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David HUME

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Au moment où je suis las du divertissement et de la compagnie et que je me laisse aller à rêver dans ma chambre ou au cours d'une promenade solitaire au bord de l'eau, je sens mon esprit tout ramassé sur lui-même et je suis naturellement incliné à porter mes vues sur tous ces sujets sur lesquels j'ai rencontré tant de discussions au cours de mes lectures et de mes conversations. Je ne peux m'empêcher d'être curieux de connaître les principes du bien moral et du mal, la nature et le principe du gouvernement et la cause de ces diverses passions qui m'animent et me gouvernent J'éprouve une gêne à penser que j'approuve un objet et que j'en désapprouve un autre; que j'appelle une chose belle et une autre laide; que je décide au sujet de la vérité et de l'erreur, de la raison et de la sottise, sans savoir sur quels principes je procède. Je m'intéresse à la condition du monde savant enseveli sous une ignorance déplorable sur tous ces points. Je sens naître en moi l'ambition de contribuer à l'instruction de l'humanité et d'acquérir un nom par mes inventions et mes découvertes. Ces sentiments surgissent naturellement dans ma disposition présente; et si je tentais de les bannir en m'attachant à quelque autre occupation ou à quelque divertissement je sens que j'y perdrais en plaisir; telle est l'origine de ma philosophie. David HUME

« "Au moment où je suis las du divertissement et de la compagnie et que je me laisse aller à rêver dans ma chambre ou au cours d'une promenade solitaire au bord de l'eau, je sens mon esprit tout ramassé sur lui-même et je suis naturellement incliné à porter mes vues sur tous ces sujets sur lesquels j'ai rencontré tant de discussions au cours de mes lectures et de mes conversations.

Je ne peux m'empêcher d'être curieux de connaître les principes du bien moral et du mal, la nature et le principe du gouvernement et la cause de ces diverses passions qui m'animent et me gouvernent J'éprouve une gêne à penser que j'approuve un objet et que j'en désapprouve un autre; que j'appelle une chose belle et une autre laide; que je décide au sujet de la vérité et de l'erreur, de la raison et de la sottise, sans savoir sur quels principes je procède.

Je m'intéresse à la condition du monde savant enseveli sous une ignorance déplorable sur tous ces points.

Je sens naître en moi l'ambition de contribuer à l'instruction de l'humanité et d'acquérir un nom par mes inventions et mes découvertes.

Ces sentiments surgissent naturellement dans ma disposition présente; et si je tentais de les bannir en m'attachant à quelque autre occupation ou à quelque divertissement je sens que j'y perdrais en plaisir; telle est l'origine de ma philosophie." HUME Hume propose une conception extrêmement originale et provocatrice de la philosophie, ou plus exactement de « sa philosophie ». Ce point est très révélateur : Hume ne parle pas de la philosophie en général, mais de la manière dont Hume, en tant qu'individu singulier doué d'un caractère particulier, pratique la philosophie. La philosophie est une activité singulière qui varie d'un individu à l'autre.

Qui plus est, la philosophie est liée aux inclinations naturelles propres à chaque individu, et non pas à une raison universelle.

La philosophie est une occupation qui s'enracine dans des goûts individuels, et en particulier dans une espèce de curiosité.

Enfin, la philosophie est liée au plaisir.

Ce qui ne veut pas dire que la philosophie n'est pas une affaire rationnelle, où doit prévaloir l'argumentation.

Au contraire, Hume montre bien dans ce texte que la philosophie consiste à examiner de manière rationnelle les principes et la nature des choses. Dans la discussion, vous devez mettre en valeur l'extrême originalité de ce texte : Hume libère la philosophie de toutes les prétentions extravagantes qui l'ont pendant longtemps caractérisée. Eléments d’introduction Hume prend comme modèle la science expérimentale newtonienne, qui s’inspire au départ de Bacon.

Comment la méthode expérimentale peut-elle avoir une autorité (qui repose sur la philosophie naturelle) alors même que la scientificité n’est pas encore fondée ? Comment l’expérience peut-elle être un fondement ? Hume pense que la connaissance de la nature a pu donner des résultats tangibles sans pour autant être bien fondée.

Expérience et observation sont la base même de la méthode expérimentale.

C'est la philosophie morale qui doit servir de fondement.

Pour Hume, l’expérience est un fondement car on ne peut pas aller au-delà : il faut s’en tenir aux faits observables, aux régularités mesurables, c'est-à-dire à la précision de l’expérience et de l’observation.

Comment l’expérience peut-elle être un fondement ? Objet du texte Il s’agit ici pour Hume de montrer que son scepticisme n’est pas une attaque contre la possibilité de la science, mais au contraire une tentative de refondation de la science autrement que sur les principes infondés de la raison humaine.

Il s’agit alors pour lui de montrer que la nature est le fondement de la science Problématique Remettre en cause la validité des principes de la raison sur lesquels on fait reposer tout l’édifice de la connaissance, est-ce pour autant renoncer à toute science ? La force de nos convictions n’est-elle pas l’indice du fait que la nature est au fondement du désir et de plaisir de connaître de sorte que l’expérience soit l’unique et le véritable fondement de toute science valide ? Articulations du texte Nous pouvons distinguer trois principaux mouvements qui déterminent la progression argumentative du texte de. »

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