Aide en Philo

Comment définir le rapport entre technique et politique ?

Extrait du document

« Introduction La politique fait-elle l'objet d'une technique ? Relève-t-elle d'une sorte de savoir-faire ou d'une teknè qui pourrait s'enseigner ? L'expression « sciences politiques » tendrait à nous le faire accroire.

Mais ne peut-on faire valoir, au contraire, que la politique est incommensurable à la technique ? En effet, affirmer que la politique n'est qu'un savoirfaire parmi d'autres, n'est-ce pas courir le risque d'assujettir celle-ci à la technique et, par conséquent, de dissoudre toute politique possible dans un écheveau de considérations techniques ? Première partie - Mythe de Prométhée : ce dernier apporte aux hommes « les arts (teknè) et le feu », mais il leur manque la « science politique ».

Zeus leur accorde alors la « pudeur (αίδώς ; aidôs) et la justice (δίκη ; dikè) ».

Mais si les teknè sont accordées parcimonieusement (l'art de la médecine n'étant donné qu'à certains), la pudeur et la justice sont accordées à tous.

C'est ainsi que dans l'agora, si l'on demande l'avis de l'architecte pour ce qui concerne l'architecture, tous peuvent parler lorsqu'il s'agit de politique (cf.

Platon, Protagoras, §11 et 12, 320c-323d). I- Le mythe de Prométhée : le signe de la spécificité humaine comme manque originairement, et inadaptation au monde · Le mythe de Prométhée marque, en réalité, l'homme à la fois du sceau du manque et de celui de la spécificité.

Les deux, d'ailleurs, entretenant une relation nécessaire et causale.

En effet, c'est par ce que l'homme a été oublié dans la distribution des biens, qu'il est ainsi démuni et contraint de ne compter que sur ses ressources intrinsèques, qu'il se démarque spécifiquement des autres créatures vivantes. · En réalité, tous les biens extérieurs sont donnés aux animaux : eux sont dotés de l'instinct, et ils sont ordonnés dès lors à la nature et sont, de manière originaire, naturellement et essentiellement des êtres adaptés à leur milieu de vie (prenons le cas des plumes pour l'oiseau : cadeau conçu dans l'optique d'un e meilleure capacité à voler par exemple). · A l'inverse, le mythe de Prométhée exprime ce sentiment d'inadaptation originaire de l'homme, qui lui n'a rien reçu en cadeau, n'a rien reçu qui puisse soulager originairement sa difficile existence.

L'homme est donc spécifique en ceci qu'il est naturellement inadapté, et qu'il, par ses propres moyens, faire en sorte de se procurer (lui-même) les moyens de sa survie. · En ce sens, ce mythe est l'expression parfaite d'un sentiment humain compris comme manque originaire mais, a fortiori et par conséquent, comme spécificité d'un être qui ne doit sa survie qu'à lui-même.

C'est d'ailleurs comme ça que l'on peut interpréter le vol du feu par Prométhée : obligé, pour survivre, et pour faire survivre l'humanité, d'utiliser son intelligence et sa ruse. II- Le mythe de Prométhée : la possibilité de toute perfection technique et maîtrise du monde · Or, cette spécificité même, qui prend son origine dans un manque originaire d'adaptabilité, a pour résultat immédiat la possibilité d'une perfectibilité humaine, et propre humaine, et par-là, une maîtrise sur le monde. · En effet, l'homme, démuni, et inadapté, est néanmoins « apte », c'est-à-dire capable, par ses seules forces (à la fois physiques et intellectuelles) : autrement dit, il est indéfiniment perfectible. Il est conduit, toujours à cause de cet oubli primitif, a développé ces facultés, notamment techniques : c'est ainsi que le feu, une fois apporté, devient le premier maillon de la chaîne du développement technique de l'homme. Or cette perfectibilité qui n'est, une fois encore, que le propre de l'homme, oublié dans la distribution, est la condition de possibilité pour se rendre « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes).

En effet, c'est par cette perfectibilité toujours indéfinie que l'homme peut prétendre à une maîtrise de son environnement : cette contrainte originaire du manque absolu d'adaptabilité originaire, le rend, paradoxalement, le seul être capable de prendre le dessus sur une nature qui lui était d'abord hostile.

Il le peut grâce à sa capacité de développement technique et à cette caractéristique spécifique à l'homme : à savoir la perfectibilité. · · III- Prométhée ou le visionnaire de la liberté humaine comme spécifique au genre humain et condition de possibilité de tout progrès dans l'histoire · · Pour autant, en rester au simple constat d'une perfectibilité humaine, serait oublier que cette perfectibilité, marque spécifique de l'homme, est en réalité figurative de la liberté propre humaine. En effet, si l'animal a tout reçu en cadeau de la nature, et qu'il est en cela totalement adapté,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles