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Comment savons-nous que ce que nous percevons est réel ?

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« Introduction : 1/ Commençons par définir les termes de l'énoncé : - La perception désigne toute expérience en tant qu'elle est consciente (ou toute conscience, en tant qu'elle est empirique). Percevoir est ce qui nous permet de nous représenter ce qui se présente : la perception est notre ouverture au monde (perceptions extérieures), mais aussi à nous (perceptions intérieures). - Le réel peut désigner l'ensemble de tout ce qui arrive ou continue (ensemble des choses et des événements, connus ou inconnus, qui dure ou pas, en tant qu'ils sont présents). Par là, le réel est à distinguer de la vérité qui n'arrive ni ne dure, mais demeure. à Face à l'éternité du vrai s'oppose l'impermanence du réel (les 2 ne coïncident qu'au présent). Le réel semble être comme une étiquette utile sur l'infini silence de ce qui dure et passe. Le réel est l'ensemble le plus vaste, le plus complet, le plus concret : le divers du donné et de ce qui pourrait l'être, l'objet d'une expérience possible ou impossible. - On peut d'ores et déjà voir ici surgir un problème : Si le réel n'est pas une pensée, comment la pensée et notre perception, pourraient-elles le saisir sans peine et sans limites ? Le réel est-il ce qui interdit qu'aucun discours, jamais, le dise adéquatement, et à la perception, de ne jamais pouvoir la retraduire fidèlement ? 2/ Cette question semble pouvoir être reformulée ainsi : Comment est-il possible de savoir que ce nous percevons n'est pas irréel, n'est pas une illusion ? Comment peut-on savoir si ce dont nous faisons l'expérience correspond réellement à ce qui est dans le monde ? Quels sont les mécanismes propre à la perception ? Est-elle un pur décalque d'une réalité antérieure à elle, ou est-elle un miroir déformant de cette réalité ? Finalement, la perception n'est-elle pas à l'origine même de cette réalité ? 3/ Le problème sous-jacent à cette question semble être le suivant : Y a t-il une objectivité de la perception ? 4/ Enjeu : problème épistémologique concernant le rapport de nos représentations à la réalité. I. La perception comme décalque de la réalité, comme donné globale immédiate C'est ce que soutient un auteur comme Merleau-Ponty dans La phénoménologie de la perception : « le sentir est immédiatement communication vitale avec le monde ». Merleau-Ponty dira: « Il ne faut donc pas se demander si nous percevons vraiment le monde […] il faut dire au contraire : le monde est cela que nous percevons » Merleau-Ponty reprend ici une interrogation centrale au problème de la perception, celle du rapport entre la perception du monde et sa réalité.

En d'autres termes, le monde est-il tel que nous le percevons ou notre perception est-elle une reconstruction, voire une déformation du monde ? En effet, nous pouvons nous demander ce qui nous assure que le monde est bien tel que nous le percevons.

Si percevoir implique une activité de l'esprit, il se pourrait bien que notre perception comme construction modifie le monde. Face à cette question qui parcourt l'histoire de la philosophie, Merleau-Ponty va opérer un renversement : se demander si nous percevons vraiment le monde, c'est poser l'existence d'un monde en soi, indépendant de nous et face à ce dernier un sujet qui perçoit.

Or, c'est ce postulat que MerleauPonty va renverser : le monde est en fait « cela que nous percevons ».

C'est donc à partir d'une redéfinition du monde que Merleau-Ponty va penser la perception.

En faisant de la perception un jugement, on oublie une dimension essentielle de nous-mêmes à savoir notre corps.

Notre exploration du monde se fait d'abord par notre corps qui n'est pas dans le monde comme les choses mais qui est « au monde », qui l'habite ; l'homme n'est pas un sujet face à un objet qu'il juge, mais il est d'emblée plongé dans le monde.

Exister, pour nous ne consiste pas à être un simple sujet pensant mais à pouvoir sortir de nous-mêmes.

Tel est le sens premier de la notion d'existence : « être hors de soi ».

En tant que tel, nous habitons un monde dans lequel nous nous savons finis (nous sommes mortels).

Percevoir, c'est d'abord faire l'épreuve de notre finitude, de notre « être-au-monde ». Mais le monde ne prend sens, n'existe que parce que nous l'habitons avec notre corps.

C'est par lui que l'espace existe, puisqu'il est ce que mon corps me donne comme toujours déjà-là dans l'expérience du monde.

Notre perception nous donne ainsi la dimension de notre « être-au-monde ».

La dimension sensible et les sensations se coordonnent entre elles pour nous donner le monde.

C'est pourquoi c'est une erreur de se demander si nous percevons vraiment le monde puisqu'il n'y a de monde que par la perception qui est le jaillissement d'un sens immanent aux choses et dans lequel s'oriente le vécu.

La perception est notre savoir primordial du réel. Il ne faut pas chercher à penser la perception comme une construction, mais comme une donation, elle n'est pas constuite médiatement, par le biais de différents mécanismes, mais donnée immédiatement par l'expérience. Psychologie contemporaine d'inspiration phénoménologique (veut décrire ce qui apparaît, le donné réellement vécu : faut mettre en parenthèses hypothèse et théories & révéler ce qui est vécu par la cs) Il ne faut pas chercher à faire par exemple de distinctions entre les sensations et perception (qui serait une. »

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