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Conscience et liberté ?

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« Définition des termes du sujet: LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». Des expressions courantes conduisent à mettre en évidence un rapport entre conscience et liberté.

Par exemple, « prendre conscience » d'un geste machinal, c'est prendre du « recul » et se le « représenter ».

« Avoir conscience » du geste ouvre sur la possibilité de « réfléchir » en vue de l'arrêter, le poursuivre, le modifier; l'améliorer; etc. Ainsi, au lien de réagir par réflexe, comme l'animal, l'homme peut agir après mûre réflexion.

Le choix que la conscience éclaire est bien la marque d'une liberté. Toutefois, des conditions déterminantes interviennent dans la façon dont nous prenons conscience du monde, des autres et de nous-même.

Ces conditions, qui nous « marquent », sont la culture, la langue, le milieu social, l'éducation, les traditions, etc.

Par exemple, tel geste sera considéré comme arrogant dans une culture et poli dans une autre.

Que reste-t-il alors du choix que notre conscience semblait guider; si nous ne sommes pas aussi libres de nos représentations et de nos actions que nous le pensions ? Prise de conscience et expérience de la liberté. Analysons un acte machinal : il s'accomplit sans que la conscience l'éclaire.

« Je ne m'en suis pas rendu compte », disons-nous.

Se rendre compte, c'est réaliser ce que l'on fait, c'est-à-dire se représenter l'acte au moment de son accomplissement, être présent à l'acte.

Cette présence à l'acte, c'est la conscience.

En cela, l'acte machinal se distingue d'une action consciente, délibérée et volontaire.

Le cas du somnambule est exemplaire : il est inconscient de ce qu'il fait.

Qu'un obstacle surgisse et sa conscience s'éveille, il redevient capable de représentation et réflexion.

Ce faisant, il se libère de l'emprise de l'automatisme dont il n'était jusque-là que l'esclave aveugle.

De même, la conscience est lucidité; un enfant, prenant conscience d'un danger, est prévenu du risque encouru et il hésite à l'accomplir.

Il devient libre de choisir de l'accomplir, en connaissance de cause, c'est-à-dire en toute conscience.

Ainsi, prendre conscience revient à faire l'expérience d'une première forme de liberté.

Devenant conscient, le sujet réalise qu'il est libre, il s'ouvre sur la possibilité de réfléchir et de choisir.

Cela se marque aussi dans l'angoisse du choix, face aux possibles.

L'angoisse ouvre sur la question du sens, de l'existence, de la mort.

Elle est liée à la liberté : hésiter, réfléchir, choisir, sont autant de signes de la libération de la conscience et de la conscience de la liberté en nous. Conscience et conditionnement social Toutefois, de quoi ai-je conscience ? Suis-je maître de mes représentations ? Sur le plan anthropologique, l'individu ne choisit pas la culture grâce à laquelle il éveille sa conscience du monde, des autres et de lui-même.

L'enfant sauvage, privé de tout contact humain, n'accède pas au niveau de conscience qui caractérise l'être humain. Néanmoins, la nécessité d'un bain culturel fait qu'un milieu s'impose à l'individu, sans qu'il soit libre de l'accepter ou non.

Il s'ouvre sur sa propre pensée par la médiation nécessaire d'une langue, véhicule de valeurs et de pensée qui s'enracinent dans sa conscience.

Chacun est marqué par cette imprégnation culturelle, morale, religieuse, esthétique, etc.

Ainsi, histoire, traditions, origine sociale et familiale, sont autant d'éléments qui ne dépendent pas de l'individu et sans lesquels il ne pourrait devenir conscient humainement.

Le conditionnement social montre une forme de soumission, voire d'esclavage de la conscience. Mais alors, qu'en est-il du libre arbitre ?. »

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