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cours sur l'art

Publié le 06/04/2022

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Quelle est la finalité de l’Art ? Nous traiterons les problématiques suivantes : les points communs et les différences avec la technique. -Suffit-il de maîtriser une technique pour faire l’art ? Une œuvre est-elle un objet technique comme les autres ? Le processus de création en art est-il semblable à la production technique ? L’artiste est-il un technicien comme les autres ? -A quoi sert l’art ? Quels sont les buts de l’art ? -Qu’est-ce que le beau ? L’art a-t-il toujours pour finalité le beau ? -Le rapport de l’art au réel et à la véroté : l’art n’est-il qu’illusion ? L’art nous éloigne-t-il de la réalité ? -Quand est-ce que nous pouvons parler véritablement d’œuvre d’art ? Quelles sont les caractéristiques qui font l’œuvre d’art ? 1. Art et technique Nous allons traiter dans ce passage les points communs et les différences entre l’art et la technique. En un certain sens, l’art suppose la technique, il est semblable à la technique. a. Le terme « art » vient du latin « ars » qui signifie « savoir-faire ». L’art est un savoir-faire au même titre que la technique : c’est son sens étymologique. L’art, c’est articuler des éléments divers pour en faire une unité de laquelle se dégage une certaine harmonie. L’art est donc un savoir-faire. Ce savoir-faire s'applique à des matériaux concrets, matériels. Il faut, en ce sens, distinguer l'art du savoir théorique1 . Le savoir artistique est appliqué à une matière : l'art de coudre a pour matière le tissu, l'art musical le son et le rythme, l'architecture les matériaux de construction, etc. Ce savoir-faire repose sur la maîtrise de techniques et parfois sur des savoirs théoriques. Par exemple, l'architecture nécessite une maîtrise de la géométrie. L'art est un donc un savoir-faire dont la mise en œuvre permet d'obtenir un résultat déterminé, grâce à l'application de règles et de procédés (par exemple : les règles musicales pour créer l'harmonie), et par l'utilisation d'instruments déterminés (les instruments de musique). Ici, définition proche de la technique. b. L’acception grecque du terme technè Pendant l’Antiquité, l’art (au sens de beaux-arts) est confondu avec les techniques, avec l’artisanat, etc. Il n’y avait pas de distinction entre l’art, l’artisanat, etc. Il faut attendre le 18 ème siècle pour voir apparaître une discipline vraiment centrée sur la réflexion « esthétique » et une appellation spécifique qui est celle de « beaux-arts ». Dans la langue grecque, le terme technè rassemble l’ensemble des savoir-faire, des techniques et des arts : les arts de production, les beaux-arts et les arts intellectuels comme l’art politique ou l’art rhétorique. Toutes ces activités ont des points communs : savoirfaire, produire un objet ou un résultat déterminé. 1 Ainsi Alain distingue-t-il l’agronome (scientifique) du paysan : « Quel est le propre de la pensée technicienne ? C’est qu’elle essaie a vec les mains au lieu de chercher par la réflexion. » C’est pourquoi Aristote deux types d’activités : la poésis et la praxis. Les arts appartiennent à la poièsis (activité productrice): leur finalité est de produire une œuvre distincte de l'activité elle-même. La finalité de l’acte du cordonnier n’est pas dans l’acte lui-même (de fabriquer des chaussures) mais dans le résultat fini et ce résultat fini est un objet distinct de l’activité elle-même. Autrement dit, je ne fais pas l’activité pour ellemême mais pour l’objet final. L’activité n’est donc qu’un moyen en vue d’une autre fin. Selon Aristote, « tandis que la production (poièsis) a une fin autre qu'elle-même, il n'en serait être ainsi pour l'action (praxis) qui est à elle-même sa propre fin. » La praxis (l'action) : l'action est à elle-même sa propre fin, et « ne produit aucune œuvre distincte de l'objet ». C'est faire une activité pour elle-même et non pour le résultat qu'elle amène. Aristote désigne par praxis les activités morales, éthiques, politiques, contemplatives, c’est-à-direz toutes les activités qui sont en elles-mêmes un bien. C’est mieux d’être que d’avoir : la praxis est ce qui permet d’être bon la poésis est ce qui permet d’avoir. La poièsis (production) a pour fin la constitution d'une œuvre ou d'un objet distinct de l'activité elle-même. c. Sens général du terme « technique » « Au sens le plus général du terme, c’est un ensemble de moyens, convenablement ordonnés, qui permettent d’atteindre une fin désirable. » Gilles Simondon. En ce sens, la technique désigne la mise en œuvre d’une méthode pour parvenir à un objectif que nous nous sommes fixés, en étant assuré dans la mesure du possible du succès. Récapitulatif des points communs entre art et technique : L'Art est comparable à la technique dans la mesure où : – 1) Il produit un objet ; 2) il utilise un savoir-faire en obéissant à des règles de construction (exemple : architecture); 3) il utilise des outils et des instruments. En ce sens, il n'y a pas lieu de distinguer entre arts et techniques, entre techniciens, artisans et artistes. C'est pourquoi dans l'Antiquité, toutes ces activités étaient nommées par le même terme : technè. – L'Art se distingue de la science parce que sa finalité n'est pas la connaissance, mais la réalisation matérielle d'une idée intellectuelle. – L'Art est de l'ordre de la perception. Sa finalité est d'être perçu. Il s'adresse fondamentalement à nos sens (par exemple la vue, en peinture, au cinéma ; à l'ouïe pour la musique ; au goût pour l'art culinaire) et à notre sensibilité (l'Art véhicule des émotions et des sentiments). C'est pour cette raison que le domaine de l'Art est l'esthétique (qui vient du grec aisthèsis qui signifie « sensation » et « perception »). L’esthétique est désigné aussi comme « le jugement de goût » (appréciation par les sens). Bien évidemment, l’art s’adresse aussi à l’intellect, à la réflexion, etc. Nous verrons que cet aspect va nous permettre de distinguer art et technique : l’art se concentre sur la forme, tandis que la technique donne une importance tout à fait secondaire à la forme car son objectif est la fonctionnalité technique de l’objet. 2. L’œuvre d’art ne peut se confondre avec l’objet technique Les différences entre l’art et la technique, entre une œuvre d’art et un objet technique. a. L’œuvre d’art n’est pas un objet technique Isoler les caractéristiques de l’œuvre d’art. Les caractéristiques liées à ce qu’on conçoit comme de l’art évoluent dans l’histoire. Ici, nous allons établir les caractéristiques classiques. Dans l’esthétique classique, l’art a pour fin le beau, tandis que la technique a pour fin l’utile. Œuvre d’art Objet technique Beau Utile Désintérêt Intérêt contemplation2 Consommation Fin en soi Instrumentalité Expression de la liberté Contrainte/Travail Explications du tableau : La caractéristique essentielle de l’œuvre d ‘art, dans la conception classique, est le beau. Autrement dit, le sens d’une œuvre d ‘art, c’est d’être appréciée comme une œuvre belle. L’art est une représentation du beau. A l’inverse, la finalité de l’objet technique c’est son utilité, c’est sa fonctionnalité, alors que l’œuvre d’art ne sert à rien d’un point de vue utilitaire. L’œuvre d’art ne nous permet pas de faire qqch. Par conséquent, sa seule valeur réside dans le fait qu’elle mène l’homme à une contemplation. Une œuvre d’art est faite pour être regardée, perçue, et non pas pour être utilisée ou consommée. La contemplation est le fait d’éprouver, grâce au spectacle de l’œuvre d’art, une émotion esthétique (sensibilité) et une révélation spirituelle, qui est la révélation du beau. Dans cette contemplation il y a une prise de conscience de l’homme lui-même. Comme l’œuvre d ‘art est extraite du processus d’usage et de consommation, elle est par là même une fin en soi et non un moyen : sa valeur réside uniquement dans sa forme, dans sa nature et non pas dans sa fonctionnalité. L’autre aspect, c’est que l’art peut être une activité faite pour elle-même, de manière désintéressée et gratuite ; pour le spectateur, l’art lui permet d’accéder à une contemplation désintéressée. D’après Kant, seul le prix est capable de faire de l'art point C'est pourquoi il considère que à proprement parler, il n'existe pas d'air dans la nature. Les êtres vivants ne font pas selon lui de l'art parce que l'art suppose l’usage d’une conscience de soi et de nos actes de telle sorte que la création artistique relève de la liberté et de la raison. En effet, il est nécessaire non seulement d’avoir conscience du beau et soumettre son action à un plan esthétique rationnel. En bref, l’art suppose la pensée esthétique rationnelle. En bref, l’art suppose la pensée, la liberté et la rationalité. Or Kant soutient que les animaux ne font pas les choses de manière réfléchit et consciente, mais de manière instinctive. (l.13- 14) La cause productrice désigne la personne qui fabrique l’objet. Celui qui fabrique pour qu’il y ai vraiment art il doit avant de réaliser son objet ou son 2 Hannah Arendt, La crise de la culture : « Les œuvres d’art sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société. Non seulement, elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d’usage : mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. » œuvre, il doit penser, réfléchir sur la fonction, la finalité qu’il va donner à son objet. S’il n’y a pas de réflexion préalable selon Kant, il n’y a pas d’art donc si les abeilles ne réfléchissent pas les gâteaux de cires ne sont pas de l’art. Puis, la forme matérielle de l’objet fabriqué est imaginée par enfance par l’artiste, c’est parce qu’il y a l’intervention de la liberté, de la pensée, de la raison qu’on parle d’œuvre sinon ce n’est qu’un effet de l’instinct, de la nature. Cette idée n'empêche pas le fait de dire qu'il y a dans la nature du beau donc cette idée n'empêche pas le fait de dire qu'il y a du beau dans la nature. C’est un être pensant qui ressent et qui juge le beau. Il y a dans la nature, des formes qui sont belles en soi, il y a de l’harmonie (il y a même presque des proportions, un beau est un corps avec des proportions, un bel animal c’est un animal avec des proportions justes). Cependant, dans certaines situations, un objet technique peut acquérir une dimension esthétique et s’élever au statut d’œuvre d’art. Cette idée montre que c’est la manière dont on regarde les choses qui fait qu’il y a de l’art ou non. Des choses banales si elles ont installé dans un contexte particulier peuvent être regardé comme de l’art. Un urinoir « Fonntain » de Marcel Duchamp. L’art ce n’est pas la représentation du beau ça peut être une réflexion. Un objet technique mis en scène peut acquérir un statut d’œuvre d’art. La suite de Fibonacci est le nombre d’or considéré comme la section la plus harmonieuse. Cependant, l’art contemporain tente de nouer les deux approches par l’acte d’« insertion » de l’objet technique dans une dimension esthétique : « Il existe en certains cas une beauté propre des objets techniques. Cette beauté apparaît quand ces objets sont insérés dans un monde, soit géographique, soit humain : l’impression esthétique est alors relative à l’insertion ; elle est comme un geste. » [Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, 1989] L’objet technique « est beau lorsqu’il rencontre un lieu singulier et remarquable du monde ». Franchissant le Tarn, le viaduc de Millau, ouvert en décembre 2004, « a rencontré un fond qui lui convient ». b. Le processus de création dans l’art n’est pas le même que celui de la technique (Alain) Nous allons poursuivre l’élaboration de l’opposition entre l’art et la technique, non plus de l’objet fabriqué mais du point de vue du sujet qui fabrique. L’artiste n’est qu’un technicien ou est-il encore autre chose. La création artistique est la même chose que la production technique d’un objet. Est-ce qu’il y a quelque chose dans la créativité artistique qui échappe à la technique et au travail et qui relèverai d’une sorte de talent. Dans un premier temps la thèse de Alain est que la création artistique n’est pas la même que la production technique. Deuxièmement la question du génie dans l’art avec cette idée que finalement il y a dans l’art quelque chose d’inexplicable qui échappe à toute recette et qu’on ne peut pas enseigner. Cette opposition va être développée en 3 points : a)L’art est-il un jeu ou un travail ? b)La création artistique suppose-t-elle autre chose que la maîtrise technique ? Les différences entre processus de création te processus de production. c)La question du génie en art. a)Pour expliquer ce qu’est l’activité de l’artiste, Alain oppose la fantaisie au travail et considère que l’art ne relève pas de la fantaisie. En effet, l’opinion commune juge que l’art est plutôt de l’ordre du jeu, de la fantaisie, qu’on laisserait notre imagination libre sans lui donner aucune rigueur ni discipline. Or, ce que montre Alain, c’est que l’art repose sur le travail. Ici, le terme travail désigne le fait de se donner une discipline, de se soumettre à une rigueur et à des règles qui nous permettent d’organiser notre activité. L’art nécessite le travail : par exemple, il faut savoir maîtriser la matière qu’on transforme. Cela demande une formation, un travail. On ne peut pas s’improviser artiste. Ici, le travail est considéré comme une activité noble qui favorise notre liberté. C’est en travaillant que j’acquiers la liberté de faire ce que je veux. Alain s’oppose encore à une vision assez répandue sur le travail d’après laquelle le travail serait synonyme de contrainte, d’absence de liberté voire d’esclavage à des règles que l’on n’a pas choisies. Il faut savoir que cette thèse d’Alain n’est pas partagée par tous les philosophes. Certains d’entre eux vont davantage mettre l’accent sur cette étrangeté qu’on associe à la création artistique qu’on appelle l’inspiration. On met alors l’accent sur l’état inexplicable qui met l’artiste en position de création. C’est sur cette idée que Platon insiste dans son dialogue Ion. Les poètes ne savent pas ce qu’ils font, ils ne maîtrisent pas véritablement ce qui les rend créatifs. Cet état d’inspiration peut revêtir dans l’histoire différents explications : explication religieuse (l’enthousiasme divin, la Muse) ; la nature comme modèle d’inspiration ; un talent inné ; le délire créatif par l’ivresse, etc. b) L’idée préexiste dans la technique, alors qu’elle apparaît progressivement dans l’art (texte d’Alain) : « Toutes les fois que l’idée précède et règle l’exécution, c’est industrie [technique]. Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu’il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu’il emploiera à l’œuvre qu’il commence ; l’idée lui vient à mesure qu’il fait. […] Ainsi la règle du beau n’apparaît que dans l’œuvre, et y reste prise, en sorte qu’elle ne peut servir jamais, d’aucune manière, à faire une autre œuvre. » La question du génie On est plus dans une différence liée à l’objet mais une différence au sujet. Dans l’art, comme l’idée n’est jamais préconçue, il y a toujours une originalité qui apparaît au fur et à mesure : l’œuvre d’art est unique pour cette raison. On ne faut jamais une œuvre à un jombre d’exemplaires massifs. En revanche dans la technique et l’industrie on produit les objets suivant un concept préalable qu’on va imiter et on va produire ces objets à l’identique suivant un nombre d’exemplaires importants. Différence entre la création qui fait une œuvre unique et une production qui fait des objets à l’identique. c)Réflexions sur le terme génie : surdoué, un talent, inné, inexplicable, fait des choses que personne d’autre n’est capable de faire. Kant « Analytique du sublime » : Kant définit le géni comme un talent. Le talent est une aptitude à réaliser certaines choses mieux que les autres et qui ne s’apprend pas. Le génie vient en de la nature, il est naturel (il n’est donc pas acquis). Il n’est pas de l’ordre de l’application de règles. Désigne la capacité d’inventer quelque chose de toujours nouveau, d’où l’originalité comme caractéristique du génie et de l’œuvre d’art. C’est une originalité qui devient un modèle pour les autres : le génie c’est celui qui crée un courant artistique. En ce sens, le génie est celui qui est capable d’inventer et de donner de nouvelles règles à l’art. c. Originalité, style et unicité de l’œuvre d’art L’œuvre d’art relève d’une grande spécificité qui est liée à son caractère unique dans son contenu même et dans le processus de création mené par l’artiste. L’œuvre d’art manifeste alors des notions qui sont étrangères à l’objet technique : l’originalité, l’unité et le style de l’artiste. Le style : « Le style, c’est l’homme même » dit Buffon dans son Discours sur le style. Le style désigne ici la spécificité caractéristique du sujet qui se révèle tout entier dans sa manière de s’exprimer, dans le tour donné à sa pensée. Le style peut aussi désigner un courant artistique qui procède d’une certaine manière comme en musique. Le style s’applique alors à un mode de représentation qui se conforme aux conditions imposées par son matériau, aussi bien qu’aux exigences du genre artistique dans lequel l’artiste inscrit son œuvre. L’originalité et unicité : Dépasse la conformité du style au second sens du terme. Est la capacité à se détacher des règles, d’un style arbitraire pour produire dans l’œuvre le caractère unique de la subjectivité tout en exprimant l’universalité de l’idée. Le caractère unique de l’œuvre d’art qui ne peut être imitée, c’est dans l’idée, l’imagination que l’originalité se dévoilent (et non dans l’imitation). L’œuvre d’art est unique, tandis que les productions techniques et surtout industrielles sont de l’ordre de la répétition à l’identique. C’est aussi dans le processus, comme le dit Alain, que l’originalité de l’artiste se révèle, dans la création progressive et continue de l’idée dans sa forme sensible.


« B.

Quelle est la finalité de l’Art ? Nous traiterons les problématiques suivantes : les points communs et les différences avec la technique. -Suffit-il de maîtriser une technique pour faire l’art ? Une œuvre est-elle un objet technique comme les autres ? Le processus de création en art est-il semblable à la production technique ? L’artiste est-il un technicien comme les autres ? -A quoi sert l’art ? Quels sont les buts de l’art ? -Qu’est-ce que le beau ? L’art a-t-il toujours pour finalité le beau ? -Le rapport de l’art au réel et à la véroté : l’art n’est-il qu’illusion ? L’art nous éloigne-t-il de la réalité ? -Quand est-ce que nous pouvons parler véritablement d’œuvre d’art ? Quelles sont les caractéristiques qui font l’œuvre d’art ? 1.

Art et technique Nous allons traiter dans ce passage les points communs et les différences entre l’art et la technique.

En un certain sens, l’art suppose la technique, il est semblable à la technique. a.

Le terme « art » vient du latin « ars » qui signifie « savoir-faire ». L’art est un savoir-faire au même titre que la technique : c’est son sens étymologique.

L’art, c’est articuler des éléments divers pour en faire une unité de laquelle se dégage une certaine harmonie. L’art est donc un savoir-faire.

Ce savoir-faire s'applique à des matériaux concrets, matériels.

Il faut, en ce sens, distinguer l'art du savoir théorique1.

Le savoir artistique est appliqué à une matière : l'art de coudre a pour matière le tissu, l'art musical le son et le rythme, l'architecture les matériaux de construction, etc.

Ce savoir-faire repose sur la maîtrise de techniques et parfois sur des savoirs théoriques.

Par exemple, l'architecture nécessite une maîtrise de la géométrie.

L'art est un donc un savoir-faire dont la mise en œuvre permet d'obtenir un résultat déterminé, grâce à l'application de règles et de procédés (par exemple : les règles musicales pour créer l'harmonie), et par l'utilisation d'instruments déterminés (les instruments de musique).

Ici, définition proche de la technique. b.

L’acception grecque du terme technè Pendant l’Antiquité, l’art (au sens de beaux-arts) est confondu avec les techniques, avec l’artisanat, etc.

Il n’y avait pas de distinction entre l’art, l’artisanat, etc.

Il faut attendre le 18 ème siècle pour voir apparaître une discipline vraiment centrée sur la réflexion « esthétique » et une appellation spécifique qui est celle de « beaux-arts ». Dans la langue grecque, le terme technè rassemble l’ensemble des savoir-faire, des techniques et des arts : les arts de production, les beaux-arts et les arts intellectuels comme l’art politique ou l’art rhétorique.

Toutes ces activités ont des points communs : savoirfaire, produire un objet ou un résultat déterminé. 1 Ainsi Alain distingue-t-il l’agronome (scientifique) du paysan : « Quel est le propre de la pensée technicienne ? C’est qu’elle essaie a vec les mains au lieu de chercher par la réflexion.

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