Aide en Philo

Connaissons-nous par la seule raison ?

Extrait du document

« Connaissons nous par la seule raison ? Analyse du sujet : -raison : vient de « ratio » (latin) qui signifie le partage, le calcul.

Terme mathématique/ Sens stratégique.

Outil du jugement. La raison, c'est donc l'outil intellectuel par lequel j'appréhende le monde et grâce auquel je me positionne dans ce monde, par rapport à lui. -Connaissance vient de « cognosco » : savoir avec.

Je ne « sais » rien du monde de manière absolue, je ne sais que subjectivement par rapport à un vécu antérieur que ma raison ordonne et en fonction duquel elle relie les nouvelles données qui me parviennent par les sens aux anciennes. Je ne « sais » donc rien de manière objective et absolue, je ne sais que relativement à un vécu ; je « sais » cela grâce à l'ordonnancement que permet l'exercice de ma raison.

En ce sens, je sais « avec », ce qui se traduit en latin par « gnosco cum » ou « co-gnosco ».

Je sais « avec » la raison, à l'aide de la raison. Problématique : Le verbe « connaître » semble se référer à la capacité intellectuelle d'organiser en pensée des éléments issus de l'expérience. La raison, en tant qu'opération de la pensée, et en tant qu'elle est l'outil de cette organisation, semble être la condition sine qua non de la connaissance. Est-on en droit d'en conclure que cette connaissance n'est possible que par la seule raison à l'exclusion de tout autre outil ? La connaissance ne peut-elle être que le résultat de l'activité intellectuelle à l'exclusion de tout autre mode d'accès à « la connaissance » ? Proposition de plan : 1.

Seul l'entendement connaît. Connaître, traduction littérale de « co-gnosco », c'est donc savoir avec, à l'aide de, la raison ou entendement, cet outil intellectuel qui ordonne le donné de mes sens et de ma perception dans ma conscience, de telle sorte que j'appréhende ainsi le monde. La raison est à la fois « l'entendement » par lequel j'ai conscience des choses et la « faculté de juger » par laquelle je les ordonne. Pour Descartes, la faculté de juger peut me plonger dans l'erreur, car elle est subjective, mais pas l'entendement car « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Par l'entendement seul je n'assure ni ne nie aucune chose, mais je conçois seulement les idées des choses, que je puis assurer ou nier.

Or, en le considérant ainsi précisément, on peut dire qu'il ne se trouve jamais en lui aucune erreur, pourvu qu'on prenne le mot d'erreur en sa propre signification.

Et encore qu'il y ait peut-être une infinité de choses dans le monde, dont je n'ai aucune idée en mon entendement, on ne peut pas dire pour cela qu'il soit privé de ces idées, comme de quelque chose qui soit due à sa nature, mais seulement qu'iI ne les a pas; parce qu'en effet il n'y a aucune raison qui puisse prouver que Dieu ait dû me donner une plus grande et plus ample faculté de connaître, que celle qu'il m'a donnée. DESCARTES (Méditations métaphysiques) Tout ce qu'il m'est donné de connaître ne peut l'être qu'à la condition d'être objectif, universalisable ; en ce sens, seule la raison est, selon Descartes, partagée par tous, alors que les sens sont trompeurs.

Donc la connaissance ne peut se faire que par l'usage de la raison ; si le jugement peut m'égarer, la connaissance n'est possible selon Descartes que par le seul entendement. 2.

Remise en question du rôle premier de la raison dans la processus de connaissance : -Mais, puisque je reconnais que la connaissance commence avec la perception, ne dois-je pas attribuer la connaissance du monde à la seule perception ? Si la raison en effet ordonne le donné de la perception, la connaissance commence avec le donné qui me parvient via mes sens du monde extérieur.

Pas de connaissance sans perceptions, qu'elles soient tactiles, visuelles, auditives, olfactives ou gustatives.

En ce sens, nous ne connaissons donc pas par la raison, mais par les sensations.

Connaître serait toujours « savoir avec », mais l'outil de la connaissance serait la sensibilité et la perception.

La raison ne serait qu'un outil second, puisque le processus cognitif commence par la perception. Et, même, on peut dire selon Kant que lorsqu'une connaissance est erronée, c'est le résultat d'un mauvais usage de la raison seulement et non pas du caractère trompeur de la perception. Les sens ne trompent pas : proposition qui récuse le reproche le plus important, mais aussi, à le bien peser, le plus vain qu'on adresse aux sens ; ce n'est pas qu'ils jugent toujours exactement, mais ils ne jugent pas du tout ; c'est pourquoi l'erreur n'est jamais qu'à la charge de l'entendement.

Cependant l'apparence sensible tourne pour l'entendement, sinon à la justification, du moins à l'excuse ; c'est que l'homme en arrive souvent à tenir l'élément subjectif de sa représentation. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles