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Comment concevez-vous, en fait et en droit, les rapports de l'autorité et de la liberté ?

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« Comment concevez-vous, en fait et en droit, les rapports de l'autorité et de la liberté ? CONSEILS Définir des rapports n'est pas seulement comparer: filiation, antagonisme, coopération sont aussi des rapports.

Ici, le rapport le plus manifeste est une opposition.

Est-elle profonde et générale? Vous en jugerez mieux en analysant les conditions d'une liberté véritable. Introduction. A quelque doctrine économique ou politique qu'on se rallie, on fait nécessairement au libéralisme sa part. Reconnaître à l'homme le droit de vivre, c'est lui attribuer une sphère, petite ou grande, d'expansion vitale : marcher, manger, et seulement respirer, c'est déjà être libre.

Il n'est pas de vie sans liberté.

Mais il n'est pas de vie sociale sans autorité.

Le groupement, à plus forte raison la coopération, appellent des règles impératives, une discipline qui ajuste les activités et fait converger les efforts individuels dans le sens de l'intérêt commun.

Comment se composent, réellement et idéalement, ces deux exigences en apparence opposées ? I.

— En quel sens l'autorité limite la liberté. L'effet le plus évident de cette rencontre de l'autorité et de la liberté est la limitation de la seconde par la première. Cette restriction doit s'entendre en deux sens : A) CONTRAINTE MATERIELLE.

— Le pouvoir qui détient l'autorité exerce une contrainte au sens strict et physique du terme.

Et, quand on parle de l'autorité publique, c'est de cette puissance de coercition qu'il s'agit.

L'État prohibe et réprime l'activité qu'il juge contraire à l'intérêt public.

Généralement., cette contrainte tend à la fois à s'étendre et à s'adoucir : a) A mesure que l'État s'organise et prend force, son action s'universalise et pénètre les relations interindividuelles qui échappaient d'abord à la réglementation publique.

De plus en plus l'État s'immisce dans les contrats de patron à ouvrier, de propriétaire à locataire, de commerçant à consommateur. b) Dans la mesure où l'individu se discipline, il sent de moins en moins la contrainte.

D'une part, l'accoutumance à la règle sous laquelle il est plié le fait moins impatient de cette règle.

De l'autre, la contrainte externe devient inutile autant que se réalise spontanément dans la conduite individuelle l'autonomie, au sens psychologique du mot. L'homme qui maîtrise ses passions n'a plus à craindre que la force publique intervienne pour les refréner.

La liberté intérieure fait la liberté de l'homme social. B) CONTRAINTE INTELLECTUELLE.

— L'ordre auquel je suis physiquement tenu d'obéir me fait encore violence en ce que je n'en puis comprendre toutes les raisons.

Le citoyen qui obéit à la loi, le soldat qui obéit à son chef réalisent la décision d'un autre, décision prise après une information et une réflexion qui ne sauraient être le fait de l'exécutant.

L'autorité heurte ma liberté considérée dans son élément intellectuel.

En ce sens, la part de l'autorité croît, celle de la liberté décroît, à mesure que la vie sociale se complique, que les techniques se différencient, que la compétence des individus se borne.

Je subis la loi sans pouvoir juger les motifs qui l'ont inspirée, comme on se plie de confiance aux recommandations de l'avocat et à l'ordonnance du médecin. II.

— Comment l'autorité réalise la liberté. Mais la règle même qui limite les libertés en garantit l'exercice.

Sans elle, ces libertés seraient théoriquement indéfinies, comme elles le sont dans le mythe de l'état de nature, mais en fait précaires et illusoires, chacun subissant ou attendant dans l'inquiétude les manifestations imprévisibles de la liberté sans frein des autres. Et l'autorité publique, qui soustrait l'individu à la violence de son semblable, le garde aussi de l'asservissement par les groupes secondaires.

S'il est vrai qu'un droit n'est réel que sous la forme d'une liberté garantie, c'est l'autorité de l'État qui fait le droit véritable.

Elle nous assure même contre les suites fâcheuses de ce défaut de liberté qui est la nécessité où nous sommes de décider souvent dans l'ignorance, d'échanger, de contracter, au risque de faire ce que nous n'avons pas voulu : un marché de dupe.

Il est du rôle de l'État de nous prémunir contre notre incompétence, suite inévitable d'une vie sociale complexe, de protéger, par exemple, le consommateur, par un contrôle vigilant, contre la fraude du producteur ou du commerçant.. »

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