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Comment comprendre : "ne pas savoir ce que l'on fait" ?

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« VOCABULAIRE: COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en déchiffrant sa singularité.

Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes (leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers. SAVOIR / SAVANT: * Savoir: a) Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage ou l'expérience.

b) Comme verbe, avoir appris quelque chose, et pouvoir le dire, le connaître, le répéter. * Savoir-faire: ensemble de procédés de gestes habituels permettant la réalisation régulière de certains buts. * Savant: a) Celui qui possède un maximum de connaissances.

b) Celui qui exerce une activité scientifique (un physicien, un biologiste). APPROCHE: Dans quel contexte emploie-t-on cette expression ? Souvent, en parlant de quelqu'un, on dit comme pour l'excuser : "il ne sait pas ce qu'il fait".

La personne qui ne sait pas ce qu'elle fait peut être sous le joug d'une passion, elle serait donc menée presque à son insu.

D'autre part, ne pas savoir ce que l'on fait peut relever d'une ignorance des conséquences de nos actes.

Mais alors il semble que dans toute action il y ait cette part d'aveuglement. Sait-on jamais ce que l'on fait ? Il n'est donc pas seulement question de connaissance, de savoir, du pouvoir de la raison, mais des rapports entre la conscience et l'action.

Est-on toujours conscient, des risques, mais aussi de tous les tenants, de nos actes ? Une part d'aveuglement, donc d'ignorance, n'est-elle pas nécessaire à l'action : ne pas savoir ce que l'on fait serait alors la condition ou plutôt une condition qui nous permettrait d'agir ? On pourrait même aller jusqu'à postuler que cette ignorance des conséquences de notre action est peut-être le lieu d'expression de notre liberté.

On pourrait rapprocher cette nécessité de l'aveuglement de la notion de prudence, en montrant que contrairement à l'image courante, l'homme prudent n'est pas celui qui sait tout ce qu'il fait.

C'est celui qui est conscient des limites de son savoir quant à l'action : il calcule les risques mais en sachant qu'il y a nécessairement une part d'inconnu dans ce qu'il fait.

Prendre des risques n'est pas forcément être inconscient.

Il n'annule pas les risques, il les réduit en quelque sorte (voir Les ruses de l'intelligence, le métis des Grecs de Détienne et Vernant).

Il serait donc possible de montrer que l'expression "ne pas savoir ce que l'on fait" peut se comprendre comme une définition de l'action. Introduction et problématique: Le rapport ente savoir et faire nous impose, semble-t-il, l'idée d'un savoir-faire: pour faire, il faut savoir.

Impossible de penser l'action sans supposer un but, une volonté, bref un savoir qui l'oriente.

Pourtant, combien de fois nous arrive-t-il de constater: "je n'ai pas voulu cela" ou de regretter des actions. nous pensons alors: je ne savais pas ce que je faisais.

Serait-il alors possible, voire légitime, de ne pas savoir ce que nous faisons ? Le problème ici est celui du rapport entre savoir et faire: comment le savoir peut-il manquer là où il doit être au contraire le plus appliqué, dans l'action, dans l'agir ? Serait-ce parce que l'action déborde notre savoir ? Ainsi, pourquoi penser l'action comme forcément consciente ? Qu'est-ce qui pourrait la rendre inconsciente et jusqu'à quel point ? I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Il s'agit de s'interroger sur les rapports de connaissance qu'un sujet peut entretenir avec ses propres agissements. Dans quelle mesure l'homme est-il capable d'agir en connaissance de cause, avec lucidité, et quelles sont les conditions de l'accès à cette lucidité ? N'est-il pas nécessaire de lutter contre un certain nombre de puissances trompeuses qui risquent d'aveugler l'homme et de l'empêcher d'accéder à une maîtrise de lui-même qui lui assure sa liberté ? II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE. On peut partir du constat que l'on est parfois surpris par certaines réactions ou certains comportements que nous adoptons dans une situation donnée, par exemple sous le coup de l'émotion, nous allons agir de façon désordonnée ou inadaptée. De la même façon, nous pouvons être étonnés des conséquences de certains actes que nous n'envisagions pas. Il semble bien que nous ne soyons donc pas clairement conscients de ce que l'on fait. Dans un premier temps, précisons ce que peut signifier : ne pas savoir ce que l'on fait. ne pas connaître les motivations qui me poussent à agir. On pouvait à ce propos évoquer les effets de pulsions refoulées sur nos agissements conscients.

Sous l'effet de ces pulsions, on saisit que le moi n'est pas toujours le maître dans sa maison. On peut être incapable d'évaluer la portée ou les conséquences de nos agissements, soit par aveuglement, soit par incapacité à prévoir. L'ignorance, le manque de lucidité nous amènent à agir sans réflexion préalable et sans possibilité d'envisager les implications de nos actions. Ainsi l'ignorance peut être source d'actions mauvaises et stupides.

C'est l'ignorance du bien qui nous pousse à mal agir dit Platon. Des puissances trompeuses, telles l'imagination ou l'illusion, risquent également de nous leurrer.

L'illusion qui trouve sa source dans nos désirs peut nous amener à croire qu'on sait ce que l'on fait et à la pire des ignorances, celle qui s'ignore. Ce qui est en jeu, c'est donc la façon dont un sujet peut s'aveugler, et l'absence de liberté qui découle du fait de ne pas agir en connaissance de cause. III - LES REFERENCES UTILES. Platon : La République. Épictète : Manuel. Pascal : Les pensées. Freud : L'avenir d'une Illusion.

Introduction à la Psychanalyse. IV - LES FAUSSES PISTES. Identifier ce sujet comme sujet sur la folie ou la déraison et ne pas dépasser cette approche. Répondre par oui ou non sans avoir analysé les sens possibles du sujet et les implications de ces différents sens. Se contenter de donner des exemples afin de traiter le sujet et n'en tirer aucun questionnement fécond.. »

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