôt que par aucun raisonnement, il est conduit a recourir a la
perfection de cet être, dont il dépend, ainsi que toute la nature.
Les plus brillantes scènes de la vie sont obscurcies
par les nuages de tant d'inquiétudes et d'ennuis, que l'avenir est toujours l'objet de nos craintes et de nos espérances.
Nous regardons devant nous et nous tachons, à force de prières, d'hommages et de sacrifices, d'apaiser ces
puissances inconnues que nous savons, par expérience, être si fort en état de nous affliger et de nous accabler.
Pauvres créatures que nous sommes ! Quelle ressource aurions-nous au milieu des maux innombrables de la vie, si la
religion ne nous fournissait quelques moyens expiatoires et ne calmait ces terreurs qui nous troublent et nous.
»
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