Comment peut-on savoir que l'on a raison?

« Sujet : Comment peut-on savoir que l'on a raison ? Analyse du sujet : l Le problème qui se pose est celui d'un regard rétrospectif sur notre savoir : il ne s'agit pas seulement d'avoir raison, mais d'en prendre conscience. l Pour cela, il faut non seulement qu'il soit possible que nous ayons tort (sans quoi la question ne se poserait pas : quand je dis que je le sens fatigué, par exemple, on ne pourra pas me dire que je me trompe), mais aussi que nous ayons conscience que nous pourrions avoir tort. l Il ne suffit pas non plus de croire que nous avons raison, ce qui est déjà un regard rétrospectif, mais de le savoir, c'est-à-dire d'avoir de bonnes raisons de le penser, de pouvoir justifier notre opinion, de pouvoir la fonder. l Avoir raison, ce n'est pas gagner vis-à-vis des autres (au sens où l'on pourrait, par exemple, parler de la raison du plus fort), ni penser comme la plupart des gens, mais se trouver effectivement dans le vrai (il se peut qu'une seule personne ait raison contre tous). Problématisation : Si je peux savoir de manière certaine que j'ai raison, cela signifie-t-il que mes erreurs dépendent entièrement de moi, que je ne puisse pas faire d'erreur si je prends bien garde de m'assurer que j'ai raison.

Mais alors, pourquoi estce que je ne le fais pas ? Cela ne serait-il pas plus avantageux pour moi que de me tromper.

Si, au contraire, je ne peux pas savoir si j'ai raison, comment pourrai-je me décider pour une option, et, en particulier, comment pourrai-je agir ? Proposition de plan : 1.

Passer de l'opinion à la science l Platon, Théétète : « Il [Socrate] disait que l'opinion vraie accompagnée de raison est science, mais que, dépourvue de raison, elle est en dehors de la science, et que les choses dont on ne peut rendre raison sont inconnaissables (...) ». l Pour savoir que l'on a raison, il ne faut pas se contenter d'affirmer son opinion et de s'entêter à dire que l'on est persuadé d'avoir raison, mais il faut, précisément, être capable de « rendre raison » de son opinion, c'est-à-dire de la justifier, de la fonder sur des bases solides, et non sur un simple sentiment ou sur une simple croyance. l Tant que je n'ai pas de justification à mon opinion, je peux en effet : 1. croire que j'ai raison alors que j'ai tort ; 2. avoir raison sans le savoir. l Mais, précisément, sur quoi puis-je me fonder pour m'assurer que j'ai raison, c'est-à-dire pour non plus seulement croire, mais savoir que j'ai raison ? l Y a-t-il des preuves qui puissent me donner la certitude absolue que j'ai raison ? 2.

Même en science, on ne peut jamais être certain que l'on a raison l Karl Popper, La Logique de la découverte scientifique : « Nous pouvons si nous le voulons distinguer quatre étapes différentes au cours desquelles pourrait être réalisée la mise à l'épreuve d'une théorie.

Il y a, tout d'abord, la comparaison logique des conclusions entre elles par laquelle on éprouve la cohérence interne du système.

En deuxième lieu s'effectue la recherche de la forme logique de la théorie, qui a pour objet de déterminer si elle constituerait un progrès scientifique au cas où elle survivrait à nos divers tests.

Enfin, la théorie est mise à l'épreuve en procédant à des applications empiriques des conclusions qui peuvent en être tirées. Le but de cette dernière espèce de test est de découvrir jusqu'à quel point les conséquences nouvelles de la théorie quelle que puisse être la nouveauté de ses assertions font face aux exigences de la pratique, surgies d'expérimentations purement scientifiques ou d'applications techniques concrètes.

Ici, encore, la procédure consistant à mettre à l'épreuve est déductive.

A l'aide d'autres énoncés préalablement acceptés, l'on déduit de la théorie certains énoncés singuliers que nous pouvons appeler « prédictions » et en particulier des prévisions que nous pouvons facilement contrôler ou réaliser.

Parmi ces énoncés l'on choisit ceux qui sont en contradiction avec elle.

Nous essayons ensuite de prendre une décision en faveur (ou à. »